National 2 : Bordeaux peut-il encore croire à la montée en National | OneFootball

Un repos bien mérité pour le National 2. Hormis quelques matchs en retard pour remettre le calendrier à jour, le championnat de quatrième division s'est mis temporairement sur pause cette semaine avant d'attaquer une dernière ligne droite passionnante. Elle le sera particulièrement dans le groupe B, où la bataille pour l'accession en National fait rage. Un objectif pour les Girondins de Bordeaux, véritable poids-lourd de la division depuis sa rétrogradation à l'été 2024. Mais le club au scapulaire, un temps en bonne position pour rallier l'étage du dessus, a perdu du terrain. Au point de se retrouver dans de beaux draps ...

Nous sommes le 8 février 2025, et Bordeaux vient de s'imposer face à Dinan-Léhon (3-1) dans le cadre de la 21e journée de National 2. Un succès loin d'être anodin pour l'effectif dirigé par Bruno Irles, passé du statut de chasseur à celui de chassé. Car au fil des semaines précédentes, le club au scapulaire est parvenu à faire fondre l'avance de sept points prise par le leader, l'US Saint-Malo, en tête du groupe B. Jusqu'à faire passer son rival breton dans le rétro, donc. Un tournant dans la course à la montée en National ? Pas vraiment.

Dégrindolage

Car lorsqu'il prend la tête de la poule début février, tout le monde imagine Bordeaux avoir fait le plus dur et dérouler jusqu'à la 30e et dernière journée de championnat le 17 mai. Et pour cause : il vient d'enchaîner une cinquième victoire consécutive ! Mais pas aidé par les blessures de deux hommes forts, à savoir le buteur anglais Andy Carroll (8 buts) et le jeune défenseur Jean Grillot, les Girondins ont plongé de manière inattendue dans la totale dynamique inverse. Une semaine après Dinan-Léhon, les partenaires du capitaine Cédric Yambéré s'inclinent sur le terrain de Bourges (3-4). À peine le temps de plaider la thèse de l'accident que ces derniers sont ensuite dominés à Châteaubriant quelques jours plus tard (1-2), puis par Saumur au Matmut Atlantique ensuite (0-1). Et enfin par Avranches (2-3) et Blois (0-1) plus récemment. Un terrible cinq à la suite aux lourdes conséquences pour les Girondins.

Concurrence

De leader au début du mois de février à la cinquième place à la fin du mois de mars, voilà la destinée girondine. Car pendant leur dégringolade, Andy Carroll et les siens ont assisté à la rébellion de certaines formations qu'on pensait décrochée pour venir les titiller en compagnie de Saint-Malo. C'est tout d'abord le cas de Saint-Brieuc. Après son épatant parcours en Coupe de France, durant lequel il a écarté Le Havre (L1), Annecy (L2) et Nice (L1) avant de tomber les armes à la main face au Paris Saint-Germain (L1) en quarts de finale, le club d'Ille-et-Vilaine a recollé au wagon de tête en championnat jusqu'à se trouver, aujourd'hui, à portée de main de la première place. En cas de succès contre les Voltigeurs de Châteaubriant ce samedi 29 mars (18h30), en match en retard de la 17e journée, le Stade Briochin reviendrait à seulement une longueur de Saint-Malo. Ce qui ne ferait donc pas les affaires de Bordeaux, qui pourrait accuser cinq points de retard sur les Griffons dans ce scénario, tout en devant jouer des coudes avec Bourges (3e) et Avranches (4e), voire avec Saint-Pryvé Saint-Hilaire (6e) et Les Herbiers (7e).

Le spectre d'une catastrophe

On le sait, tout peut aller très vite en National 2. Dans un sens, comme dans l'autre. Mais a priori, le club au scapulaire, dans sa mauvaise passe, n'a rien à craindre d'une relégation. À sept journées de la fin, le premier relégable, Saumur (4e), compte douze points de retard. Difficile d'imaginer les Girondins ne plus prendre la moindre unité d'ici la fin de l'exercice. En revanche, reste à savoir ce qu'une potentielle non-accession au N1 pourrait engendrer économiquement parlant. "Il n'y aura pas de liquidation et peu importe la division où on jouera la saison prochaine, car ça ne change pas grand-chose au niveau du budget. On serait capable de repartir pour une deuxième saison en N2, car aujourd'hui on ne parle plus du tout des mêmes montants. Cela n'a plus rien à voir", a balayé le propriétaire Gérard Lopez auprès d'ici Gironde il y a quelques semaines. L'homme d'affaires hispano-luxembourgeois, qui a placé le club en redressement judiciaire, compte d'ailleurs remettre "10 à 12 millions d'euros" cet été pour éviter une catastrophe.

Bruno Irles a compris

D'ici-là, Bordeaux aura peut-être une nouvelle fois tout renversé pour accrocher la troisième division. Car oui, Bordeaux a encore des arguments pour l'accession. Si, après le nouveau revers contre Blois, il reconnaissait que la "montée" et "la première place" s’éloignaient, Bruno Irles n'a pas tiré une croix dessus pour autant. Car l'ex-coach de Pau, QRM ou encore Troyes a des motifs d'espoir. L'état d'esprit et la fierté de son groupe, tout d'abord : "On est les Girondins de Bordeaux, on le sait, on a une fierté, on se doit de relever la tête. (...) Je ne vois pas un groupe qui lâche", a-t-il lâché à la radio For Ever après la défaite contre Blois au stade Sainte-Germaine. Le technicien bordelais semble également avoir compris certaines choses ... " Les raisons sont identifiées en interne, a-t-il confié auprès de Canal+. Je ne vais pas vous les raconter, parce qu’on travaille dessus activement, mais elles sont identifiées. Il y a six points. On est en vie. Malgré cette grosse mauvaise passe, on est en vie", a remotivé Bruno Irles.

Un calendrier décisif

En vie, grâce à un calendrier qui s'annonce décisif pour les Girondins. Durant les sept dernières journées, les joueur de Bruno Irles doivent disputer quatre confrontations directes contre des concurrents à la montée. Ça va commencer dès le 5 avril, avec un déplacement à Saint-Pryvé Saint-Hilaire pour tenter de mettre fin à la spirale négative. Viendra ensuite le temps de régler ses comptes avec l'actuel leader Saint-Malo (12/04) puis son dauphin Saint-Brieuc (19/04). Le 3 mai, le déplacement aux Herbiers pourrait aussi coûter cher dans la perspective de la montée. Outre ces quatre chocs, Bordeaux devra remplir ses obligations contre La Roche (26/04), Granville (10/05) puis à Saint-Colomban Locminé (17/05) pour conclure lors de la dernière journée.

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