Au milieu de recrues offensives en difficulté, l’ancien Wesley Saïd nous rappelle qu’il est encore là | OneFootball

Le RC Lens aura souffert d’une attaque amorphe durant toute la saison. Mais il pourra peut-être compter durant la fin de la saison sur  Wesley Saïd, l’un des rares rescapés désormais des grandes années et dont on attendait beaucoup l’été dernier, pour l’aider à regarder un peu plus vers le haut. Il semble en tout cas dans une phase ascendante et tirer son épingle du jeu, lui qui a vu les renforts offensifs et donc la concurrence s’épaissir au fil de la saison, sans forcément convaincre.

Un Koyalipou intéressant pour ses premiers pas, mais qui semble avoir perdu une partie de la confiance de Will Still au regard de ses derniers choix. Un Nzola trop irrégulier et qui traîne même derrière lui, comme l’a révélé La Voix du Nord, une baisse de sa prime d’éthique suite à son carton rouge reçu à Nantes pour avoir lancé le ballon vers l’arbitre alors qu’il s’était déjà signalé par une petite bouderie après avoir été mis sur le banc au Havre. Un Satriano qui aura passé la majeure partie de la saison à l’infirmerie. Un Zaroury qui peine à trouver sa meilleure place. Un Agbofino sans doute prometteur, mais encore très tendre et à polir… Dur d’être un joueur offensif recruté cette saison par le RC Lens… Et si, finalement, l’étincelle pour cette fin d’exercice venait d’un ancien, présent au club depuis quatre ans ?

Samedi, Wesley Saïd a enfin retrouvé le chemin des filets, pour la première fois en Ligue 1 depuis son but à Angers lors de la journée inaugurale (18 août 2025) et pour la première fois toutes compétitions confondues depuis la réception du Panathinaïkos (2-1, 22 août). Après un été très prometteur, on a cru que cette saison allait peut-être être celle de Wesley Saïd, longtemps cantonné par Franck Haise à un rôle d’« impact player » en raison de sa fragilité physique. Il faut dire qu’il paraissait en mesure d’enchaîner les matchs, bien que toujours surveillé de près par le nouveau staff mené par Will Still, et donc d’empiler les buts. Car il ne faut pas l’oublier : faire trembler les filets, Wesley Saïd a très bien su le faire depuis son arrivée, se signalant par un ratio temps de jeu/buts marqués assez impressionnant. À l’automne de l’historique saison 2022-2023, il avait même poussé un temps Loïs Openda sur le banc. Cinq buts en 649 minutes (7 titularisations) en 2021-2022, cinq buts en 636 minutes (6 titularisations) en 2022-2023, sept buts en 1 015 minutes (11 titularisations) en 2023-2024… Avec deux buts en 718 minutes (9 titularisations) cette saison, Wesley Saïd est en retard sur ses standards personnels. Dans une saison où il a encore connu quelques passages à l’infirmerie, où il a parfois souffert de la concurrence, mais aussi d’une animation offensive moins performante et, tout simplement, d’apparitions moins tranchantes de sa part, il a démarré fort avant de flancher, mais peut encore finir fort.

Bientôt à un an de la fin de son contrat, au milieu d’une attaque encore à reconstruire

Le RC Lens en aurait bien besoin. Le duo Koyalipou-Nzola a d’abord suscité un brin d’enthousiasme en début d’année avant de disparaître de la circulation au gré des contre-performances, suspensions et remaniements tactiques. Mais alors que ces deux joueurs se sont effacés ces dernières semaines, Wesley Saïd semble être remonté dans la hiérarchie aux yeux de Will Still, qui l’a maintenu en attaque lors des quatre dernières rencontres des Sang et Or. Parfois poussif, l’attaquant a semblé monter en puissance au fil du temps. « Ce but me fait forcément du bien. Je n’ai pas vraiment douté. J’ai eu de la malchance avec les blessures et je crois que j’ai eu trois buts refusés. Même s’ils ont été refusés, cela me rassurait, car je me créais des occasions. Cela amène de la confiance », disait-il samedi. La récompense a fini par arriver, face à Brice Samba. Le doublé n’était même pas loin, sans un hors-jeu préalable de Nzola. On retiendra donc que c’est un rescapé des dernières grandes heures du club qui a fissuré l’ancien mur international tricolore de Bollaert. Et on se demande parfois s’il pouvait en être autrement.

On attend maintenant de voir si ce but fera office de déclic pour Wesley Saïd. Car on l’a souvent répété : sa fragilité, certes moins prégnante cette saison mais encore bien présente, n’a d’égal que son talent lorsqu’il est en confiance et à 100 %. Et cela pourrait bien changer la face de la fin de saison du RC Lens s’il venait à confirmer. À 15 mois de la fin de son contrat, alors que l’on pressent que l’attaque sera de nouveau un gros chantier cet été entre rendements insuffisants (les chances de voir l’option d’achat être levée pour Nzola paraissent minces), les enjeux personnels seront également au rendez-vous.