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Le Journal du Real

·28. Januar 2025

Faut-il coûte que coûte maintenir le quatuor offensif du Real Madrid ?

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Ils sont tous décisifs, virevoltants, polyvalents, et ont brillé pour le Real Madrid contre Salzbourg. Mais un seul bon échantillon n’est pas forcément suffisant pour déterminer la nécessité d’une telle association. Gare à l’illusion autrichienne, car la réalité, observée jusqu’en novembre, est parfois synonyme d’embouteillages, de manque d’alchimie et surtout de déséquilibre.

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Un Real Madrid souvent coupé en deux

Un trio d’attaque, additionné à un milieu devenu offensif en l’espace d’une saison, forme un quatuor à vocation résolument offensive. Cela laisse seulement deux milieux pour gérer l’entre-jeu. Lorsqu’une contre-attaque adverse démarre, l’infériorité numérique s’installe rapidement. Le double pivot (Tchouaméni-Valverde, Ceballos-Modric ou une autre combinaison), aussi talentueux soit-il, ne peut se démultiplier pour endiguer toutes les menaces.


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Preuves ? La nature des buts encaissés par le Real Madrid cette saison. Généralement, ces buts résultent de transitions défensives où la BMVR reste haute et le double pivot recule. L’équipe adverse n’a qu’à écarter sur les côtés (un énorme point faible des Madrilènes cette saison), puis enfin centrer ou jouer en retrait, et le tour est joué. La défense, déjà en difficulté, se retrouve encore plus exposée, accentuant des lacunes déjà préoccupantes.

C’est là tout l’arrière-goût d’une gourmandise tactique trop offensive. Certes, on pourrait nuancer en soulignant que Bellingham redescend fréquemment pour aider, mais cela ne peut combler toutes les brèches. L’Anglais, aussi polyvalent soit-il, n’est pas une pieuvre. Ce n’est pas non plus un « 11 moins 3 », comme on le disait en France avec le PSG de Messi, Neymar et Mbappé, où les retours défensifs étaient souvent inexistants. Vinícius Júnior et, surtout, Rodrygo, s’impliquent dans le travail défensif, mais ce n’est ni constant ni une garantie absolue.

Jude Bellingham, le quatrième attaquant

Bellingham est probablement la pierre angulaire de ce quatuor (voire de l’équipe). Pourquoi ? Il est le créateur, l’accélérateur et souvent le finisseur des actions madrilènes. Porté par une incroyable saison 2023/24 (23 buts), il a développé un instinct de buteur impressionnant, se plaçant toujours au bon endroit et au bon moment dans la surface.

Ce rôle de buteur, aussi plaisant qu’efficace pour l’équipe, semble difficile à abandonner pour l’Anglais. Cela a d’ailleurs créé un certain « blocage » lors de son début de saison, jusqu’à son premier but contre Osasuna (4-0), le 9 novembre. Tout joueur qui commence à marquer régulièrement finit par tomber amoureux de cette tâche. Résultat : des « dézonages » fréquents, même lorsqu’il est aligné en position de numéro 8.

Cette montée instinctive de Bellingham vers l’avant crée inévitablement un vide au milieu de terrain, laissant l’équipe sans relais suffisant entre la défense et l’attaque. Les performances du Real Madrid face à l’Atalanta BC et Salzbourg prouvent que cette cohabitation « ultra-offensive » est possible mais face à des adversaires plus coriaces, la question du déséquilibre reste entière.

Des embouteillages et une alchimie incomplète

Habituellement, les similitudes entre joueurs sont un atout. Pas forcément dans l’attaque du Real Madrid. Mbappé, Rodrygo et Vinicius Jr. sont trois ailiers gauches de prédilection. Bien que le numéro 11 est désormais un habitué de l’aile droite depuis 6 ans et que Mbappé, en forme, peut évoluer en pointe ou sur n’importe quel côté, leur zone de confort reste l’aile gauche.

Une voie visiblement et logiquement réservée au The Best depuis quelques années. Mais pas de soucis, Vini est généreux. il aime faire croquer les amis. Benzema, Bellingham, Rodrygo : le brésilien ne s’est jamais plaint de joueurs venant empiéter sur sa zone. Au contraire, il aime ça. Cette partie est le point fort offensif du Real Madrid : Marcelo-Ronaldo, Benzema-Ronaldo, ou encore Vinicius-Benzema ont fait pencher l’équipe à gauche. Mais jamais autant de joueurs ne s’étaient accumulés sur cette même zone en même temps.

Un phénomène encore plus visible et flagrant en début de saison avec des séquences de « no man’s land » sur l’axe et le flanc droit. Pour couronner le tout, Bellingham fréquente également ce couloir lorsqu’il évolue au milieu. Des embouteillages pas possibles sur l’autoroute madrilène.

Une chose (qui viendra surement avec le temps) est encore à travailler : l’alchimie. Elle est naturelle et repose sur la répétition des matchs, le temps passé ensemble, le climat autour de l’équipe et une compréhension instinctive entre les joueurs. Jusqu’en novembre, quasiment rien n’était coché : certains cadres sont partis (Nacho) ou blessés (Carvajal), et un nouveau joueur (Mbappé) a été intégré, nécessitant ainsi de remodeler l’approche offensive. Des automatismes naturels se développent principalement entre les joueurs de la saison dernière (Bellingham, Vinicius Jr. et Rodrygo).

Dans les circuits de passes ou le flair des appels instinctifs, dans les moments difficiles, les échanges se font plus souvent entre ces derniers qu’avec un nouvel élément. Même si Mbappé, aussi performant soit-il, entretient une excellente relation avec ses coéquipiers, tant sur le terrain qu’en dehors, certains observateurs estiment qu’il est parfois moins recherché dans certaines actions. Or, ce sont juste des automatismes déjà établis, et seul le temps permettra d’y remédier.

Aligner des joueurs de classe mondiale comme Bellingham, Mbappé, Rodrygo et Vinicius Jr. est un luxe que peu d’équipes peuvent se permettre. Reste à trouver la recette magique et tactique pour les faire évoluer et briller ensemble, sans déstabiliser l’ensemble du collectif.

Avec le retour en forme de Mbappé, un Bellingham créateur et buteur, l’affirmation de Rodrygo et un Vinicius Jr. qui comme à s’assagir, le Real Madrid possède les atouts pour surmonter ces défis. Une deuxième partie de saison cruciale et excitante attend les Merengues.

Les planètes pourraient enfin s’aligner pour que ce quatuor marche sur l’eau en 2025…

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