Bruno Genesio : « Je sais comment ça se passe lorsqu’on joue l’OM », le LOSC et son public attendus au tournant | OneFootball

Animé par l’enjeu et le prestige de la réception de l’OM, dimanche (20h45), Bruno Genesio entend bien marquer un grand coup dans ce choc à la lutte pour la Ligue des champions. Avec, en toile de fond, les différences d’approche, de contexte et de saison entre les deux clubs.

Le LOSC ne part pas en mise au vert au contraire de l’OM. Comment voyez-vous ces deux manières d’appréhender le match ?

« S’ils l’ont fait, c’est que le coach a estimé que c’était la meilleure manière pour préparer les prochains matches, pas seulement le nôtre. Si nous on ne fait pas de mise au vert – ni prolongée, ni même la veille du match -, c’est que j’estime qu’on n’a pas besoin de le faire et qu’on se prépare aussi bien, voire mieux, de cette façon. Chaque club a son contexte, son histoire, sa façon de faire. Il n’y en a pas une qui est mieux que l’autre. S’il suffisait d’aller au vert pour gagner les matches, on irait tous. S’il suffisait de ne pas y aller, personne n’irait. Si c’était aussi simple, ça se saurait. Et depuis longtemps, tout le monde ferait match nul.

Cette approche de l’OM ne démontre-t-elle pas la pression sur les épaules de l’OM ?

Sûrement qu’il y a beaucoup plus de pression chez eux. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ont choisi d’aller un petit peu s’exiler pour travailler plus tranquillement. Après, je ne suis pas dans leur tête et ce n’est pas à moi de le juger. Mais c’est sûr que pour eux, vu leur budget et leurs investissements, c’est vital. Ils n’ont eu que deux compétitions à jouer sur toute la saison. Pour eux, c’est encore plus important que pour nous, même si ça l’est pour nous. On a tous envie de revivre ce qu’on a vécu cette année dans la compétition. Lorsqu’on est entraîneur ou joueur, on veut jouer le plus haut possible. Évidemment que pour nous, c’est aussi important de se qualifier.

Est-ce un peu une nouvelle soirée de Ligue des champions qui se prépare ?

Je ne sais pas. Les matches contre Marseille sont toujours particuliers, à part à Paris ou à Lyon. Mais je crois que dans beaucoup de stades, il y a souvent autant de supporters marseillais que de supporters lillois, monégasques, niçois, brestois ou autres. On verra. J’espère en tout cas (que les supporters du LOSC répondront présents), parce qu’on aura besoin de ça. On aura besoin et on compte sur nos supporters, et ils mériteraient tellement, eux aussi, qu’on leur donne aussi cette qualification. Mais je sais comment ça se passe lorsqu’on joue Marseille.

Même si le LOSC ne joue pas toute sa saison sur ce match, la Ligue des champions peut-elle vous aider à appréhender ce choc ?

C’est important de dire qu’on ne joue pas la saison sur ce match-là parce qu’il restera encore deux matches. Quel que soit le résultat, il y aura encore beaucoup de choses qui se passeront lors des deux dernières journées. Ce n’est pas une finale comme j’ai pu l’entendre. Si c’était une finale, cela voudrait qu’on est qualifié pour la Ligue des champions ou qu’on reçoit un trophée. Après ce match, il y en aura encore deux qui auront certainement le même enjeu. C’est une confrontation directe, il y a une connotation un peu plus forte. Sur l’approche du match, je pense que la Ligue des champions peut nous servir. Émotionnellement, on a cette expérience de match très importante contre des grandes équipes.

Franco Arland/Icon Sport

Qu’est-ce qui vous impressionne le plus dans ce collectif marseillais ?

(Long silence) Je n’ai pas trop envie de répondre à cette question. Je pense qu’ils ont beaucoup de joueurs de talent, qui débloquent beaucoup de situations sur des exploits individuels parfois. Après, il y a un jeu de possession, de domination, prôné par le coach. Dernièrement, ils ont changé de système. Je ne sais pas comment ils évolueront contre nous. Mais ils ont des joueurs à toutes les lignes, notamment au milieu et devant, qui peuvent faire la différence. Je pense à (Adrien) Rabiot, à (Mason) Greenwood), à (Amine Gouiri) que je connais bien, ou à Luis (Henrique) notamment. C’est une équipe qui dégage beaucoup de puissance offensivement, avec beaucoup de qualité individuelle. »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport