Foot National
·18. Mai 2025
Reims : mécontents, les ultras ont attendu les joueurs à leur retour de Lille

Foot National
·18. Mai 2025
Alors que Reims doit passer par les barrages pour se sauver, les supporters ont décidé de faire passer à un message aux joueurs.
La nuit fut longue, tendue, pesante. Et elle n’a fait que poser les premières pierres d’une semaine à très haut risque pour le Stade de Reims. Rentrés de Lille aux alentours de 3 heures du matin après une défaite au goût amer (1-2), les joueurs rémois ont eu droit à un comité d’accueil musclé. Plusieurs dizaines d’ultras les attendaient devant le centre d’entraînement de Bétheny. Objectif : leur faire sentir que la situation est grave. Très grave. Ce n’était pas un dérapage, mais un signal. Un rappel direct et frontal de l’urgence qui entoure le club champenois. Barragistes après une seconde moitié de saison catastrophique (seulement 13 points pris), les Rémois doivent maintenant disputer deux matches couperets contre Metz pour espérer sauver leur place en Ligue 1… tout en ayant une finale de Coupe de France face au PSG coincée au milieu. Le calendrier est ubuesque, la pression maximale.
À Lille, samedi soir, la fin de match a viré au drame à distance. Sur la pelouse, Junya Ito, Hafiz Umar Ibrahim et les autres fixaient leurs téléphones, rivés sur les dernières secondes de Strasbourg - Le Havre. Ils n’y croyaient plus, mais espéraient encore. Puis, le penalty normand à la 99e minute est tombé comme un couperet. Le directeur général Mathieu Lacour n’a même pas attendu de voir le ballon finir au fond. Il a tourné les talons avant même le tir au but, raconte L'Équipe. Ce scénario cruel n’a pourtant rien d’un accident. Encore neuvième à la trêve, Reims a glissé lentement mais sûrement vers les bas-fonds, plombé par un mercato d’hiver douloureux (départs d’Emmanuel Agbadou, de Marshall Munetsi), une instabilité sur le banc (le licenciement de Luka Elsner en février) et une spirale de mauvais résultats que Samba Diawara n’a jamais réussi à enrayer. Dans la nuit rémoise, cette dégringolade a pris un visage. Celui d’ultras venus, malgré l’heure tardive, confronter leur équipe à la réalité : il n’y aura pas de miracle. Il va falloir aller chercher le maintien sur le terrain. Et vite. Prévenu à l’avance, le club avait renforcé la sécurité autour du centre, d'après les informations de L'Équipe. Aucun débordement n’est à signaler, mais l’ambiance était lourde, silencieuse par moments, puis sèche, tendue.
Aucun discours n’a fuité, mais le message semble être passé. À l’aube d’un déplacement à Metz pour l’aller du barrage (mercredi), personne n’a envie de revivre une descente comme celle de 2016. "Elle passe au second plan", souffle Samba Diawara, presque à contrecœur, en parlant de la finale face au PSG samedi prochain. Yehvann Diouf, visage fermé, ajoute : "Elle aura un goût amer si on descend". Le Stade de France est censé représenter un sommet, un rêve. Il risque de n’être qu’une parenthèse angoissante entre deux étapes d’un possible naufrage. Mercredi à Metz, puis jeudi 29 mai à Delaune pour le retour. Entre les deux, un sommet national. Reims s’avance sur un fil, sans le moindre filet. Et maintenant, les supporters ont fait comprendre qu’ils ne toléreront pas la chute.
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.
Live