"J'aurais juste aimé savoir pourquoi j'étais sorti du groupe" - ASSE | OneFootball

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·6 de febrero de 2025

"J'aurais juste aimé savoir pourquoi j'étais sorti du groupe" - ASSE

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Passé par l'ASSE lors de la saison 2022-2023, Anas Namri évolue depuis en troisième division belge, au Royal Excelsior Virton. À notre micro, le latéral droit de 23 ans revient sur ses quelques mois sous le maillot Vert et sur son aventure en Belgique.

« Tu arrives dans le Forez à l'été 2022 pour un essai. Tu signeras ton contrat seulement quelques semaines plus tard. Peux-tu nous expliquer comment tout cela s'est déroulé ?


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Quand j'arrive, j'intègre directement le groupe réserve de Razik Nedder. Je suis bien accueilli, je fais ma semaine d'essai qui tombe sur la semaine du Tournoi de Ploufragan. Tout se passe bien, je marque même contre Tottenham. Après cette semaine je retourne chez moi, puis je reçois un appel de Razik (Nedder), qui me dit qu'il faudrait que je revienne à Saint-Etienne car il compte sur ma signature. Mais en revenant je ne signe pas de suite, il fallait régler des papiers et que tout le monde se mette d'accord sur le contrat. Au final, je signe fin août après avoir joué plusieurs amicaux avec la réserve.

Comment se passent les semaines suivantes ?

Je joue avec le groupe National 3. Mes performances me permettent d'intégrer le groupe pro. Tout se passe bien pendant les entraînements et je vais même au stage au Chambon-sur-Lignon. Je suis apprécié par le groupe.

Peu de temps après, tu effectues ton premier match contre Amiens. Comment est-ce que tu apprends la nouvelle ?

Pour l'anecdote, je n'étais même pas au courant que j'allais débuter titulaire. J'apprends la composition le jour même, juste avant le départ. Je vois que je suis titulaire et je n'ai absolument rien écouté de toute la causerie, tellement j'étais choqué. Je ne pensais pas arriver dans le groupe et démarrer directement comme ça. Derrière toute l'équipe et le staff m'ont bien bien conseillé et je fais le match qu'il fallait faire.

Tu enchaînes ensuite quatre autres titularisations. Malheureusement, il y a ce but contre ton camp face à Rodez qui ne va pas jouer en ta faveur...

Oui, au début, ça se passe plutôt bien. Mais il y a ce but contre mon camp. C'est un coup-franc qui retombe sur mon genou et malheureusement ça fait but. Ce match a été très dur, surtout que c'était une rencontre importante. Juste avant la pause Coupe du monde, on se devait de gagner. Derrière je rejoue contre Annecy fin décembre, puis je sors du groupe.

Tu passes donc d'un rôle de titulaire pendant plusieurs semaines à ne même plus apparaître sur les feuilles de match. Cela a été un peu violent, non ?

C'est ça, je passe de titulaire à carrément hors groupe. Je pense que mon erreur contre Rodez, qui a mis tout le monde en difficulté, a un peu servi d'excuse pour me sortir. Mais on n'en a jamais reparlé avec le club. Il y a aussi les arrivées, avec Mateo Pavlović et Dennis Appiah en défense. Mais c'est surtout le fait de ne pas savoir pourquoi je sortais du groupe qui m'a frustré. J'avais pris mes habitudes avec le groupe professionnel. Je prenais mes crampons et j'allais sur le terrain. Mais quand on te dit "non, tu t'entraînes avec la réserve", c'est violent. Je pense que sur mes cinq matchs, je n'ai pas été dégueulasse. Il y avait aussi tout un contexte autour avec un groupe vraiment en difficulté et j'ai pu avoir l'impression d'être celui qui prend tout d'un coup.

Donc cela a été un moment difficile et je remercie Sylvain (Gibert), Razik (Nedder) et Laurent Huard qui m'ont vraiment accompagné durant cette période. J'ai attendu qu'on vienne m'expliquer les raisons de ma sortie du groupe mais ce n'est jamais arrivé. J'ai donc poursuivi ma saison en réserve, sans faire de bruit.

Tu quittes l'ASSE sur un note positive, puisque la réserve finit la saison en beauté et accroche la troisième place de sa poule.

Oui. On avait un bon petit groupe. Tout est bien qui finit bien. L'équipe de Batlles a aussi fini par enchaîner les victoires d'ailleurs. Mais je pense que mon départ n'était pas approuvé par tout le monde (le staff de la réserve, ndlr). C'est ce que j'ai senti du moins. En tout cas j'ai fait un an à Saint-Etienne, mais c'est comme si j'en avais fait cinq.

Est-ce qu'en tant que membre du groupe professionnel de l'ASSE de l'époque, il y a une vraie pression par rapport au contexte autour de la vente du club ? Par rapport à la colère des supporters ?

Tout le groupe à ce moment-là ressent la pression. Déjà par rapport aux supporters. Le club vient de Ligue 1 mais la situation est très compliquée. Donc ils demandent des comptes. Puis pour nous, il y a de la confusion par rapport aux actionnaires. On nous dit que Romeyer et Caïazzo ont lâché un peu le club, mais derrière on voit Romeyer. Il y a d'ailleurs eu plusieurs réunions entre joueurs, direction, etc. Je me souviens par exemple d'une réunion faite par Romeyer avant le match d'Annecy (victoire 3-2, le 04/02/23). Il avait parlé très franchement que ce soit à la direction, au staff et après aux joueurs. Et ça avait été un déclic. Il nous avait pris dans la salle vidéo et avait parlé français. Je m'en rappelle vraiment.

Lors de ton passage à l'ASSE, tu retrouves Batlles, que tu avais connu à Troyes. Quelle image tu gardes de lui ?

J'en garde forcément une image positive. C'est lui qui m'a lancé avec le groupe professionnel à Troyes, alors que je n'étais ni sous contrat professionnel, ni sous contrat stagiaire professionnel. Il avait vu quelque chose en moi. Je le retrouve à Saint-Etienne et il me fait encore confiance en m'offrant plusieurs titularisations en Ligue 2. Je ne le remercierai jamais assez pour ça. Derrière, il y a mon erreur qui met tout le club dans une mauvaise posture, et je n'ai pas d'explications de sa part sur ma sortie du groupe. J'aurais juste aimé savoir pourquoi, mais on n'en a jamais parlé. C'est vraiment le point noir de mon année à l'ASSE.

Tu quittes donc Saint-Etienne. Comment se passe le mercato estival 2023 pour toi ?

J'ai parlé avec Loïc Perrin. On m'a donc annoncé que l'option n'allait pas être levée et que le mieux pour moi serait de trouver un projet en National ou en Ligue 2, afin d'engranger des minutes. Il m'avait dit que Saint-Etienne comptait recruter fort pour monter en Ligue 1. Derrière, je sais que Luis De Sousa, qui venait de quitter l'ASSE pour devenir Directeur sportif à Pau, avait un intérêt pour moi. Mais il fallait que j'attende le départ d'un des joueurs à mon poste et au final ça ne s'est pas fait. Puis, j'ai eu l'offre de Virton. On a vu avec mes agents et c'était un projet intéressant. Donc j'ai signé là-bas.

Comment se passent les choses depuis ton arrivée ? Tu as vécu des évènements difficiles.

Même pas deux mois après mon arrivée, je me fais une rupture des ligaments croisés. C'est difficile à ce moment-là. C'est le jour de mon anniversaire, j'apprends que j'ai les croisés et que mon père, paix à son âme, à un cancer de stade 4. Je me dis que cette blessure est un mal pour un bien car je vais pouvoir passer du temps avec lui. Puis, je reprends avec le groupe en juillet. Je suis sur le chemin du retour, mais la veille de rejouer mon premier match officiel, mon père décède. Je loupe quatre matchs car je m'occupe des funérailles avec mon frère, etc. Donc je dois de nouveau me remettre dedans à mon retour, reprendre des sensations, du coffre.

Au final, je fais une première partie de saison où je rentre pas mal de fois, et où je suis quelques fois titulaire. Mais sur la seconde partie de saison, avec le nouveau coach, je suis beaucoup plus titulaire. Il me fait confiance. Et on garde comme objectif la montée.

Tu évolues aux côtés de l'ancien stéphanois Florentin Pogba. Vous avez pu échanger sur l'ASSE ?

Oui, c'est même notre principal sujet de discussion. On regarde toujours les résultats, les matchs. Il me connaissait même avant que j'arrive, car il regardait les matchs au moment où je jouais à Saint-Etienne. Il me raconte des anecdotes, on connaît les mêmes personnes. Donc on est toujours à l'affût et on espère que le club retrouvera sa place dans les saisons à venir.

Virton a été racheté par N'Golo Kanté. Il vous a déjà rendu visite ?

Il est venu l'année dernière et je l'avais vu aussi au moment où j'étais blessé. Il est vraiment très gentil, c'est pas une légende ce qu'on dit sur lui. Il suit nos résultats depuis l'Arabie Saoudite. Son frère vient aussi voir les matchs. En tout cas il est impliqué et met des choses en place pour que le club évolue.

Tu te vois rester à Virton la saison prochaine en cas de montée ?

S'il y a montée, oui. On en discutera avec mes agents, mais j'imagine qu'en cas de montée, le club voudra garder une base de cette saison. Moi, ça se passe très bien au club, avec les supporters. Je sais que je suis apprécié. J'espère qu'on montera et puis s'il y a d'autres offres sur la table on en discutera, avec ma famille, mes agents, le club, et puis voilà.

Pour finir, as-tu gardé contact avec des joueurs de l'ASSE ?

Oui carrément, je suis en contact régulier avec Aïmen (Moueffek), Florian (Tardieu) et Benji' (Bouchouari). Louis (Mouton), c'est un très bon gars aussi. Que ce soit pendant ma blessure ou pendant le décès de mon père, il a pris des nouvelles. C'est un super mec et je suis content qu'il enchaîne actuellement. Je parle aussi souvent avec Jibril Othman. J'ai pu le conseiller par rapport à son arrivée en Belgique (prêté par l'ASSE au Royal Francs Borains, ndlr). C'est un bon projet pour lui, il méritait de jouer plus haut qu'en National 3.

D'ailleurs pour l'anecdote, je suis avec Ibra' Wadji à Clairefontaine pendant ma période de rééducation. Et juste avant qu'il parte pour jouer contre Metz la saison dernière, je lui mets des centres, on s'entraîne avec les préparateurs physiques de Clairefontaine. Et on lui dit tous : "Eh Ibra' t'as pas joué de la saison, mais je te jure que c'est toi qui va faire monter Saint-Etienne". Lui il était là, très humble, à dire qu'il ne pensait pas que ce serait lui. Au final, il rentre, marque sur son seul ballon et fait monter le club. »

Merci beaucoup à Anas Namri pour sa disponibilité !

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