Le Havre : Digard et Bodmer balancent leurs vérités après le maintien ! | OneFootball

Le Havre a réussi à obtenir un maintien très fort en émotions samedi soir en s'imposant sur la pelouse de Strasbourg. Forcément, du côté de Didier Digard et de Mathieu Bodmer, le moment est fort, avec déjà la tête vers l'avenir.

« Ce groupe, j’ai fini par l’aimer très fort », confie Didier Digard, l’entraîneur du Havre, à chaud pour l'Equipe après le maintien miraculeux décroché à Strasbourg (3-2). Un sentiment partagé dans les coulisses par Mathieu Bodmer, directeur sportif, qui évoque une saison « méritée, dure » et une « adrénaline » intense jusqu’au bout dans les colonnes du même quotidien.

Digard, qui n’a pas fermé l’œil après cette folle soirée, revient sur sa certitude tout au long de la saison : « Je n’ai jamais senti de doutes, ça ne pouvait finir que comme ça. Je l’ai dit : on se sauvera à la dernière minute du dernier match. » Bodmer, lui, reconnaît avoir « cru » malgré les difficultés, notamment quand le HAC était dernier à la 20e journée : « Si j’avais eu d’autres certitudes, j’aurais peut-être agi différemment, mais je croyais en ce groupe. »

Sur le penalty décisif d’Abdoulaye Touré, les deux hommes affichent une confiance totale. Digard explique : « J’avais une immense confiance en lui. S’il avait raté, on aurait bataillé en barrages, mais je ne lui en aurais jamais voulu. Je ne les abandonne jamais. » Bodmer ajoute, passionné : « C’est le penalty de la vie ou de la mort. Avant qu’Abdou tire, j’étais le mec le plus heureux du monde. Ce geste, c’est ce qu’il fallait faire. »

Digard reste à 100% sur le banc havrais

Le management de Digard, parfois contesté, a aussi divisé. « Certains joueurs ont dû s’adapter à une nouvelle méthode », admet-il. « Le mois de janvier a été un tournant, on a fixé un cap clair avec des recrues au mental irréprochable. » Bodmer révèle avoir été surpris par la fronde des supporters contre Digard : « Je pensais qu’on était tous unis, mais ce n’était pas toujours le cas. Ça m’a déplu et touché. Pour réussir, il faut être tous dans le même sens. »

L’aspect humain est central pour Digard. « J’ai pris dix ans, c’est sûr », confesse-t-il, parlant de la pression et des soucis familiaux. « Les gens oublient qu’il y a un homme derrière le coach. J’ai dû m’adapter, protéger les joueurs, adapter les séances. » Bodmer souligne que « c’est quelqu’un de droit, de travailleur, il a tout donné pour le club. »

Quant à l’avenir, Bodmer est ferme : « J’ai deux ans de contrat, tant qu’on ne me met pas à la porte, je suis là. » Digard, lui, reste concentré sur la suite malgré la difficulté économique du club : « Le club souffre économiquement, on a plein de joueurs en fin de contrat, très peu de moyens. On ne pourra pas faire des miracles chaque année. » Bodmer confirme : « On devra renouveler l’effectif à 70-75 %. C’est un casse-tête, mais pas insoluble. Certains veulent rester. »

Malgré les tensions, la complicité entre Digard et Bodmer est évidente. Bodmer conclut : « On va se voir, préparer la saison ensemble. Il reste à 100 %. » Digard, de son côté, souligne sa plus grande fierté : « J’ai besoin d’aimer mes joueurs, et eux aussi. »

Entre exigence sportive, gestion des crises et combat humain, le duo Digard-Bodmer fait front uni pour reconstruire un Havre résilient, conscient que la lutte continue. « On n’a pas fait de magie, on a bien travaillé », résume Digard. Et Bodmer d’ajouter, avec un sourire : « Cette saison, c’est fantastique. Ce sont ces moments-là qu’on cherche toute une vie. »

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