LFP, DNCG, droits TV : vers une “Premier League à la française” ? | OneFootball

Le paysage du football professionnel français s’apprête à vivre un séisme. Ce lundi 12 mai, Philippe Diallo, président de la Fédération française de football (FFF), a levé le voile sur un projet de réforme radical : la disparition pure et simple de la Ligue de football professionnel (LFP), remplacée par une société commerciale de clubs inspirée du modèle anglais.

Objectif : reprendre le contrôle :

Face à une crise structurelle et à une Ligue en perte de vitesse (désormais réduite à quelques millions d’euros de ressources provenant des paris sportifs), Diallo veut reprendre la main sur l’organisation du foot pro. Fini l’association loi 1901 : place à une société dirigée par un CEO, salarié et révocable à tout moment, nommé par les clubs eux-mêmes.

Mais contrairement à son homologue anglaise, cette structure resterait placée sous la surveillance de la FFF, qui disposerait d’un droit de veto sur certains aspects-clés (format des compétitions, montées-descentes, etc.). La DNCG, elle aussi, serait rattachée à la Fédération.

Une chaîne télé, enfin ? :

En parallèle, le patron du foot français espère sécuriser les revenus futurs en soutenant la création d’une chaîne dédiée, portée par DAZN ou un autre acteur. Une bouffée d’oxygène pour des clubs comme le MHSC, toujours fragilisés par l’incertitude sur les droits télé à court terme. Diallo veut aussi revoir la répartition de ces droits : un sujet explosif, alors que les écarts entre petits et gros clubs ne cessent de se creuser.

Masse salariale, effectifs, multipropriété : cap sur le fair-play :

La réforme va plus loin : plafonnement des masses salariales, limitation des effectifs, et encadrement de la multipropriété sont sur la table. Des mesures qui rappellent le fair-play financier de l’UEFA, avec l’ambition affichée de rétablir l’équilibre financier du foot français.

Un projet à inscrire dans la loi :

Le 10 juin, le Sénat débattra de la proposition de loi portée par les sénateurs Savin et Lafon. Si tout va bien, un vote à l’Assemblée nationale pourrait suivre à l’automne. Le projet, déjà validé par le comité exécutif de la FFF, semble lancé à pleine vitesse.

Crédits Iconsport

Et Montpellier dans tout ça ?

Pour le MHSC, ce bouleversement soulève autant de risques que d’opportunités. D’un côté, une meilleure répartition des droits TV pourrait profiter à un club comme le nôtre, à condition de faire entendre sa voix dans la nouvelle gouvernance. De l’autre, le recentrage du pouvoir autour de la FFF et la fin de la LFP pourraient rendre plus difficile la défense des « petits » clubs face aux mastodontes du championnat.

Une chose est sûre : la saison 2025-2026 ne sera pas comme les autres, sur le terrain comme en coulisses.