Liga Portugal : Boavista, et l’espoir renaît enfin ? | OneFootball

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Trivela

·13 de febrero de 2025

Liga Portugal : Boavista, et l’espoir renaît enfin ?

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Après deux années d’interdiction de recrutement, qui ont largement contribué à la chute de ce club historique, le Boavista a enfin pu renforcer son effectif au cours des derniers jours. Un motif d’espoir pour les Axadrezados ?

Au Portugal, il n’existe que deux clubs à pouvoir prétendre avoir renversé la hiérarchie établie le temps d’une saison. Dans un environnement sur-dominé par trois locomotives depuis sa création, seules ces deux structures sont parvenues à chiper un titre de champion national au Benfica, à Porto et au Sporting. Basé sur les rives du Douro, dans nord du pays, le club de Boavista est, au même titre que Belenenses, l’un d’entre eux. C’est en effet ce club, où ont notamment débuté les illustres Nuno Gomes, Petit, Raul Meireles ou encore Bruno Fernandes, qui était parvenu à accomplir cet exploit lors de la saison 2000-2001.


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Près d’un quart de siècle plus tard, qu’en reste-t-il ? Bien loin des sommets, le deuxième club de la ville de Porto est actuellement la lanterne rouge de la première division portugaise. Une dernière place comme conséquence d’un enchaînement de mauvaises décisions, qui ont mené l’un des clubs les plus importants du football portugais à sa perte.

Une longue crise et une chute inévitable ?

Les raisons de la descente aux enfers des panthères de Boavista sont nombreuses. Comme indiqué à juste titre sur une récente émission du média Golaço, le point de départ de celle-ci pourrait intervenir à l’aube de l’Euro 2004. Un événement historique pour le football portugais, qui correspond à la toute première organisation d’un événement sportif d’une telle ampleur.

Pour l’occasion, les grands moyens sont déployés sur l’ensemble du territoire, et plusieurs clubs, dont Boavista, se retrouvent encouragés à construire de nouvelles enceintes aux dimensions cohérentes avec les attentes pour un Euro, mais totalement surréalistes par rapport à la réalité d’un club, dont l’attractivité est limitée par la présence d’un voisin beaucoup plus fort.

Un gouffre financier, qui va s’accentuer quelques temps plus tard, avec les sanctions infligées au club suite au scandale de l’Apito Dourado (= sifflet d’or). Une affaire de corruption d’arbitres qui a donné lieu à une longue enquête, inédite à l’échelle nationale, et qui a notamment impliqué plusieurs membres de l’ex-direction du club, entraînant ainsi sa rétrogradation administrative dans les division inférieures.

Une interdiction de recrutement destructrice

Si la famille Loureiro, inculpée dans cette affaire du sifflet d’or, a longtemps tenu les ficelles du club, c’est désormais un autre homme qui le représente. Au mois d’octobre 2020, l’homme d’affaires Gérard Lopez a en effet placé ses billes au Portugal, après avoir acquis près de 51% des parts du Boavista. Une arrivée qui n’a pas vraiment fait l’unanimité auprès des supporters, alors partagés entre l’espoir d’un renouveau, et la crainte d’un homme à l’historique très controversé.

C’est pourtant dans le costume de sauveur que s’est présenté le natif du Luxembourg. Gérard Lopez a en effet repris un club en grande difficulté sur l’aspect financier. Mais plus de quatre années après son arrivée, la situation ne s’est pas tellement améliorée. Bien au contraire. Une accumulation de dettes et de retards de paiement sur les salaires des joueurs et des membres du staff ont notamment mené le club à une interdiction de recrutement prononcée par la FIFA en 2022.

Depuis, Boavista bricole, et résiste

Voilà déjà pas moins de cinq mercatos que Boavista n’a pas recruté le moindre nouveau joueur. Depuis la prononciation de cette sanction, le club a notamment été contraint de vendre plusieurs éléments forts de son effectif, sans jamais pouvoir les remplacer, compte tenue de son incapacité à inscrire des nouveaux éléments sur ses listes. Ainsi, le club basé à Porto a dû composer durant plusieurs saisons avec un effectif très réduit, composé en partie de joueurs issus d’une formation pas assez développée pour fournir autant d’éléments à l’équipe première.

Mais malgré tout, le club résiste. Une belle neuvième place acquise lors de la saison 2022-23 et un maintien accroché sur le fil lors de la saison suivante permettent au club d’être, à ce jour, encore dans l’élite du football portugais. Pour combien de temps ? C’est toute la question. Après 21 journées disputées, les panthères de Boavista siègent logiquement à la dernière place du championnat avec seulement 12 points récoltés. L’équipe n’ayant remporté que deux petites victoires depuis le début de la saison se trouve à cinq points du barragiste, et à six du premier non-relégable. Et pourtant.

L’espoir renaît à Boavista ?

Pour la première fois depuis ce qu’ils pourraient considérer comme une éternité, les supporters de Boavista ont enfin eu le droit de sourire. Depuis cette semaine, le transfer ban qui bloquait Boavista dans ses opérations a enfin été levé. En d’autres termes, le club portugais est de nouveau libre de recruter de nouveaux joueurs, et de renforcer un effectif qui en a grandement besoin.

Ainsi, de nouveaux éléments sont venus s’ajouter à cette équipe, et pas des moindres. Sur une liste de neuf joueurs arrivés à Boavista au cours des dernières heures, on compte notamment la présence d’un certain Layvin Kurzawa. L’international français rejoint ainsi les rangs portugais, au même titre que son homologue néerlandais Marco van Ginkel, et que le très expérimenté gardien de but Tomas Vaclik, connu notamment pour son passage au FC Séville.

Alors chez les supporters, l’espoir renaît. « Je suis vraiment heureux », nous confie Maxime, supporter du club et gérant de la page Boavista France sur X. « Quand on a appris que le club souhaitait recruter, ça a été une nouvelle miraculeuse. Quant aux noms, ce sont forcément des noms qui font rêver. Ce sont des joueurs de classe internationale, passés par les plus grands clubs européens et avec une expérience hors du commun », a-t-il enchaîné.

De l’optimisme, enfin. Pour autant, les réserves sont nombreuses concernant les profils choisis. Pour la plupart, comme c’est le cas de l’international français Layvin Kurzawa, qui sort de deux saisons blanches, ou du Luso-canadien Steven Vitoria, 38 ans, la condition physique interroge. « J’attends de voir leur forme physique sur le terrain. C’est un risque à prendre. De toute façon, on n’aurait jamais pu attirer ce type de joueurs en forme. Avant, on n’avait plus d’espoir, donc là, on va essayer d’en chercher partout où c’est possible », a lancé le jeune supporter avant d’enchaîné : « Pour Kurzawa, j’espère qu’il transformera sa frustration de ne pas avoir joué pendant des années en moteur et en hargne pour tout donner à chaque rencontre. Je suis convaincu que même à 50% physiquement, il peut faire du bien à l’équipe. De toute façon, la situation ne pourra pas être pire qu’avant. »

Un nouveau départ ?

Neuf recrues qui soulagent. Ce vent de fraîcheur est nouveau, du côté de Boavista, et les supporters, à l’image de Maxime, se remettent à espérer des jours meilleurs. Pour autant, tout n’est pas devenu rose sur les rives du Douro. Les menaces financières sont encore présentes, tout comme le très controversé propriétaire Gérard Lopez. L’effectif de l’équipe première, bien que renforcé suite à cette vague d’arrivée, reste quant à lui très hétérogène.

De retour sur le banc du club après un premier passage en 2019, l’expérimenté Lito Vidigal devra trouver les bons réglages, avec une marge de manoeuvre particulièrement réduite, pour obtenir un maintien dans l’élite encore inespéré il y a quelques jours. Vingt-quatre ans après avoir satisfait sa volonté de dominer le pays, le club de Boavista aura, au cours des prochains mois, de nouveau rendez-vous avec son histoire. Cette fois-ci, il sera question de survie.

Crédit photo : Boavista – X

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