Peuple-Vert.fr
·23. Januar 2025
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Comme chaque semaine, coup d'oeil sur l'Histoire de l'ASSE. Focus sur les entraineurs qui ont marqué le club stéphanois. Depuis sa création en 1933, l’AS Saint-Etienne a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Par souci d’équité, ils sont présentés par ordre alphabétique. Place à Elie Baup (158 matches de 1994 à 1996 et 2004 à 2006).
Elie Baup arrive à l’ASSE en 1991, en provenance de Toulouse, pour occuper la fonction de responsable du centre de formation. Pendant deux ans, il œuvre en coulisse pour préparer les jeunes de demain qui vont porter le maillot vert. Lors de la saison 1993-94, il devient l’adjoint de Jacques Santini avec lequel il va apprendre son métier d’entraîneur. Mais en mai 1994, le Forez va vivre une révolution avec le départ précipité du président, Yves Guichard, qui avait promis monts et merveilles pour le club créé par son père. Il s’en va, laissant des finances exsangues qui obligent son successeur, Michel Vernassa à trancher dans le vif dès sa prise de fonction. Une de ses premières décisions est de se séparer de Jacques Santini, dont les résultats étaient mitigés (11ᵉ en 1994) mais qui lui permet d’économiser un salaire qui n’était plus en adéquation avec le nouveau train de vie de l’ASSE.
Michel Vernassa le remplace par Elie Baup, bien moins gourmand, et qui a, semble-t-il, fait des pieds et des mains pour obtenir ce poste. Jacques Santini lui vouera dès lors une haine féroce, refusant de lui serrer la main à chaque fois qu’ils se rencontreront sur un terrain, considérant qu’il l’a trahi.
Le nouvel entraîneur croit en sa bonne étoile. Il dispose d’un effectif de qualité avec Laurent Blanc, Jean-Philippe Primard, Pascal Despeyroux, Piotr Swierczewski, Lubomir Moravcik ou encore Gérald Passi. L’Allemand Roland Wohlfarth, transfert très onéreux de l’exercice précédent, quittera le navire au bout de douze journées seulement. Baup compte bonifier son groupe avec des jeunes qu’il connait bien et à qui il prédit un bel avenir comme Lionel Potillon, Patrick Moreau, Sébastien Perez ou Grégory Coupet.
Ses premiers résultats semblent lui donner raison car au sortir de l’été 1994, l’ASSE occupe une belle quatrième place après sept journées de D1 (quatre victoires). Mais ces bons résultats ne sont qu’un feu de paille car le classement de l’équipe dégringole en même temps que son jeu pour finir le championnat à la 18ᵉ place, sauvé de la relégation par l’interdiction qui a été faite à l’OM de monter à l’étage supérieur.
Malgré une première saison décevante, Elie Baup est conservé sur le banc stéphanois. Il faut dire que la priorité de la direction est de dégraisser plutôt que de se renforcer. Le départ de Laurent Blanc, futur champion du monde, rentre dans cette stratégie. Avec un effectif amoindri, l’entraîneur ne peut pas faire de miracle. Il est limogé le soir d’une piteuse défaite à Gueugnon (0-1) alors le car des joueurs a été attaqué par des supporters en colère le 23 février 1996. L’ASSE poursuit sa chute inexorable qui se termine par une descente en D2 à l’issue du championnat.
Il faut attendre 2004 pour retrouver l’ASSE en ligue 1 grâce à Frédéric Antonetti qui a apporté le troisième titre de champion de France de D2 dans la foulée. Mais il ne profitera de cette montée, victime de la décision du nouveau président des Verts, Bernard Caïazzo, qui l’a contraint à démissionner. À la recherche d’un nouvel entraîneur, la direction a choisi le retour d’Elie Baup. Il était libre, mais avait obtenu d’excellents résultats avec Bordeaux dont un titre de champion de France en 1999 et une coupe de la ligue en 2002.
Les tractations qui ont eu lieu en coulisse n’ont absolument pas plu à Antonetti qui a très mal digéré son remplacement officialisé seulement cinq jours après son départ, le 7 juin 2004. Il a reproché au nouveau coach des Verts d’avoir sauté sur l’occasion sans égard pour son prédécesseur. Comme Jacques Santini, il lui voue désormais une rancune tenace, refusant régulièrement de lui serrer la main.
Grâce à un recrutement réussi (Frédéric Piquionne, Zoumana Camara, Didier Zokora, Pascal Feindouno…), sous la conduite d’Elie Baup, l’ASSE réalise une première saison remarquable avec en particulier une belle victoire sur l’OM à Geoffroy-Guichard dans des conditions inoubliables (neige…) le 6 mars 2005. Elle termine à une très belle sixième place qualificative pour la coupe Intertoto. Même par la petite porte, c’est un retour inespéré en coupe d’Europe vingt-trois ans après son dernier match contre les Bohemians de Prague en 1982.
La saison suivante débute en juillet 2005 avec la compétition Intertoto. Une qualification au premier tour contre le Neuchatel Xamax avec un match retour à Genève qui a drainé une véritable marée humaine, plus de 12 000 supporters des Verts sur les 16 000 spectateurs présents au stade (1-1, 2-1). L’élimination au tour suivant face aux Roumains de Cluj a donné un goût amer à la performance stéphanoise, mais elle semble promettre des lendemains agréables aux hommes d’Elie Baup.
Le début du championnat est d’ailleurs très satisfaisant car l’ASSE se retrouve troisième derrière l’OL et Bordeaux après la treizième journée. Les Verts enregistrent de très belles victoires contre l’OM (2-1) et à Strasbourg (1-0). Toutefois, la suite sera moins réjouissante. Les Verts glisseront au classement en même temps que leur jeu se délitera pour terminer à une vilaine treizième place. Des dissensions vont apparaitre entre l’entraîneur à la casquette et sa direction qui vont le pousser à dénoncer son contrat comme il en avait le droit au mois d’avril 2006, une décision qui est annoncée le 3 mai. Il est déçu par les moyens mis à sa disposition et préfère prendre la direction de Toulouse qui lui faisait une cour assidue depuis plusieurs semaines malgré une dernière offre pour tenter de le retenir.
Avec 158 matches à la tête de l’ASSE, Elie Baup est le sixième entraîneur ayant dirigé le plus de matches avec les Verts. Son passage dans le Forez n’a, certes pas, été aussi abouti que celui aux Girondins de Bordeaux, mais son jeu plutôt offensif et la proximité qu’il avait avec les joueurs lui ont permis d’obtenir des victoires qui ont parfois enchanté les supporters même si les résultats n’ont pas été confirmés dans la durée.