Le Journal du Real
·23 de enero de 2025
Le Journal du Real
·23 de enero de 2025
À l’occasion de cette avant-dernière journée de Ligue des champions, le Real Madrid accueillait Salzbourg au sein de son antre. Un match synonyme d’aubaine sur le papier, permettant enfin au Real Madrid de réaliser sa démonstration référence au sein de cette compétition, après avoir enchainé les mastodontes.
Et cela n’a pas manqué, les hommes d’Ancelotti ont presque roulé sur le cinquième du championnat autrichien, le score final de 5-1 comme illustration de ce constat. D’ailleurs, pourtant régulièrement critiqué à juste titre, le cœur du jeu Los Blancos, composé du double pivot Ceballos-Modric, a aussi surnagé. Une telle performance, rare depuis ce début de saison, qui mérite d’être mise en avant, mais aussi et surtout décryptée.
Le Real Madrid savait à quoi s’attendre, à savoir une jeune équipe fougueuse issue de « l’école Ralf Rangnick », dont le fameux gegenpressing s’avère roi. Cette rencontre n’ayant dérogé à la règle, la stratégie de départ du club autrichien, autour de son 4-4-2, était d’étouffer les Merengues à travers un important pressing dicté par le double pivot Bidstrup-Capaldo. Néanmoins, l’on ne peut parler ici d’une avancée tout terrain sans queue ni tête, au contraire.
L’objectif se révélait le suivant : pousser les locaux vers les côtés en verrouillant toute possibilité de passe axiale grâce à un marquage en zone réfléchie. Une sorte de première lame de quatre qui monte continuellement sur le porteur de balle sans se jeter, le poussant ainsi à s’excentrer toujours plus. Un choix au départ payant, le Real Madrid ne parvenant à ressortir proprement au cours des dix premières minutes. Mais un choix rapidement déjoué par la plaque tournante adverse nommée Dani Ceballos.
Vous l’aurez compris, les Die Bullen détenaient pour principale mission d’empêcher le numéro dix-neuf madrilène d’exercer son rôle clé lors de ces phases de relance. Toutefois, l’international espagnol ne l’a pas entendue de cette oreille, en ne cessant de se déplacer intelligemment afin de se rendre continuellement disponible. Mais au-delà de cet aspect, ce dernier a toujours su s’adapter à son adversaire.
Un marquage très agressif de la part du double pivot adverse, pas de problème. Ceballos a joué en une touche de balle, dans l’optique de créer des triangles appui-remise en orientant le jeu. Quand le pressing s’est calmé, Ceballos a pris ses responsabilités et a profité que Salzbourg soit coupé en deux afin de distiller des passes verticales tranchantes en profondeur pour les flèches de devant, comme lors de l’ouverture du score.
En résumé, une formidable lecture de jeu couplée à une précision technique de haut niveau, ayant poussé les Autrichiens à arrêter ce pressing, faute de solutions.
L’un ne va sans l’autre ! Ambitieux lors des phases de pression, les hommes de Thomas Letsch ont conservé cette ligne éditoriale au cours des périodes de défense placées. Pourtant, largement outsiders, ces derniers ont mis en place un bloc médian qui joue le hors-jeu, accompagné d’une densité axiale importante. Au sein de cette double ligne de quatre, les ailes étaient protégées par deux latéraux très agressifs au marquage, quitte à laisser de l’espace tant dans leur dos que dans le demi-espace.
Le Real Madrid se révèle davantage à l’aise lorsqu’elle se trouve face à un bloc offrant de la profondeur. Cependant, ce combat ne se manifestait gagné d’avance, du fait que les locaux ne parvenaient à véritablement s’installer dans le camp adverse, de part justement cette densité axiale. Alors comment profiter de cet espace dans le dos de la défense, aucun des joueurs vêtus de blanc ne s’avérant capable de distiller des caviars, en raison des montées agressives autrichiennes sur le porteur ?
La réponse se trouve dans les pieds du capitaine croate du Real Madrid, Luka Modrić. En effet, s’il ne peut réaliser son rôle de créateur au cœur de la moitié de terrain rouge et blanche, rien ne lui empêche de se positionner en tant que troisième défenseur. Abandonné de tout marquage, Luka Modrić a ainsi pu se transformer en chef d’orchestre, organisant ainsi le jeu à sa guise tout en profitant des vices adverses.
Jeu long dans les airs ou à ras de terre, saupoudré de passes verticales, horizontales mais aussi de diagonales en profondeur. Confortablement assis dans son canapé, le numéro dix madrilène a été le seul joueur sur cette pelouse à créer des occasions en première mi-temps, en transformant ce jeu habituellement stéréotypé en des offensives imprévisibles. L’unique à pouvoir apporter du danger à l’aide de transmissions en direction de ses attaquants toujours bien sentis, qui venaient casser les lignes adverses. C’est simple, Modric s’est faufilé dans l’ensemble des brèches autrichiennes, en mettant à mal ce bloc de plus en plus haut, le quatrième but madrilène comme démonstration de ces propos.
Même si le niveau de l’adversaire doit être pris en considération dans l’équation finale, l’on ne peut pas passer à côté d’une telle performance. D’ailleurs, le Real Madrid en a pleinement conscience : des performances comme celle-ci doivent dorénavant se retranscrire contre des clubs du haut de tableau.