Un Clásico révélateur de plusieurs maux | OneFootball

Si les joueurs, le staff technique et les instances dirigeantes du Real Madrid ne sont pas dans le déni après ce Clásico, la défaite lors de ce dernier pourrait être plus bénéfique qu’elle n’y paraît.

Cela peut paraître paradoxal. Toutefois, si l’on s’attarde à comparer les deux dernières défaites au Santiago Bernabéu lors d’un Clásico, l’on remarquera que le tableau d’affichage constitue la seule similitude entre les deux rencontres.

Lors de la première, le Real Madrid était totalement passé à côté de son match, faisait preuve de trop de suffisance, probablement en raison de son avantage confortable au classement.

Un pressing sur le porteur insuffisant

En revanche, lors de la défaite d’hier lors du Clásico, les hommes de Carlo Ancelotti ont répondu présents, du moins en termes d’intention, dès le coup de sifflet initial. Ils auraient même pu et dû terminer la première période avec un avantage à la marque. Hélas, le manque de lucidité de Kylian Mbappé et Vinicius Jr. à la finition démontre une fois de plus que les grands matchs peuvent basculer sur des détails.

Nonobstant, le doublé de Lewandowski en 2ème période a totalement annihilé les chances du Real Madrid d’obtenir un résultat dans ce Clásico. Bien plus, il est venu mettre la lumière sur l’absence de cohésion d’équipe depuis le début de la saison, qui se traduit par une fébrilité défensive latente.

Outre le manque de coordination de la ligne défensive sur le premier but, le fait que Casado, le passeur décisif, puisse délivrer une passe vers l’avant sans être inquiété, est rédhibitoire. Frenkie De Jong a bénéficié des mêmes largesses sur le deuxième but. Lors de ce dernier, l’on remarque un manque flagrant de coordination de la centrale ainsi que les limites du sacrifice de Jude Bellingham.

Il est impossible de pouvoir prétendre à des succès d’envergure dans le football si les 10 joueurs de champ ne défendent pas assidûment et que les lignes ne sont pas resserrées.

Eduardo Camavinga est la seule satisfaction du côté du Real Madrid lors de ce Clásico (Photo by David Ramos/Getty Images)

Le Clásico ramène le Real Madrid à la réalité

Outre cette lacune tactique, le Clásico a mis à nu les carences de l’effectif du Real Madrid. Pendant trop longtemps, ce qui était anormal a été normalisé. Comme le fait que le remplaçant de Carvajal soit un ailier de formation.

Cet état de fait a amené Carlo Ancelotti à sacrifier Jude Bellingham pour maintenir le côté droit à flot. Au technicien italien peut être reproché le placement de ses milieux de terrains et également l’animation de ceux-ci. Le fait que Camavinga soit utilisé comme milieu gauche eu égard à son niveau est tout bonnement inacceptable.

Sachant que le Real Madrid a remporté 3 titres la saison passée avec un milieu en losange, pourquoi avoir subitement abandonné ce système ? La présence d’un meneur de jeu permettrait de perturber la construction adverse.

L’impact de la perte de profils uniques comme Joselu et Kroos et d’un leader comme Nacho a peut-être été trop minimisé. Cependant, il appartient aux joueurs qui les remplacent de démontrer qu’ils sont à même de combler le vide laissé par les joueurs précités, faute de quoi, leur avenir au Real Madrid risque de s’inscrire en pointillés.

En conclusion, la débâcle d’hier soir est multifactorielle. Elle est le fruit d’une planification sportive bâclée, d’une approche tactique déficiente et d’une suffisance de la part de plusieurs joueurs.

L’important désormais est que tous les acteurs concernés prennent conscience de cela, sans quoi, une longue période de disette pourrait se produire. Une défaite aussi cinglante peut avoir pour aspect positif de réaliser où l’on se trouve réellement. Les inquiétudes existaient dès le match face à l’Atalanta Bergame. Elles étaient tempérées par les résultats. Dorénavant, elles ne pourront plus l’être.

Gjon Haskaj