Le Journal du Real
·6 March 2025
Tchouameni-Camavinga : un duo qui parle français mais pas le même football

Le Journal du Real
·6 March 2025
Le Real Madrid devait faire sans Jude Bellingham face à l’Atlético, une absence qui a poussé Ancelotti à revoir son milieu de terrain. Comme le rapporte AS, l’entraîneur madrilène a opté pour un double pivot composé de Tchouameni et Camavinga. Sur le papier, une association prometteuse, mais qui a montré ses limites. Le système s’est transformé en un 4-2-4 déséquilibré, exposant les failles d’un duo qui peine à s’harmoniser.
Tchouameni a pourtant été à la hauteur. Présent dans les duels, actif à la récupération et précis dans ses transmissions (90 passes réussies sur 96 tentées), le Français a montré qu’il était un élément clé du milieu madrilène. En revanche, Camavinga n’a pas répondu aux attentes. Avec seulement 51 ballons touchés et deux récupérations, il a semblé en difficulté dans un rôle où l’exigence tactique est primordiale. Modric, entré à sa place, a pris le jeu en main et a rapidement démontré sa supériorité technique et stratégique.
Si Camavinga a traversé ce match avec discrétion, c’est aussi parce que son entente avec Tchouameni laisse à désirer. AS souligne que les deux joueurs ont occupé des zones trop similaires, se marchant parfois sur les pieds plutôt que de se compléter. Leurs passes mutuelles ont été limitées et sans réel impact offensif : Tchouameni n’a adressé que dix ballons à son jeune coéquipier, ce dernier ne lui en a rendu que cinq. Pire encore, 14 de leurs 15 échanges ont été horizontaux, sans apport dans la construction du jeu.
Leur positionnement moyen, illustré par les statistiques du match, montre un manque d’alternance dans les tâches défensives et offensives. Camavinga, censé apporter plus de dynamisme vers l’avant, a manqué de percussion, se contentant d’un seul dribble tenté et sans succès. Cette situation complique la tâche d’Ancelotti, qui doit trouver une solution pour éviter que cette incompatibilité ne pénalise l’équipe.
L’entrée de Modric après l’heure de jeu a totalement changé la donne. Plus fluide dans la circulation du ballon et mieux positionné, le Croate a apporté un contrôle immédiat au milieu de terrain. Son influence s’est traduite par une statistique parlante : en seulement 45 minutes, il a touché plus de ballons (56) que Camavinga en une heure de jeu.
Après la rencontre, Ancelotti a justifié son choix initial par la fraîcheur physique de Camavinga, mais a reconnu à demi-mot l’impact de Modric : « Aujourd’hui, je cherchais de la fraîcheur avec Camavinga, mais Modric a su stabiliser l’équipe. » Un aveu qui laisse entendre que le jeune Français pourrait voir son temps de jeu réduit lors des prochaines échéances importantes. Dimanche contre le Rayo Vallecano, le choix du titulaire donnera peut-être un premier indice sur la hiérarchie à venir.
VICTOR BROCHET
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