L'appel à l'aide de Jeff Louis, bloqué et menacé à Haïti | OneFootball

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·30 April 2025

L'appel à l'aide de Jeff Louis, bloqué et menacé à Haïti

Article image:L'appel à l'aide de Jeff Louis, bloqué et menacé à Haïti

Ex-international haïtien passé par la Ligue 1, Jeff Louis vit aujourd’hui menacé par les gangs, sans papiers, sans solution.

Les mots sont forts. Ils disent la détresse. Celle d’un ancien joueur de Ligue 1, aujourd’hui seul, bloqué en Haïti, dans un pays ravagé par les violences des gangs. "Je n’ai pas pris de sac, pas de valise. On est partis en courant." Jeff Louis, 32 ans, a tout laissé derrière lui à Mirebalais, sa ville natale, lorsque les groupes armés sont arrivés. "Ils sont venus en ville et ils ont tout cassé. On ne savait pas ce qu’il se serait passé, mais des gens sont morts. Alors ça aurait pu être moi." Installé depuis trois ans en Haïti après sa retraite anticipée du football, l’ancien milieu offensif vit désormais dans un hôtel à Hinche, une ville reculée à l’est du pays.


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Aucune réponse de ses anciens clubs

Il paie sa chambre tant qu’il le peut, mais il sait que ses ressources sont limitées. "Je suis dans un hôtel mais je ne pourrai pas rester ici longtemps. C’est la survie", confie-t-il à L'Équipe. Le plus inquiétant, pour Jeff Louis, c’est l’impasse administrative. Son titre de séjour français a expiré. Il est devenu apatride de fait, coincé dans un pays qu’il ne peut plus quitter. "Je ne peux pas rentrer en France, je n’ai plus de papiers. Je ne peux rien faire." En France, il a pourtant laissé ses deux enfants. "Ils me manquent. J’ai peur de ne jamais les revoir." L’ancien joueur du Standard de Liège, révélé à Nancy en 2013 avant de rejoindre le SM Caen en Ligue 1, tente de joindre ses anciens clubs. En vain. "J’essaie de voir avec Nancy mais personne ne me répond. Je pensais qu’ils ou Le Mans allaient m’aider, mais pour le moment, il n’y a rien."

L’amertume est là. Pas pour régler des comptes, mais parce qu’il est seul. "J’ai donné à ces clubs. Je pensais qu’ils me tendraient la main." Jeff Louis ne dramatise pas. Il constate. Le chaos est quotidien. "J’ai peur de mourir ici." Sa voix est calme mais lasse. Son pays, déjà miné par des crises politiques à répétition, est aujourd’hui à feu et à sang. Les gangs contrôlent Port-au-Prince. La capitale est devenue inaccessible. Même la route de l’aéroport est bloquée. Dans ce contexte, il n’espère plus que "quelqu’un bouge", qu’un ancien coéquipier, un dirigeant, un club, une administration, "n’importe qui" l’aide à sortir de l’enfer. "J’ai encore de la famille ici, mais c’est dangereux pour tout le monde. Il faut que je parte. Mais je ne peux pas."

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