Corée du Sud – K League 2024 : le bilan | OneFootball

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Lucarne Opposée

·23 December 2024

Corée du Sud – K League 2024 : le bilan

Article image:Corée du Sud – K League 2024 : le bilan

L'objectif des Tigres était de devenir la troisième équipe à remporter trois K League consécutives. La mission a été accomplie, dans la douleur certes, mais le trophée reste à Ulsan. C'est tout ce qui compte pour le moment. À l'inverse, Incheon se retrouve expulsé de la première division. La saison 2024 terminée, il est temps de faire le bilan de la quarantième deuxième édition du championnat sud-coréen.

Ulsan : le titre dans la douleur

Bien que le classement affiche huit points d'écart avec son dauphin, Gangwon, Ulsan est loin d'avoir survolé le championnat cette saison. Le club a connu des hauts et des bas au cours d'une année qui peut être divisée en trois parties. La première jusqu'en avril. Période durant laquelle les Tigres ont réussi à masquer les mauvais débuts de certains cadres, Kim Young-gwon en tête. Et ce grâce à Lee Dong-gyeong. Le milieu international sud-coréen a été intraitable avec sept buts et six passes décisives en huit matchs. Les chiffres parlent d'eux même. Sauf que le garçon a dû rejoindre Gimcheon Sangmu pour réaliser son service militaire. Une bien mauvaise nouvelle pour Hong Myung-bo qui a peiné à trouver un remplaçant. Début de la seconde partie. Ulsan a rencontré ses premières difficultés. Son jeu s'est délité au fil du temps, des points ont été laissé en route tandis que d'autres ont été arraché miraculeusement. La chance du champion n'aura jamais aussi bien porté son nom que cette année. Pour couronner le tout, Hong Myung-bo a succombé aux sirènes de la sélection nationale et quitté le navire. Martin Adam a souhaité rentrer au pays et Seol Young-woo a pris la direction de la Serbie pour débuter sa carrière européenne. La direction a donc dû se charger de trouver un nouvel entraîneur en priorité. C'est Kim Pan-gon qui a pris le relais et l'ancien sélectionneur de la Malaisie a changé le visage de l'équipe. Début de la troisième partie. Fini les intentions de beau jeu basé sur la possession, place au pragmatisme, à une équipe plus compacte et à une volonté d'étouffer l'adversaire par un pressing haut afin de récupérer le ballon dans les zones dangereuses. Un changement de mentalité qui a fait le plus grand bien à un effectif à bout de souffle et qui a gommé les imperfections apparues sous Hong Myung-bo. Après quelques matchs de tâtonnement, les Tigres se sont remis en marche et mis un dernier coup de collier en enchaînant onze rencontres sans défaite pour mettre la main sur le trophée.


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Alors que retirer de cette saison ? Même si les Tigres ont décroché le titre, de nombreux points d'interrogation pour l'avenir sont apparus. Le meilleur sur l'ensemble de l'année aura été son gardien de but, Jo Hyeon-woo, désigné MVP par la K League. Un signe que les choses n'ont pas fonctionné comme elles devraient. Aucune recrue n'a réussi à faire son trou, à l'exception de Ko Seung-beom, très précieux au milieu de terrain dans son association avec Darijan Bojanic. Yago, arrivé pour pallier le départ de Martin Adam, a déçu, tout comme Matheus, Giorgi Arabidze et Kelvin (qui a quitté le club en cours de saison). Kim Min-woo a fait son âge et montré des signes de déclin. Comme indiqué plus haut, certains cadres n'ont pas tenu leur rang. Kim Young-gwon est passé à côté de sa saison et Joo Min-kyu n'a pas connu la même efficacité. Quant à Gustav Ludwigson, Um Won-sang ou encore Kim Kee-hee, ils ont été trop souvent blessés. Ulsan a donc par moment manqué de solution, et avec une équipe vieillissante, les organismes ont souffert dans l'enchaînement des matchs.

La direction aura beaucoup de travail cet hiver pour rajeunir cette équipe qui en a grandement besoin et se renforcer à tous les postes. Une page doit se tourner, celle d'un effectif qui aura apporté beaucoup de succès. Mais pour en voir d'autres, il ne faudra pas avoir peur des adieux.

Gangwon : saison historique

Après être passé tout près de la K League 2 en 2023, Gangwon a réalisé le grand écart en 2024 avec une deuxième place au classement. En ayant eu la possibilité de disputer un match capital pour le titre face à Ulsan lors du Final A. Un succès à mettre au crédit d'un homme, Yoon Jung-hwan. Malgré des débuts quelque peu délicats, le jeu direct du technicien a porté ses fruits. Son milieu de terrain, pièce maîtresse qu'il avait appelé à être plus stable et à perdre moins de ballon, a répondu à ses attentes. Ce qui a permis aux Bears de développer leur jeu et de pleinement profiter d'attaques rapides. Signe que cette évolution dans l'entrejeu a éclaboussé tout l'aspect offensif, Gangwon est passé de l'une des pires attaques de la ligue, à la meilleure attaque. De plus, Yoon Jung-hwan a su modifier sa tactique lorsqu'il a senti ses hommes flancher en optant pour une approche un peu plus défensive. De quoi aller chercher quelques bons résultats notamment à l'été et lors du Final A. Il a finalement manqué un poil d'expérience à Gangwon pour viser un cran au-dessus avec un mois de septembre catastrophique et une défaite face à Ulsan dans la « finale » du championnat.

Par ailleurs, Yoon Jung-hwan a été aidé par son recrutement pertinent et des hommes qui ont réalisé des saisons extraordinaires. Le premier d'entre eux, Yang Min-hyeok. À dix-sept ans, le lycéen a été lancé dans le grand bain avec succès et très vite attiré l'attention. Le meilleur jeune de l'année, ailier droit, a déjà rejoint Tottenham, signe d'un potentiel immense. Son association avec Lee Sang-heon, qui n'avait jamais réussi à s'imposer en K League 1, a fait des étincelles. Le premier a mis douze buts tandis que le second en a inscrit treize. Avant son départ pour Ulsan, Yago complétait le trio avec succès. En dix-huit matchs, le Brésilien avait inscrit neuf buts. Comment résister à cette triplette ? Beaucoup d'équipes se sont posé la question. Au milieu, Kim Kang-guk et Lee You-hyeon ont parfaitement rempli leur rôle de récupérateur et relanceur, sans oublier le couteau suisse Lee Gi-hyuk qui a dépanné aussi bien en défense centrale, au poste de milieu défensif qu'en tant qu'arrière gauche. Marko Tuci et Kim Young-bin auront été très solides défensivement malgré quelques petites erreurs fatales. Que dire de Hwang Moon-ki dont l'association avec Yang Min-hyeok sur le flanc droit aura tellement apporté aux Bears. Bref, très peu d'aspects négatifs à sortir de cette saison de Gangwon.

En revanche, l'intersaison sera mouvementée et 2025 risque d'être plus compliqué. D'une part, parce que Yoon Jung-hwan n'a pas renouvelé son contrat et est remplacé par son assistant Jeong Kyung-ho. D'autre part, parce que certains joueurs quitteront l'équipe. C'est déjà acté pour Yang Min-hyeok et ça devrait suivre pour Hwang Moon-ki, qui doit effectuer son service militaire. Deux départs non-négligeables. Mais bonne nouvelle pour les Bears, un accord a été trouvé avec Jeonbuk pour conserver Lee You-hyeon.

Gimcheon : surprenants militaires

À l'image de Gangwon, Gimcheon a réalisé une saison exceptionnelle à la surprise générale. Le promu termine sur le podium, un exploit jamais réalisé pour un club militaire. Il faut dire que Chung Jung-yong avait entre les mains un groupe de très grande qualité qui n'a pas connu le contrecoup de mi-saison après le départ de joueurs cadres. Il a en effet récupéré d'autres joueurs de bon calibre qui ont permis aux militaires de rester aux avant-postes sur l'ensemble de l'année.

Surtout, Chung Jung-yong a pu s'appuyer sur une défense et un milieu solide. Il n'est donc pas anodin de voir le club terminer seconde meilleure défense du championnat. La paire Seo Min-woo – Kim Bong-soo a été étincelante dans l'entrejeu alors que Park Seung-wook a été le pilier de la défense aux côtés de Park Soo-il, Kim Chan-dong et Kim Min-duk. En attaque, l'arrivée de Lee Dong-gyeong a revitalisé l'équipe alors que Kim Dae-won, Yu Kang-hyun, Mo Jae-hyeon et Park Sang-hyeok ont chacun réussi à se montrer sous leur meilleur jour à tour de rôle. N'oublions pas Lee Young-jun, Kim Jin-gyu, Kang Hyun-muk ou encore Park Min-gyu qui ont tous été performant avant leur retour dans leur club d'origine. Les honneurs doivent aussi retomber sur Chung Jung-yong qui a confirmé à la tête d'un club de K League 1. Sa tactique plutôt pragmatique d'une défense solide avec un bloc compact a réussi. Et comme offensivement, il y avait des joueurs de talent, tout s'est parfaitement aligné pour l'ancien entraîneur des U20 sud-coréen.

Reste désormais à reproduire le même exercice en 2025. Comme d'habitude, le club connaîtra des départs forcés, et des arrivées qui le seront tout autant. Mais les premiers noms des nouveaux engagés dans l'armée laissent présager un bel avenir. Il faudra aussi pour Gimcheon négocier son avenir hors du terrain. Le contrat avec la ville arrive à échéance en décembre prochain. La question qui se pose est la suivante : stop ou encore à Gimcheon ? Si les militaires doivent de nouveau déménager, ils repartiront de K League 2. Mais nous n'y sommes pas encore.

Seoul : début délicat, été exceptionnel

Enfin ! Le FC Seoul était attendu dans le top 6 et c'est chose faite. Avec cerise sur le gâteau : une qualification en Asian Champions League. Avoir un coach digne de ce nom sur le banc, ça change tout. Un résultat final qui a de quoi satisfaire la direction qui voit les efforts financiers payer. Pour sa première année à la tête de l'équipe, Kim Gi-dong aura tout connu mais a rempli une partie de son contrat : remonter le club au classement. Désormais, il faut passer à l'étape supérieure et être en mesure de jouer le titre.

Mais pour cela, le FC Seoul ne pourra pas se permettre de débuter tel un diesel. Certes, les idées de jeu de Kim Gi-dong devaient être comprises et bien appliquées pour fonctionner. Sauf que le technicien a semblé parfois dépassé par ses propres choix en plus de ne pas être aidé par une défense toujours aussi propice aux approximations et erreurs en tout genre. Avec le temps, le jeu s'est amélioré et les résultats ont suivi. Notamment à l'été où le club de la capitale a remporté neuf de ses douze matchs. De quoi se repositionner au classement. Surtout, sa star Jesse Lingard a commencé à prendre de plus en plus de poids dans l'équipe, devenant le meneur de jeu du club. Si ça ne se ressent pas sur les statistiques, ça se sent sur le terrain. Stanislav Iljutcenko a aussi connu une saison pleine, tout proche de finir meilleur buteur du championnat. Au milieu, pendant un temps la paire Ryu Jae-moon – Lee Seung-mo s'est montré redoutable pour faire oublier Ki Sung-yueng avant que le premier ne baisse de régime avec quelques blessures. En défense, Kim Ju-sung a été impeccable et a réalisé une paire des plus solide avec Yazan. Le Jordanien, arrivé en cours d'année, s'est tout de suite imposé comme l'un des meilleurs défenseurs du championnat et stabilisé la défense des Rouge et Noir. Choi Jun et Kang Sang-wook ont aussi été très précieux sur les ailes.

Finalement, les seules faiblesses du FC Seoul restent encore et toujours les sauts de concentration en défense. Au poste de gardien, si Baek Jong-bom semblait s'être installé, il a été poussé sur le banc par Kang Hyeon-mu qui n'a pas toujours dégagé beaucoup de sérénité. En défense centrale, même si la paire Kim Ju-sung - Yazan s'est montrée performante, attention à l'absence d'un des deux qui dérègle tout. Par ailleurs, en attaque, Seoul manque encore d'explosivité dans les couloirs. À l'image de Lucas Silva qui a plus raté que réussi ce qu'il entreprenait. Malgré des performances en demi-teinte, il a enchaîné les matchs. Ce qui ne fut pas le cas d'autres joueurs qui, comme Ronaldo, n'ont pas bénéficié d'une confiance de l'entraîneur alors que leurs prestations étaient de bonne facture. Le club sait donc dans quel secteur il doit travailler pour s'améliorer et espérer disputer le titre l'année prochaine.

Suwon FC : fichu inter-saison

Le top 6 de K League est composé d'équipes surprises et le Suwon FC en fait partie. Bien qu'en début de saison, le club pouvait espérer être à la lutte pour intégrer la partie haute du classement, rien ne laissait penser qu'il irait si haut. À savoir disputer une place sur le podium. Au soir de la vingt-neuvième journée, le Suwon FC était troisième et espérait même pouvoir disputer le titre. Mais il a manqué ce petit truc en plus pour rester au contact sur les dernières journées.

Et si ce petit truc en plus n'était pas parti à l'été ? Lee Seung-woo, qui formait un trio intenable avec Anderson et Jeong Seung-won, a décidé de rejoindre Jeonbuk. Pourtant mal en point, les Green Warriors ont dû faire une offre financière qui ne se refuse pas à l'international sud-coréen pour l'attirer dans leur filet. Autre départ non-négligeable, celui de Kwon Kyung-won, qui s'est envolé pour les Émirats. Là aussi, une histoire de projet sportif. La technique et l'explosivité du premier combiné à l'expérience et la solidité du second, auraient pu permettre au Suwon FC de ne pas s'écrouler en fin de saison. Une statistique qui fait mal : après le départ de ces deux hommes, le club n'a remporté que trois matchs sur douze. Ne pas oublier également le départ forcé de Son Jun-ho, revenu de l'enfer, mais rattrapé par son histoire de matchs truqués en Chine. Jusqu'à ce que les résultats s'écroulent, Kim Eun-joong avait parfaitement mené sa barque pour sa première expérience en tant qu'entraîneur principal. Sans révolutionner le jeu, il avait lui aussi décidé de se focaliser d'abord sur la défense pour partir rapidement en contre. La chance de Kim Eun-joong a été d'avoir Anderson dans son équipe. Le Brésilien a été intenable toute l'année et ses statistiques parlent pour lui : sept buts et treize passes décisives. S'il a par moments manqué de lucidité dans le dernier geste, il a surtout souffert de l'absence d'un neuf digne de ce nom pour l'accompagner. Autre satisfaction au Suwon FC, le jeune Kang Sang-yoon qui a été par moment très impressionnant au milieu du terrain. En défense, Kim Tae-han et Choi Kyu-baek, de retour à un bon niveau, sont à noter. Tout comme la très bonne saison de Park Cheol-woo sur tout le flanc gauche.

Le Suwon FC et Kim Eun-joong doivent retirer du positif de cette saison et s'en servir pour acquérir de l'expérience pour l'année prochaine. À condition de ne pas voir les meilleurs éléments quitter le club. Anderson et Jeong Seung-won sont déjà au cœur de plusieurs rumeurs. Il faudra aussi trouver un véritable numéro 9, Ji Dong-won accusant les années et An Byong-jun ayant pris sa retraite. Là aussi, une inter-saison qui s'annonce cruciale pour l'avenir.

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Pohang : départ explosif avant l'écran noir

La saison des Steelers, comme celle du Suwon FC, peut se diviser en deux. Sauf que Pohang n'a pas vraiment d'explication à sa sévère baisse de régime au cœur de l'été. Park Tae-ha n'a pas réussi à y remédier et a finalement montré les limites de son approche défensive.

Pourtant, la saison avait parfaitement démarré pour Pohang. Le club était aux avant-postes et semblait bien parti pour aller disputer le trophée à Ulsan. Lee Ho-jae marchait sur l'eau avant de se blesser, Jeong Jae-hee animait son couloir à la perfection, Wanderson était un capitaine exemplaire et Oberdan maîtrisait toujours autant le milieu de terrain. Sans oublier que Lee Dong-hee était solide en défense centrale. Alors que tout roulait, tout s'est déréglé subitement en juillet. Six défaites de suite, seulement trois victoires en quinze matchs et une dégringolade jusqu'au sixième rang avec la peur de finir dans le Final B. Pourtant, Pohang semblait s'être renforcé avec les arrivées de Lee Tae-seok et An Jae-jun. Si le premier a fait de belles prestations, le second a déçu et personne n'est vraiment venu remplacer Lee Ho-jae. Jorge n'a pas non plus montré grand-chose tout au long de l'année dans ce rôle de numéro 9 et a manqué de confiance. Dans les buts, Hwang In-jae a lui aussi connu une grosse perte de régime au point de perdre sa place de titulaire. Les belles prestations individuelles des uns de la a première partie de saison ne parvenaient plus à masquer les défaillances des autres.

Une saison à analyser de près pour Park Tae-ha en vue de 2025. Si les Steelers sauvent leur année en conservant la coupe, ils pourront avoir d'énormes regrets de s'être liquéfié à l'été. La direction devra renforcer son effectif durant l'hiver, et ce à toutes les lignes. Celui-ci étant léger pour viser plus haut lorsque les joueurs accusent le coup.

Jeju : mission accomplie

La nouvelle ère de Jeju débute sans éclat, mais avec le sentiment du devoir accompli. Le maintien est assuré et les Insulaires n'ont pas vraiment tremblé pour l'obtenir. Reste désormais à savoir quelle est la direction à prendre pour l'année prochaine. Les marges de progrès sont considérables pour une équipe qui affiche la pire attaque du championnat et une défense friable. Mais Kim Hak-bum saura-t-il se réinventer ? Rien n'est moins sûr.

Il faut aussi souligner que Jeju n'a pas vraiment été épargné par les coups durs cette saison. Ses cadres ont en effet eu de nombreux problèmes de blessure. Son joueur phare, Koo Ja-cheol n'a pas réussi à se remettre de ses pépins physiques et n'a pratiquement pas joué. Choi Young-jun s'est de nouveau blessé lourdement et n'a disputé qu'un tiers des rencontres. Lim Chai-min a lui aussi fait de nombreux allers-retours à l'infirmerie tout comme Rim Chang-woo. Sans parler de Nam Tae-hee qui n'a pas été épargné après son retour de l'étranger cet été. Par ailleurs, Kim Dong-jun a pu être autant décisif que fautif sur plusieurs rencontres. Et en attaque, le trio Reis – Yuri - Seo Jin-su n'a pas fait les étincelles attendues. Finalement, la seule véritable satisfaction pour Jeju reste son milieu brésilien, Italo, qui est progressivement monté en puissance. Mais il fut un peu trop isolé dans l'entrejeu où ses capacités de récupération ont été gâchées par sa lenteur en tant que première rampe de lancement.

Jeju a donc fait une saison dans l'anonymat, ni géniale ni mauvaise. À l'image de Koo Ja-cheol qui prend sa retraite à l'issue d'un passage sans saveur en K League qui ne sert pas le joueur qu'il a été. Les Insulaires ont beaucoup de secteurs à approfondir durant l'hiver. Surtout que l'effectif vieillissant doit être revu afin de pallier les blessures potentielles, mais surtout pour se renforcer. L'attaque est en chantier. Sans oublier que les regards se porteront sur Kim Hak-bum et ses capacités à porter le projet de Jeju plus loin.

Daejeon : le mercato qui fait la différence

Mal embarqué à mi-saison, Daejeon est néanmoins parvenu à se maintenir. Grâce à son énorme activité sur le marché des transferts estival, bien aidé par sa puissance financière. Ce qui a permis d'inverser la tendance pour un club qui avait à peine quitter la zone rouge en trente-trois matchs alors que les ambitions affichées étaient un top 6.

Alors qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? Tout d'abord Lee Min-sung, qui avait aidé le club à monter en K League 1, n'a pas tiré profit de l'hiver pour reprendre en main son équipe. Ses idées ne passaient déjà plus depuis 2023, 2024 n'y a rien changé. Si une grande responsabilité est à mettre sur le dos de l'entraîneur, les joueurs ne sont pas pour autant exempts de tout reproche. Les recrues de l'inter-saison n'ont, pour beaucoup, pas été au niveau. Hong Jeong-un a, certes connu des blessures, mais il a aussi déçu sur ses rares apparitions. Aaron Clever n'a pas non plus été le solide défenseur aperçu à Gwangju un an auparavant. Kim Seung-dae et Lee Soo-min ont été longtemps l'ombre d'eux même alors que Peniel Mlapa a manqué son passage. Sans parler de certains cadres en difficulté comme Ju Se-jong, Oh Jae-suk et Anton. Seule Lee Chang-geun surnageait dans ses buts. Bref, un énorme marasme ambiant qui n'aidait personne. La direction a donc dû prendre les choses en main, mais avec un peu de retard. Elle a mis du temps à se séparer de Lee Min-sung, croyant jusqu'au bout à un revirement de situation. Elle a ensuite fait appel à l'ancien de la maison et au très décrié sélectionneur des U23 sud-coréens, Hwang Sun-hong. Elle lui a ensuite offert une toute nouvelle équipe : Kim Moon-hwan en défense, Victor Bobsin et Kim Hyeon-ug au milieu, Ishida Masatoshi, Kelvin, Cheon Seong-hoon, Kim Min-woo et autre Lee Sang-min en attaque. De quoi considérablement renforcer le groupe. La mayonnaise a mis du temps à prendre, mais a finalement pris. L'équipe a repris confiance, les recrues ont brillé, Victor Bosbin et Ishida Masatoshi en tête et ont permis à d'autres de sortir la tête de l'eau. Daejeon a aussi profité de la fuite en avant de ses concurrents lors du Final B pour se sauver. C'est simple, les Purples n'ont perdu aucune rencontre lors de la deuxième phase du championnat.

Un maintien acquis dans la douleur, bien aidé par sa puissance financière. Mais cela sera-t-il suffisant pour enfin atteindre l'objectif top 6 ? Loin d'être sûr. Hwang Sun-hong a un effectif de bonne qualité qui risque encore de s'améliorer connaissant Hana Bank. Ils ont déjà sécurisé Victor Bosbin, une très bonne nouvelle tant son impact au milieu a été prépondérant à son arrivée. Reste à savoir si les compétences de l'homme sur le banc seront suffisantes.

Gwangju : l'inconstance à son paroxysme

L'une des déceptions cette saison se nomme Gwangju. Troisième en 2023, les Griffons ont perdu de leur magie et ont surtout connu une inconstance alarmante, ne parvenant pas à mettre en place une série de résultats positifs. Ce qui a empêché Lee Jung-hyo de répondre aux six défaites consécutives du début de saison qui ont plombé l'année très rapidement.

Les départs de l'inter-saison ont également fait très mal, avec un casse-tête constant pour remplacer Lee Soon-min, Aaron Calver et Timo Letschert. Preuve en est, Heo Yool, d'ordinaire attaquant de pointe, a été aligné en défense centrale pour pallier le manque de taille. Notons également que Jeong Ho-yeon a moins rayonné que l'an dernier alors qu'il devait récupérer le rôle de leader. Un poil trop tôt. Jasir Asani a eu un retard à l'allumage, la faute à des volontés de départ non exaucées et une forme physique en inadéquation avec les attentes de l'entraîneur. Eom Ji-sung a fini par quitter le club en cours de saison, mettant encore plus en difficulté les Griffons. L'été, qui aurait pu permettre de redresser la barre, a finalement marqué le glas des espoirs de haut de tableau. La K League a interdit Gwangju de recrutement pour un budget non-conforme. Lee Jung-ho allait devoir terminer l'année avec les moyens du bord et viser le maintien plus qu'autre chose. Chose faite en serrant les dents, à coup de grandes déclarations et d'énervement sur son banc. Mais l'essentiel est là. Il a également pu se donner de l'air avec l'ACL où Gwangju a déjoué tous les pronostics. Côté satisfaction, le retour de Jasir Asani qui a fait beaucoup de bien après le départ de Eom Ji-sung. La belle saison également de Gabriel Tigrao, mais qui a été à l'image de son club, inconstant. En défense, Byeon Jun-soo a été à la hauteur malgré la pression sur ses épaules. Enfin, en attaque, Lee Kun-hee a été remuant, mais manque un peu de lucidité dans le dernier geste alors que Heo Yool a réussi à s'acclimater à sa polyvalence attaque-défense.

Le club continuera en K League 1. Mais pour combien de temps encore ? Toujours sous la menace d'une sanction de la part de la ligue, Gwangju pourrait de nouveau ne pas pouvoir recruter cet hiver. Lee Jung-ho a d'ores et déjà annoncé que si son effectif restait identique, ou pire, s'affaiblissait, il irait voir ailleurs. Les rumeurs ont déjà débuté pour lui. Côté joueur, plusieurs sont annoncés sur le départ. Les Griffons ont besoin de liquidité et ça se sent. La fin est peut-être plus proche que prévu du côté de Gwangju.

Jeonbuk : la catastrophe

À force de jouer avec le feu, Jeonbuk a bien failli se brûler. Une phrase difficile à écrire mais pourtant vraie : les Green Warriors ont joué le maintien. Echappant à la relégation uniquement lors du barrage face à Seoul E-land, un poil trop tendre pour espérer battre un club de K League 1 sur deux matchs. Cette saison 2024 restera comme une piqûre de rappel. Mais qui doit faire prendre conscience à l'équipe dirigeante que ses choix passés ont été catastrophiques et qu'il faut changer de fusil d'épaule.

Comme annoncé, Dan Petrescu n'a pas fait l'affaire et est retourné de là où il venait, à savoir Cluj, au bout de deux mois. Laissant le club dernier. La direction a ensuite choisi de le remplacer par Kim Do-heon, déjà passé sur le banc en 2023 pour assurer l'intérim entre Kim Sang-sik et Dan Petrescu. Outre le fait que ce choix s'inscrit dans la lignée des erreurs des dirigeants, il a mis deux mois à se faire. Beaucoup trop long pour un club de cette envergure. Sans idée tactique et donc sans jeu, Jeonbuk s'est enfoncé comme toute la saison avec aucun espoir de relever la tête. Côté joueur, très peu sont ceux à sortir du lot. Tous ont été en deçà de leur niveau à commencer par Tiago. Meilleur buteur en 2023, il n'aura inscrit que sept buts cette année. Hernandes a été trop souvent blessé, Song Min-kyu qui tenait l'équipe à bout de bras, a été freiné par les blessures et s'est éteint progressivement. Kwon Chang-hoon n'a joué que la fin de saison et Lee Yeong-jae a été lui aussi décevant au milieu. Sans parler de la défense, la pire du championnat. Kim Jin-su a déraillé aussi bien sur le terrain qu'en dehors, Kim Tae-hwan a accusé son âge, Hong Jeong-ho a de nouveau pris rendez-vous avec l'infirmerie et Jeong Tae-wook a été envoyé en Australie en cours d'année. Pour ce qui devait être la ligne titulaire, rien de bien reluisant. Comme à Daejeon, l'été a permis au club de se renforcer. Lee Seung-woo, Andrigo, Han Kook-young Jeon Jin-woo ou encore Kim Tae-hyun. Sans oublier les retours de Kim Jin-gyu et de Kim Joon-hong de Gimcheon. Mais malgré tous ces beaux noms, l'électrochoc n'a pas vraiment eu lieu. Côté satisfaction, néanmoins, Jeon Byung-kwan a été intéressant et mérite d'être revu sous un autre entraîneur.

La saison de Jeonbuk se suffit à elle-même pour démontrer où les choix de la direction ont mené le club. Mais bonne nouvelle : Kim Do-heon ne reste pas, Park Ji-sung quitte son poste de directeur technique et Roberto Di Matteo semble avoir quitté lui aussi son rôle au sein de la direction des Green Warriors. Les noms qui circulent pour prendre la tête de l'équipe sont prometteurs. Michael Kim, nouveau directeur technique, semble prendre les choses en main pour faire revenir Jeonbuk au plus haut niveau. L'hiver s'annonce mouvementé.

Daegu : Cesinha dépendance

Après un hiver calme, deux questions se posaient sur Daegu : comment Choi Won-kwon allait pouvoir progresser tactiquement pour permettre aux Sky Blues de viser le top 4 et quelle serait la forme de Cesinha tout au long de la saison. Réponses : Choi Won-kwon n'a pas pu s'élever et a été mis dehors alors que Cesinha a semblé jouer hors de forme à cause de la dépendance de l'équipe envers lui.

Le constat est le même que l'an dernier. En l'absence de recrue majeure, les Sky Blues ont beaucoup trop reposé, si ce n'est exclusivement, sur Cesinha. Alors qu'il était encore handicapé par des blessures, il semble avoir forcé ses retours pour venir en aide au club. C'est d'ailleurs lui qui sauve Daegu de la relégation lors du barrage face à Chungnam Asan après deux rencontres où l'équipe de K League 2 s'est montrée bien meilleure dans le jeu. Les Sky Blues s'en sortent par la petite porte. Leur génie brésilien a désormais trente-cinq ans et ne peut pas tout supporter. Encore moins quand ceux qui ont les moyens de l'accompagner quittent le club en cours de saison, comme Victor Bosbin. Daegu comptait sur Barcelos et Edgar pour l'épauler, mais les deux joueurs sont passés à côté de leur exercice. Après l'arrivée de Park Chang-hyun sur le banc, le premier a commencé à perdre sa place au profit des jeunes pousses. Le second accuse les années et a manqué d'impact. Ko Jae-hyun a aussi déçu lui qui restait sur un bel exercice 2023. Sur le banc, si les débuts étaient prometteurs pour l'ancien entraîneur universitaire, le soufflé est retombé aussi vite qu'il est monté. Ses joueurs étaient beaucoup trop jeunes pour une mission maintien. Les cadres que sont Hong Chul, Kyohei Yoshino ou encore Kim Jin-hyuk n'ont pas su élever leur niveau de jeu pour enlever du poids sur Cesinha et ses jeunes partenaires. C'est dommage parce qu'il y a de la qualité avec Hwang Jae-won, qui a découvert un nouveau poste en tant que défenseur central, Park Se-jin ou encore Park Jin-young.

Daegu a atteint ses limites et aurait pu le payer cher. Il faut désormais que la direction fasse des choix forts pour accompagner Cesinha, qui a été prolongé. Mais le souhait de garder Edgar interroge sur la capacité du club à prendre conscience de ses véritables problèmes. Park Chang-hyun possède un groupe jeune et prometteur mais n'a pas eu de cadres au niveau pour les accompagner. En espérant que l'hiver lui apporte ce dont il a besoin.

Incheon : l'inévitable

Comment analyser la saison des Durumi ? Le club avait tout pour continuer de se battre pour le top 6 mais rien, absolument rien, ne s'est aligné. Des joueurs à la direction en passant par l'entraîneur, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Jo Sung-hwan avait des idées de jeu précises qui ont complètement disparu très tôt dans la saison. Les joueurs encaissaient beaucoup trop de buts et n'arrivaient plus à se projeter vers l'avant rapidement et efficacement. Mais les dirigeants se sont accrochés à lui jusqu'à l'été. Trop tard, le mal était fait.

Son remplacement, Choi Yung-keun, n'a pas réussi à redresser la barre et Incheon s'est lentement mais sûrement enfoncé dans le fond du classement jusqu'à se retrouver relégué directement en tant que dernier. Les joueurs ont paru être livrés à eux-mêmes, sans direction et sans envie. Comme si la relégation leur était acquise avant même qu'elle ne le soit réellement. Du côté des performances individuelles, beaucoup de joueurs n'ont été que l'ombre des joueurs qu'ils ont été. Mis à part Gerso Fernandes et Stefan Mugosa, difficile de sortir un autre joueur du lot. Les regrets se porteront sur Paul-José M'Poku qui n'a pas été apprécié à sa juste valeur dans un milieu de terrain à la dérive. Incheon n'a également pas pu compter sur une défense au complet toute la saison à cause de la blessure de Harrison Delbridge, handicapant grandement ce secteur. Matej Jonjic n'a pas pu tout faire seul en l'absence de l'Australien. Collectivement et individuellement, Incheon a été à côté de la plaque.

L'avenir s'écrira donc en K League 2 pour Incheon. Mais avec quel effectif ? De nombreuses rumeurs font déjà état d'un départ des cadres du club ce qui pourrait marquer la fin d'une histoire et le début d'une nouvelle qui serait une reconstruction. Néanmoins, Yoon Jong-hwan arrive sur le banc ce qui pourrait chambouler tous les plans de l'hiver et donner envie à certains de rester. De quoi donner aux supporters l'espoir d'un retour rapide en K League 1.

L’équipe de l’année

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