L’arbitrage en Liga nécessite un virage à 180 degrés | OneFootball

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Le Journal du Real

·17 February 2025

L’arbitrage en Liga nécessite un virage à 180 degrés

Article image:L’arbitrage en Liga nécessite un virage à 180 degrés

Régulièrement, la Liga fait parler d’elle pour la piètre qualité de son arbitrage. Son président, Javier Tebas, et Medina Cantalejo, celui du Comité technique arbitral (CTA), peuvent s’ingénier à perpétuellement faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes mais les faits sont têtus : aucun arbitre espagnol n’est mis en valeur dans les compétitions de l’UEFA.

Les rémanences de la « période Negreira » sont la source des maux de l’arbitrage espagnol

Lors de la dernière édition de la Ligue des champions, seul un arbitre de Liga a officié dans une rencontre après la phase de groupe. C’était lors du 8e de finale aller entre Copenhague et Manchester City, un match très simple à arbitrer. Il n’a pas été reconduit pour la suite de la compétition.


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Durant le dernier Euro en Allemagne, aucun arbitre espagnol n’a été sollicité après la phase de groupe. Comment un pays avec une telle culture footballistique peut-il produire si peu de bons arbitres ?

L’arbitrage dans les compétitions hispaniques, régulièrement décrié, porte préjudice à toutes les équipes. Il ne s’agit, d’une manière générale, pas d’un problème d’intégrité qui induirait un manque d’impartialité de la part des hommes au sifflet. Bien plus grave, il s’agit d’un manque de compétence et de qualification.

L’affaire Negreira, dévoilée en février 2023, a révélé que durant une vingtaine d’années, les promotions et relégations des arbitres en Liga ne s’étaient pas effectuées sur une base méritocratique.

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Enrique Negreira et sa compagne après avoir témoigné dans le cadre de l’instruction de l’affaire (Getty Images).

Interrogé en 2023 par la Garde civile espagnole dans le cadre de l’affaire, l’ancien arbitre Areces Franco avait effectué une déclaration dans ce sens.

Selon lui, Enrique Negreira et Sánchez Arminio, le vice-président et le président du CTA d’alors, « manipulaient les listes » pour réaffecter les arbitres qu’ils voulaient voir promus ou relégués. Il s’est dit « absolument certain » que cette pratique est toujours d’actualité.

En outre, Rubinos Pérez, assistant de Medina Cantalejo à la présidence du CTA et qui était présent durant la « période Negreira », a effectué des déclarations particulièrement édifiantes.

Interrogé sur les critères utilisés par le CTA pour décider de la continuité ou non des personnes en fin de contrat chargées d’évaluer les arbitres, il a affirmé l’existence de personnes au sein du CTA qui examinaient les rapports en fonction de leur propre cohérence interne et qui les validaient.

Xavi Estrada Fernàndez, ancien arbitre de Liga ayant officié dans une vingtaine de rencontres européennes, est la personne qui a eu accès audit rapport et l’a rendu public. Selon lui, « Rubinos Pérez reconnaît que les rapports arbitraux ne sont ni objectifs ni impartiaux. Les notations dépendent des intérêts du CTA, ce dernier favorisant les promotions et les relégations par clientélisme et non par mérite sportif ».

Liga : quelles doivent être les lignes directrices de la réforme de l’arbitrage espagnol ?

Partant de ce constat, il convient de s’interroger sur les solutions les plus adéquates pour redonner de la crédibilité à l’arbitrage espagnol.

Premièrement, comme le Real Madrid l’a suggéré dans sa missive à la Fédération espagnole de fooball (RFEF), il est impératif que les arbitres ayant officié durant la « période Negreira » soient évincés à terme. Ce processus doit s’effectuer de manière progressive.

Deuxièmement, la transparence concernant les promotions et relégations des arbitres doit être totale : chaque rapport du CTA concernant les mutations des arbitres doit être transmis aux clubs.

Un classement des arbitres de la Liga durant la saison doit être établi et communiqué régulièrement aux clubs. Les relégations et les maintiens doivent s’effectuer en fonction de ce dernier.

Des critères uniformes doivent être établis concernant les penalties et les hors-jeu passifs. Concrètement, par souci de prévisibilité et d’équité, cela signifie qu’un type de contact dans la surface de réparation doit être considéré comme un pénalty ou pas pour l’intégralité des arbitres de Liga. Il doit en aller de même pour les hors-jeu passifs.

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Lors de la rencontre entre Osasuna et le Real Madrid, José Luis Munuera Montero a effectué l’une des pires prestations d’un arbitre en Liga (Photo by Juan Manuel Serrano Arce/Getty Images).

Les challenges à la VAR doivent être instaurés en Liga. Dans une démarche similaire à celle du tennis, l’entraîneur ou le capitaine d’une équipe doit pouvoir exiger de l’arbitre principal qu’il se rende au moniteur vidéo lorsqu’il estime qu’il existe une situation litigieuse que l’arbitre VAR n’a pas daigné signaler.

L’arbitre sur le terrain reste le décideur final et il nous apparaît opportun que le membre d’une équipe soit en mesure de l’interpeller sur un fait de jeu.

Ceci nous paraît être un contre-pouvoir efficace aux arbitres chargés de la vidéo en ceci qu’il les astreindrait à être plus attentifs. L’envoi de l’arbitre au moniteur par un membre d’une équipe s’avère pertinent car il peut leur être préjudiciable.

Évidemment, des garde-fous doivent être instaurés afin d’éviter les dérives, faute de quoi, un entraîneur pourrait par exemple envoyer l’arbitre prendre connaissance d’une situation litigieuse imaginaire afin de casser le rythme d’une rencontre.

L’IFAB, l’organisme qui édicte les règles du football, a longtemps été réticent à une telle idée. Toutefois, il paraît avoir changé de fusil d’épaule et n’exclut pas de l’instaurer dans un avenir proche.

Finalement, la Liga doit se mettre à la page et instaurer la Goal Line Technology.

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