OL : 2025, une année capitale pour Eagle Football et John Textor ? | OneFootball

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·29 de diciembre de 2024

OL : 2025, une année capitale pour Eagle Football et John Textor ?

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Menace de relégation avec l'OL, vente des parts à Crystal Palace, projet à Botafogo... John Textor et Eagle Football Holding jouent gros en 2025. Concernant l'Olympique lyonnais, l'Américain a un plan de route précis qu'il veut mettre en place.

Encore trois jours en 2024 avant le passage à la nouvelle année. Une période festive, on l'espère, pour un maximum d'entre vous. Pour John Textor aussi, on souhaite que cette époque soit synonyme de prospérité et, pourquoi pas, de cadeaux du Père Noël. Cela pourrait l'aider dans les affaires, lui qui aura fort à faire lors des premiers mois de 2025.

L'Américain sera attendu au tournant à propos de son projet Eagle Football Holdings (EFH), et ce, sur plusieurs points. Du côté de l'Olympique lyonnais notamment, il devra apporter des réponses aux interrogations qui entourent la situation financière du club. Car, on le rappelle, il est sous le coup de sanctions de la DNCG. Le gendarme financier a infligé le 15 novembre dernier une interdiction de recruter au mercato hivernal, un encadrement de la masse salariale et surtout, une relégation à titre conservatoire.


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Une situation "précaire", "préoccupante"

Tout cela fait peur bien sûr, et suscite l'inquiétude. "Si on regarde uniquement l’OL, c'est préoccupant, précaire, décrypte Vincent Chaudel, co-fondateur de l'Observatoire du Sport Business. Mais ça peut s’expliquer. Depuis près de deux décennies, il est organisé pour faire la Ligue des champions. Cela demande une structure particulière, avec une équipe première, un centre de formation et une administration (commerciale, marketing…) très importante en matière de collaborateurs (543 pour le périmètre français en 2023-2024). Or, il a manqué plusieurs fois la coupe d’Europe, sans même parler de la C1. Et ces autres compétitions européennes ne sont pas aussi rémunératrices. Ajoutons à cela la période Covid, et on comprend comment il s’est fragilité économiquement."

Un constat posé également par Florent Bergmann. Ce dernier est membre du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (CDES). "C’est préoccupant ce qui se passe du côté de l’Olympique lyonnais, mais je pense que c’est aussi un phénomène d’ensemble lié à la multipropriété et qu’on a encore besoin d’analyser, argumente-t-il. C’est très nouveau. Mais par rapport aux informations rendues publiques, oui, ce n'est pas très rassurant."

Une stratégie en quatre axes

Voilà pour ce qui est du contexte à l'instant T. Maintenant, au moment de publier le bilan de l'exercice 2023-2024, le Eagle Football Group (anciennement OL Groupe) a donné les grands axes de son plan afin de remédier à cette fâcheuse situation. Une stratégie qui consiste en un apport de 75 millions d'euros via des capitaux propres et des ventes de joueurs en décembre, une injection de 40 millions d'euros (maximum) après la cession des parts dans Crystal Palace et en l'obtention de 100 M€ dans le cadre de l'introduction. Bien sûr, les septuples champions de France auront aussi l'intention de se séparer de certains membres de l'effectif. À la fois car celui-ci est trop conséquent, mais surtout parce que cela lui permettra de faire rentrer de l'argent et de réaliser des économies.

Ces objectifs doivent, sur le papier, aider l'OL à se dépêtrer des punitions de la DNCG. Or, certains sont évoqués depuis de longues semaines et ne sont pas encore cochés. Ce sont bien évidemment des opérations qui nécessitent du temps, mais dans six mois, il faudra bien donner des garanties au gendarme financier. A ce propos, un banquier d'affaires bien au fait de l'univers du ballon rond imageait : "Pour faire l'analogie, c'est comme si lors d'un projet en classe, un élève arrivait et disait "Je vais aborder tel sujet et je vais faire comme cela", et que trois mois après, il n'a pas avancé et n'a pas vraiment travaillé."

Textor doit agir assez rapidement

2025 devra donc être synonyme d'action(s) pour John Textor et ses équipes. On peut par exemple penser à sa participation dans Crystal Palace, convoitée par Sportsbank. Mais reste encore à s'entendre sur les modalités, car des parts dans sa société seraient pareillement au cœur des discussions. Idem pour la cession de joueurs à Botafogo et l'Olympique lyonnais, entre autres, cet hiver.

Nous sommes donc encore aujourd'hui dans le domaine des espérances, et non dans du concret. "Les explications se tiennent se le papier, mais j’ai peur que ces opérations ne génèrent pas suffisamment de cash, estime Vincent Chaudel. Mais je souhaite me tromper. Pour Crystal Palace, lorsqu’on se déclare vendeur, ce n’est pas là qu’on obtient la meilleure proposition. Cela peut créer une dévaluation de ses parts. Pour l’introduction en bourse, si on a dans le giron l’OL, Botafogo et de Molenbeek, ce n’est pas le meilleur attelage si vous souhaitez lever beaucoup d’argent. On ne parle aujourd’hui que d’hypothèses."

Les instances ont témoigné de leurs doutes

Cela soulève forcément des interrogations. "Avec Jean-Michel Aulas, il y avait une assurance qu’il allait contrebalancer les pertes avec des capitaux propres ou en comptes courants d’associé à un moment donné s’il y avait un problème. Là, l’Olympique lyonnais n’a plus que 39 millions d'euros en capitaux propres, ce qui est très faible lorsqu’on compare avec les pertes (25,2 millions en 2023-2024, NDLR). On est à flux tendu, donc la question à se poser c’est, est-ce que l’actionnaire ou la holding ont les moyens de compenser le déficit", se questionne Florent Bergmann.

Des doutes qui justifient pour nos experts la position des commissaires aux comptes, qui "envisagent d'émettre une impossibilité de certifier sur les comptes sociaux et consolidés" de l'entreprise. Et mécaniquement, celle de la DNCG à mi-saison. "John Textor n’a pas convaincu dans sa capacité à dégager une rentabilité financière et sa faculté à assurer la solvabilité du club. Pourquoi ? Car il y a énormément d’engagements pris avec une part plus ou moins importante d’incertitude. Par exemple, récupérer 100 millions d’euros via la bourse, rien ne dit que cela va être possible. Idem sur les ventes de joueurs. La position des commissaires est donc tout à fait entendable parce qu'il y a un risque au final de manque de liquidités, ce qui menacerait la santé financière de l'OL", prévient Florent Bergmann, qui est membre de la Direction nationale du contrôle de gestion au niveau amateur.

De bonnes nouvelles sportives

Maintenant, Eagle Football Holdings enregistre quelques nouvelles réjouissantes. Elles viennent principalement de Botafogo. La formation de Rio de Janeiro, en gagnant le championnat du Brésil et la Copa Libertadores, a rapporté environ 60 millions d'euros, sans compter sa participation à la Coupe du monde des clubs en décembre. Ses footballeurs ont également pris de la valeur et des transferts pour des sommes importantes pourraient avoir lieu. L'argent reviendrait alors à EFH, qui le répartira comme il l'entend.

Une possibilité de renflouer les caisses rhodaniennes donc, sachant que Fogo' a bénéficié d'un coup de pouce via une société créée en juin 2024 (OL Brésil). Il doit rembourser à l'OL SASU et John Textor respectivement 8,2 M€ et 35,4 M€. La seconde somme devait être restituée, avec des intérêts (6%), en juillet dernier, la première au 1er juillet 2025. Précisons aussi que les dettes, qui s'élèvent à 505,1 M€, comprennent 56 M€ d'un apport de John Textor et 24,6 M€ de la holding. Soit 80,6 M€ qui ne seront, a priori, pas réclamés tout de suite, au contraire de la ligne de 74 M€ au titre d’emprunts bancaires dont il faudra s'acquitter, sauf rééchelonnement, avant juillet 2025.

Concernant la bourse, on sait déjà qu'un investisseur, UCEA Capital Partners, s'est engagé à hauteur de 40 millions de dollars dans le cadre d'un tour de financement pré-IPO de 100 M$. L'introduction étant quant à elle programmée pour le début de l'année à venir. Enfin, sportivement, les hommes de Pierre Sage répondent pour l'instant aux attentes, avec une bonne campagne en Ligue Europa (4es) et une 5e place en Ligue 1, pas très loin des places qualificatives pour la lucrative Ligue des champions.

Garder de la compétitivité tout en réglant les soucis financiers

Du bon et du moins bon donc, avec des échéances qui nous font dire que 2025 sera un moment charnière pour le projet Eagle Football. "Il y a des éléments qui peuvent améliorer la situation économique aux yeux de la DNCG sans que le plan soit totalement réalisé. Mais il ne pourra pas s’en sortir sans concrétiser tout ou partie de sa stratégie", insiste Vincent Chaudel.

Mais encore faudra-t-il conserver de la compétitivité à l'issue du mercato. "Le mois de janvier sera important, aussi bien financièrement que sportivement, poursuit le spécialiste. Il faudra faire rentrer de l’argent afin de rassurer la DNCG, tout en conservant un effectif suffisamment qualitatif pour poursuivre la dynamique."

Florent Bergmann se montre lui un peu plus mesuré. "Est-ce une année plus capitale que les autres, je ne sais pas. La situation financière est particulièrement tendue. La potentielle rétrogradation en fait une année charnière. Mais n’oublions pas, sur le plan sportif, qu’il pourrait obtenir une place pour la rémunératrice Ligue des champions, et ainsi prendre des engagements pour la saison suivante avec des revenus plus importants. Je pense que la DNCG est traumatisée par le cas de Bordeaux, à raison, à voir comment cela influencera le cas de l’OL, annonce-t-il. Il ne sera pas abandonné, mais il y a un fort risque de se retrouver à un moment donné avec un assèchement complet, et c’est ce qu’a noté l’instance." Pour y remédier, John Textor a pratiquement l'obligation de matérialiser ses projections en mesures concrètes.

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