Wendie Renard : "Je veux continuer à marquer l'histoire de l'OL" | OneFootball

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·27 de abril de 2025

Wendie Renard : "Je veux continuer à marquer l'histoire de l'OL"

Imagen del artículo:Wendie Renard : "Je veux continuer à marquer l'histoire de l'OL"

Dans l'attente de jouer son 500e match avec l'OL, Wendie Renard a pris le temps de savourer le chemin parcouru auprès de différents médias dont Olympique-et-Lyonnais. À 34 ans, la capitaine lyonnaise a encore soif de titres, mais pense quand même à l'après.

De votre Martinique natale à votre 500e match avec l'OL, comment résumeriez-vous votre carrière ?

Wendie Renard : Beaucoup de chemin parcouru. Pas souvent facile, mais j'ai su me donner les moyens d'atteindre mes rêves, mes objectifs avec tous les staffs que j'ai connus. Avec mon entourage aussi. Comme je le dis habituellement, mon histoire était ici à Lyon après l'échec à Clairefontaine.


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Est-ce qu'il y a des joueuses ou des entraîneurs qui vous ont particulièrement marqué ?

Oui. Beaucoup m'ont apporté. D'abord Farid (Benstiti). S'il avait dit non, je ne serais pas devant vous. Ça se joue sur une seule personne qui a eu la vision. Patrice Lair et Gérard Prêcheur m'ont beaucoup apporté aussi. Mes trois premiers coachs en fait. J'étais dans l'âge où il fallait me rentrer dedans, que je comprenne bcp de choses, la tactique. J'ai toujours été dans l'observation. Patrice m'a apporté cette mentalité de ne rien lâcher, de gagnante, le don de soi... J'ai beaucoup appris de ce coach. Après, Gérard a été le meilleur entraîneur que j'ai connu tactiquement.

En joueuses, Lotta Schelin, Katia Da Silva, Shirley Cruz, Camille Abily. Même Louisa Necib, Sonia Bompastor. J'ai connu de grandes joueuses à l'OL, qui étaient déjà capées en sélection. Moi, j'étais jeune donc je prenais les conseils de tout le monde. Des sacrées joueuses avec beaucoup de talent, de personnalité, du caractère...

"Devenir entraîneure ? J'y pense de plus en plus"

Shirley Cruz nous disait que Patrice Lair était un entraîneur "à la dur". Aujourd'hui, il y a les datas, parfois plus de staff que de joueuses. Son coaching pourrait-il encore être adapté au football actuel ?

Sur certains aspects oui, d'autres non. On porte plus d'attention aux datas, données GPS aujourd'hui. À l'époque, il n'y avait pas tout ça et on gagnait quand même nos matchs. Pour moi, les kilomètres ne résument pas un joueur ou une joueuse. Ce sont des infos à prendre, mais le ballon est le plus important. On oublie un peu trop l'intelligence, le placement, les contrôles. Des fois, on en parle entre nous et par rapport à ce que proposait Patrice... (rires).

Sincèrement, je ne pense pas que son coaching aurait été adapté aujourd'hui. Il y aurait eu beaucoup de clash, de confrontations. Moi, il m'a fait beaucoup de bien, il me rentrait dedans et j'en avais besoin. Avec le recul et l'expérience, je me rends compte qu'avec certaines jeunes ça passait un peu moins à l'époque. Je l'ai très bien vécu et il m'a fait beaucoup de bien sur l'aspect développement personnel, mental, caractère...

"Le président Aulas aura mon respect éternel"

Vous êtes capitaine à l'OL et en équipe de France. Comment expliquez-vous un tel leadership ?

C'est naturel. Soit on nait avec, soit non. Ensuite, avec l'expérience, la maturité qu'on prend, c'est plus facile. Dès mes débuts, j'étais capitaine. Après, ce capitanat m'a fait du bien quand Patrice (Lair) me l'a donné. J'étais en plus dans un groupe de caractère. Moi, je n'étais pas pour au début, mais Patrice pensait que ça pourrait me faire du bien. Avec le recul, il avait raison, car je me suis ouvert aux autres. Je les ai aussi observées pour voir leur préparation. Après, il faut être soi-même : je fonctionne à l'affection, je me fie à mon instinct. Je sais m'écouter. C'est aussi important de connaître ses coéquipières pour adapter ses discours.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes avec le bagage que vous avez ?

Être elles-mêmes. Il faut être régulière, travailler. À l'époque, j'ai dû cravacher. La génération de Sonia Bompastor ou Sandrine Soubeyrand a encore plus galéré. Maintenant, les jeunes sont dans des structures bien professionnelles, elles sont encadrées, elles ont tout. N'attendez pas d'être virée ou que le club ait un espoir sur vous pour vous réveiller. Il faut vous donner les moyens d'y parvenir.

Shirley Cruz vous verrait bien coach. Est-ce que vous y pensez ou vous souhaitez basculer sur autre chose après votre carrière ?

C'est quelque chose que j'ai en tête oui. Plus j'avance et plus ça me plait. Apporter mon expérience aux plus jeunes, l'aspect tactique me plait aussi. J'aurai des facilités par rapport à ma carrière. Mais, je ne veux pas qu'on me donne cette possibilité de coacher. Je veux voir si j'ai les capacités. Même quand je n'étais pas à ce niveau-là, j'ai toujours su parler. J'ai été dans l'entraide individuelle et collective. Je le fais naturellement.

"OL - PSG en demie la saison dernière fait partie du top 3"

Une personne a particulièrement compté dans votre carrière, Jean-Michel Aulas...

Avec Farid, c'est la personne qui a le plus compté. À vie, il aura mon respect et ma reconnaissance. Il y en a beaucoup qui parlent, mais peu qui agissent. La place de la femme est importante pour lui. En 2006, quand un président dit "je veux la même chose pour les garçons que pour les filles", peu de personnes le suivent. Aujourd'hui, ça fait 18 ans qu'on se connait, il y a de l'honnêteté, du respect. Il a su me donner les moyens de réussir. À partir du moment où il a fusionné avec le FC Lyon, il a dit "je veux gagner la Ligue des champions", il a su y parvenir. On n'a pas de contacts réguliers, mais quand on doit se parler, on le fait.

Trois matchs qui ont marqué votre carrière et les trois moments les plus difficiles.

Je pense déjà au premier titre en Ligue des champions. Lui a marqué ma carrière, car il m'a donné l'envie d'aller en chercher d'autres. Autre finale, en 2017 : contre Wolfsburg. On prend ce but en prolongations et on renverse le match en gagnant 4-1. Enfin, le match contre Paris la saison dernière. On perd 2-0 et on renverse le match en sept minutes. En termes d'émotions, je n'avais jamais vécu ça. Le stade était plein.

Les trois pires ? Le PSG après le Covid, je marque contre mon camp en plus. Barcelone l'année dernière parce qu'on n'a pas été assez récompensés de nos vingt premières minutes. Elles n'ont pas volé leur victoire, mais on aurait pu aussi l'emporter. Et je vais dire Arsenal à la maison en 2022. On n'avait jamais pris tant de buts avec l'OL, mais on avait beaucoup de blessures, la période était compliquée et sur le terrain ça se ressent : quand il n'y a pas la confiance, elles avaient une efficacité maximale. Sur le fond et la forme, ça a été le pire.

"Battre Chiesa est un objectif"

Vous approchez bientôt des 40 titres. Qu'est-ce qui vous motive encore ?

Gagner parce que les saisons se suivent, mais ne se ressemblent pas. Le club a bien évolué. Continuer à gagner démontre qu'il y a une mentalité forte dans ce club. Il y a aussi de plus en plus de concurrence, donc il faut continuer à gagner, car les compteurs sont remis à zéro chaque année. C'est ma mentalité de gagner, il y a que comme ça qu'on écrit l'histoire. Je veux laisser mon empreinte ici dans ce club.

Est-ce qu'il vous reste des choses à accomplir ?

Bien sûr, toujours. En club, je veux continuer à gagner. J'aimerais bien atteindre les 10 Ligue des champions. Après, avec ma sélection, j'aimerais bien aussi. Mais j'ai décidé cette année d'arrêter de m'exprimer sur les objectifs de la sélection. Parce que parler à chaque fois et s'arrêter en quart, c'est un peu soulant. Il faut fermer sa bouche, travailler, avoir de l'ambition. Avoir plus de modestie et une fois fait, ouvrir sa bouche.

Est-ce un objectif pour vous de devenir la joueuse la plus capée à l'OL en dépassant Chiesa (542) hommes et femmes confondus ?

Je suis troisième déjà. Il me reste des années à jouer, il ne joue plus, je crois (rires). Je vais tout faire pour y arriver, mais je pense plus à l'aspect collectif. Mais oui, bien sûr, ce serait une fierté.

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