Le Fussball
·1. Mai 2025
« Être prêt à faire la différence mentalement » : entretien exclusif avec Caleb Mbila et Nsimba Mbunga, les fondateurs de Mental am Ball

Le Fussball
·1. Mai 2025
Dans un football où tout va toujours plus vite, on scrute chaque performance. Les jeunes talents sont poussés très tôt vers l’excellence. La santé mentale est devenue un enjeu central. Longtemps mise de côté, elle est aujourd’hui reconnue comme un facteur clé de la performance. Mais aussi de l’épanouissement des joueurs, du centre de formation jusqu’aux plus grands stades.
Mais comment bâtir cette force intérieure ? Comment résister à la pression, surmonter les doutes et rester solide face aux attentes ? Caleb Mbila et Nsimba Mbunga ont fait de ces questions leur mission en créant Mental am Ball, une plateforme innovante dédiée au coaching mental dans le football. Dans cet entretien exclusif, ils racontent leur parcours, leur méthode et les défis psychiques du football moderne.
Bonjour, nous sommes Caleb Mbila et Nsimba Mbunga, fondateurs de Mental am Ball. Aujourd’hui, notre plateforme est devenue l’un des principaux points de référence pour le coaching mental dans le milieu du football. Notre objectif commun : amener les joueurs et les joueuses à un niveau d’excellence, physique bien sûr, mais surtout mental, et cela de manière durable.
Notre travail repose sur des bases psychologiques solides. Nsimba est praticien en psychothérapie agréé par l’État, spécialisé en thérapie cognitive comportementale. Moi, j’apporte mon expérience en organisation, planification et développement personnel. Ensemble, nous avons développé un système de coaching structuré qui accompagne désormais des talents issus de centres de formation, de clubs professionnels et même des équipes entières.
Nos joueurs et joueuses atteignent avec nous des objectifs concrets : intégrer un centre de formation, signer un contrat professionnel, assurer le maintien ou décrocher une montée avec leur équipe. Beaucoup voient aussi leur temps de jeu augmenter, prennent des responsabilités de capitaine, améliorent leurs statistiques ou reçoivent des convocations pour des stages de sélection ou des équipes nationales. Les prolongations de contrat et les offres de clubs plus ambitieux sont également des résultats de notre travail. Ils apprennent à exploiter leur potentiel de manière fiable, exactement quand cela compte.
Moi, j’ai grandi dans des environnements variés et j’ai dû sans cesse me réinventer. J’ai commencé très jeune à utiliser des outils mentaux, par nécessité, pour m’en sortir. Quand ma propre carrière de footballeur s’est arrêtée prématurément après un déménagement à l’étranger, j’ai compris combien un accompagnement mental m’aurait été précieux. Aujourd’hui, j’ai envie de transmettre exactement ce dont j’aurais eu besoin à l’époque.
Nos parcours personnels nous ont très tôt montré à quel point la force mentale est déterminante.
Nsimba, lui, a eu une enfance mouvementée au Congo, marquée par la guerre, les pertes, l’insécurité. Pour lui, la force mentale n’était pas une théorie, mais une stratégie de survie. Son expérience et sa résilience sont aujourd’hui des piliers essentiels de notre travail.
C’est le socle. La technique, la tactique, l’athlétisme, tout repose sur ce qui se passe dans la tête. Pour nous, la santé mentale ne se résume pas à « ne pas faire de burn-out », mais surtout à savoir gérer la pression, rester concentré et performer dans les moments décisifs. Dans le football moderne, le talent seul ne suffit plus. Ce qui fait la différence, c’est la capacité à exploiter son potentiel de manière constante et ça, c’est 100 % mental. Un joueur mentalement fort, on ne le sort pas quand ça devient tendu, on lui confie les clés.
Absolument. La demande a explosé ces dernières années. Les jeunes joueurs ressentent très tôt la pression, les pros doivent composer avec les attentes, l’exposition médiatique, la concurrence. De plus en plus prennent conscience : « Je n’ai pas seulement besoin d’un entraîneur, j’ai besoin de quelqu’un qui m’aide à rester mentalement solide. » On sent aussi un vrai changement d’état d’esprit. Les défis mentaux sont abordés plus ouvertement. Dans nos sessions hebdomadaires en direct, il se crée souvent un espace de confiance où des thèmes comme le doute de soi, la peur de l’échec ou la pression sont évoqués en toute honnêteté. C’est exactement notre objectif : ancrer le travail mental comme une pratique normale du quotidien sportif.
Clairement. Un jeune joueur lutte souvent encore avec son identité, son estime de soi, les contraintes scolaires ou les déceptions du quotidien en centre de formation. Un professionnel, lui, fait plutôt face à des enjeux comme la constance de performance, la récupération ou la pression médiatique. Surtout dans les catégories jeunes, nous endossons souvent aussi le rôle de « coach de vie ». Stress scolaire, conflits familiaux, premiers amours : nous restons à l’écoute. Notre accompagnement dépasse largement le cadre du terrain. Car un joueur équilibré dans sa vie privée peut s’exprimer librement sur le terrain.
Le mental training ne s’arrête pas après une séance en ligne, il se prolonge dans le quotidien, dans la famille.
C’est pour cela que nous tenons aussi à impliquer les parents le plus tôt possible. Le mental training ne s’arrête pas après une séance en ligne, il se prolonge dans le quotidien, dans la famille. Ce n’est qu’avec un entourage qui comprend les enjeux qu’un vrai développement est possible.
Les signes typiques sont des fluctuations de performance sans cause physique, des troubles du sommeil, une nervosité excessive, des pensées en boucle ou un perfectionnisme qui vire à la crispation. Le repli sur soi ou l’irritabilité peuvent aussi être des indicateurs.
Notre règle d’or : si un joueur n’arrive pas régulièrement à exprimer ce qu’il a en lui, c’est qu’il est temps de se pencher sur la question. La force mentale, ce n’est pas « fonctionner en permanence », c’est rester clair même sous pression.
On commence toujours par un entretien approfondi : où en est le joueur ? Quels sont ses objectifs ? À partir de là, on élabore une feuille de route individuelle basée sur notre guide étape par étape de Mental am Ball. Il fournit des outils concrets, contre le trac, les difficultés de décision ou le doute de soi.
Où en est le joueur ? Quels sont ses objectifs ? À partir de là, on élabore une feuille de route individuelle.
On travaille ensuite chaque semaine en sessions en direct, en lien étroit avec les joueurs. Avec les équipes, on combine formats individuels et collectifs. Le plus important, c’est toujours : le transfert sur le terrain. Nos méthodes sont pratiques, applicables au quotidien et orientées vers la performance. Et bien sûr : nous ne sommes pas que virtuels. Le week-end, on essaie d’être le plus souvent possible présents en vrai aux matchs de nos joueurs. On ne peut évidemment pas être partout mais dès que c’est possible, on se déplace pour voir les performances directement sur le terrain. Cela crée de la proximité et une vraie relation de confiance.
Il y a du progrès mais le chemin est encore long. Les grands clubs investissent de manière ciblée dans le coaching mental. Mais dans beaucoup de centres de formation, il manque soit le budget, soit la prise de conscience. Le coaching mental ne doit pas être un gadget d’image, il doit faire partie intégrante de la stratégie. Notre souhait est que le travail mental devienne aussi naturel que l’entraînement athlétique. Parce qu’au final, c’est la tête qui décide.
Tous les jours. Et franchement : chaque succès est une victoire pour nous. Qu’un joueur de district monte d’une division ou qu’un talent U17 intègre l’équipe nationale, chaque parcours est unique et reçoit chez nous la même reconnaissance.
Le travail mental, ça paie.
Les convocations en sélections, les prolongations de contrat, les nouvelles offres de clubs ambitieux ou le moment où un joueur prend le brassard de capitaine, ce sont des jalons importants qui montrent que le travail mental, ça paie. Nous n’avons pas de modèle standard. Chaque joueur a ses propres objectifs, nous aidons à les rendre atteignables. Et quand à la fin, quelqu’un se tient sur le terrain, la poitrine fière, en disant : « Je suis prêt », alors chaque heure investie en valait la peine.
Tu n’as pas besoin d’être le plus talentueux pour t’imposer mais tu dois être prêt à faire la différence mentalement. Travaille ton attitude. Connais ta valeur. Et donne-toi vraiment la chance de te battre pour tes rêves. La force mentale, ce n’est pas un bonus. C’est la clé qui rend tout le reste possible. Et si tu es prêt à avancer, Mental am Ball est là pour toi.
Un grand « Danke » à Caleb et Nsimba pour cet entretien. Leur approche rappelle que le football est bien plus qu’un sport de performance. Derrière chaque joueur, il y a un être humain, avec ses forces et ses fragilités. En plaçant le mental au cœur du jeu, ils montrent qu’on ne gagne pas seulement avec les jambes, mais surtout avec la tête.
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Crédit photo : Mental am Ball