AllezPaillade.com
·14. Mai 2025
MHSC : anatomie d’une chute – EP 4/5 : La vieillesse et un naufrage

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·14. Mai 2025
A travers une mini-série de 5 épisode AllezPaillade a cherché à revenir dans le passé pour essayer de comprendre ce qui a pu conduire le MHSC à la Ligue 2. Aujourd’hui, on revient sur l’échec de la politique sportive de Montpellier alors même qu’au sommet de la LFP le fiasco s’amplifie.
Si vous avez raté les épisodes précédents, il sont toujours disponibles au lien suivant :Épisode 1 : Tiens, et si on allait se balader au bord du précipiceÉpisode 2 : Attention aux bourrasquesÉpisode 3 : Vincent, un ami qui vous veut du mal
4 – La vieillesse et un naufrage
Été 2021, l’indéboulonnable soleil héraultais est accompagné d’un inhabituel un vent de changement. C’en est fini du SuperMHSC de Der Zak, exit le coach arménien et ses deux attaquants vedettes : Andy Delort et Gaëtan Laborde. La priorité est désormais de renflouer les caisses, c’est donc assez logiquement qu’une nouvelle politique sportive se met en place. Terminé les transferts payants, sous la houlette de Olivier Dall’Oglio, Montpellier mise sur des joueurs expérimentés libres de tout contrat. Mamadou Sakho et Valère Germain, préfigure cette nouvelle ère. Ils seront vite rejoint par Christopher Jullien ou Wahbi Khazri en 2022. Le problème de cette stratégie c’est que même s’il n’y a pas d’indemnité de transfert, il faut bien assumer les salaires. Et un Mamadou Sakho qui vient de Premier League, ça coûte beaucoup plus cher qu’un jeune prospect de Ligue 2. Résultat : dès 2022, la masse salariale du club explose avec une demi douzaine de joueurs qui touchent près de 100 000 euros par mois. Les noms ronflants deviennent vite des boulets sportifs et financiers qui précipitent Montpellier dans sa chute. Le comparatif est frappant: en 2021/2022, le MHSC débourse 33% de plus que Reims ou Brest pour ses salaires (soit plus de 10 millions par saison). L’autre souci c’est que ces salaires représentent un engagement incompressible sur plusieurs saisons, d’autant qu’un trentenaire en échec sportive est quasi invendable. Le tout dans un contexte où les entrées des droits TV ne cessent de baisser, la situation devient vite intenable.
Parce que oui, Vincent Labrune, n’en a pas fini de planter des couteaux dans le dos au MHSC. L’arme du crime s’appellera CVC. Sous couvert de vouloir renflouer les caisses du football français, l’ancien président de l’OM fait surtout un choix court-termiste qui handicape durablement le football français. Contre la bagatelle d’un milliard d’euros, il cède AD VITAM ÆTERNAM 13% des revenus liés aux droits TV au fond CVC. Le deal laisse apparaître l’avènement d’une ligue 1 a deux vitesses où Montpellier se situe clairement dans le second peloton alors même que sportivement le club s’était toujours hissé dans la première partie de tableau entre 2018 et 2021 . Sur les 1,5 milliards d’euros de CVC, le MHSC touchera 33 millions environ 2,5 fois moins que Nice, 6 fois moins que le PSG. Dans l’histoire, Vincent Labrune a pensé avant tout à lui et aux 3 millions qu’il a empoché (soit plus que ce que a touché le Havre) pour lesquels il est aujourd’hui sous le coup d’une enquête pour des soupçons de détournements de fonds publics. L’épisode CVC préfigure surtout la nouvelle répartition des droits TV toujours aussi défavorable au MHSC. Traditionnellement, en France, celle-ci était basée sur un savant calcul composé : d’une base fixe pour chaque club, des résultats sportifs sur les cinq dernières saisons, de la notoriété des clubs. Cela permettait à un club comme le MHSC d’être récompensé de ses bonnes performances au classement. Vincent Labrune profite du deal CVC pour changer cette clef de répartition. Désormais les droits internationaux de la L1 seront redistribué quasi exclusivement aux équipes présentes sur la scène européennes les trois dernières saisons. Devinez quel club pâti de cette décision, le MHSC bien-sûr.
Du côté de Laurent Nicollin, rien ne change. Tel un amoureux transi qui refuse de voir les infidélités de sa copine. Il est persuadé que Vincent Labrune défend ses intérêts alors même que tout prouve que le boss de la Ligue roule pour Nasser Al-Khelaifi, tant les décisions prises avantagent le PSG.