Peuple-Vert.fr
·24. Mai 2025
Retour en Ligue 2 : Caïazzo et Romeyer privés d'un pactole !

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·24. Mai 2025
Reléguée sportivement en Ligue 2 pour la deuxième fois en trois saisons, l’AS Saint-Étienne aurait pu replonger dans l’instabilité et l’urgence financière. Mais cette fois, le club semble bien mieux préparé. Grâce à une stratégie bâtie en amont par Kilmer Sports Ventures, propriétaire depuis juin 2024, l’ASSE limite les effets de la descente. Sur le plan économique, les voyants sont même au vert. Et certains en font les frais, à commencer par Bernard Caïazzo et Roland Romeyer.
Contrairement à 2022, où la relégation avait provoqué colère, chaos et huis clos, celle de 2025 s’est déroulée dans un stade plein, dans un climat d’acceptation douloureuse, mais ordonnée. Le Chaudron, fidèle à sa réputation, a continué de faire le plein tout au long de la saison. Avec cinq matches à guichets fermés cette année et plus de 500 000 spectateurs accueillis l’an dernier en Ligue 2, Saint-Étienne reste l’un des clubs les plus attractifs du pays en termes d’affluence. Cet engouement populaire est aujourd’hui une manne. Il protège le club d’un effondrement économique, et constitue un socle sur lequel bâtir la suite.
Ce socle est d’autant plus précieux que l’ASSE est, cette saison, l’un des clubs les moins dépendants des droits télévisés en Ligue 1. Alors que certains clubs comme Montpellier tirent plus de 65 % de leurs revenus des droits TV, Saint-Étienne n’en dépend qu’à hauteur de 17,8 % comme le rappelle le journal L'Equipe. Le budget prévisionnel de 40 millions d’euros établi pour le retour dans l’élite était calibré pour absorber un choc éventuel. La direction avait anticipé l’assèchement programmé des recettes audiovisuelles et ajusté ses ressources en conséquence. C’est cette prudence qui permet aujourd’hui au club de ne pas sombrer.
Sur le plan de la masse salariale, la relégation ne provoque pas non plus de crise. Plusieurs contrats comportaient des clauses automatiques de réduction, de l’ordre de 40 %, en cas de descente. De nombreuses primes n’ont pas été activées. Et certains départs à venir permettront de soulager la grille salariale. Abdelhamid, Briançon, Wadji ou encore Mouton ne seront pas conservés. Des départs libres, sans indemnité, qui libèrent de la place pour restructurer l’effectif sans creuser le déficit.
Concernant les mouvements de joueurs, Kilmer semble également avoir tiré les bons leviers. Avec 23 millions d’euros investis lors du mercato estival 2024, le club a battu un record historique. Mais cette mise a déjà commencé à être rentabilisée. La vente de Mathis Amougou à Chelsea en février dernier a rapporté 15 millions d’euros. D’autres joueurs comme Zouriko Davitashvili, acheté 6 millions à Bordeaux, Lucas Stassin, arrivé pour 10 millions en provenance de Westerlo, ou encore Benjamin Bouchouari, estimé à 5 millions d’euros, sont tous identifiés comme des actifs à forte valeur marchande. Le club pourrait récupérer sa mise de départ, voire réaliser un bénéfice, dès la prochaine fenêtre de transferts.
Et puis il y a ce détail, symbolique mais significatif : la relégation a empêché le versement d’un bonus de 3 millions d’euros prévu dans le contrat de vente du club. Ce bonus devait être versé aux anciens actionnaires, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, en cas de maintien en Ligue 1 à l’issue de la saison. Avec la descente, cette clause devient caduque. Les deux anciens patrons du club, longtemps pointés du doigt pour leur gestion et leur rôle dans la lente dégradation sportive de l’ASSE, ne toucheront donc pas un centime de plus. Une économie nette pour Kilmer, qui pourra l’utiliser à sa guise.
La scène est presque ironique. Alors que les Verts glissent de nouveau en Ligue 2, ils ne sombrent pas. Ils s’organisent, ils maîtrisent, ils avancent. Et Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, qui, pendant des années, ont mené le club dans l’ombre d’une gestion vieillissante, repartent les mains vides.
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