Lucarne Opposée
·27 janvier 2024
Lucarne Opposée
·27 janvier 2024
C’est l’heure de la reprise chez les champions du monde – terme à rappeler systématiquement lorsqu’il s’agit de parler de football argentin. Pour l’occasion, et sans doute parce que la Liga Profesional de Fútbol n’était pas ravie de voir la plupart des clubs majeurs ne faire qu’acte de présence à son épreuve, l’idée a été donnée de refaire de la Copa de la Liga un championnat – on attend encore l’annonce officielle – mais surtout de faire débuter tout le monde par celle-ci, reléguant ainsi le vrai championnat au deuxième semestre. Pour susciter de l’intérêt, la LPF n’a activé aucun autre levier que cet inversement de calendrier. Le format reste le même et si nous savions que l’AFA est plutôt avare quand il s’agit de faire des efforts, elle a poussé le vice jusqu’à garder les mêmes groupes que ceux de l’année passée ont été gardés, les nouveaux arrivants remplaçant les deux relégués dans le groupe A. Peu importe si le niveau des groupes est déséquilibré, peu importe l’équité sportive. Vous l’aurez donc compris, cette coupe se divise en une phase de deux groupes de quatorze clubs qui s’affronteront une seule fois entre eux au sein de leur groupe respectif, les localités étant inversées par rapport à l’année dernière. Il y aura également la fameuse journée des clásicos, seul moment où les deux groupes se croisent. Puis, à l’issue de cette phase, on passera alors à des play-offs, sur match sec et sur terrain neutre, le vainqueur de chaque groupe affrontant le quatrième de l’autre quand les deuxièmes joueront les troisièmes. Histoire de rendre le tout encore plus simple à lire, seules les rencontres de la phase de groupes seront prises en compte pour le promedio, le classement à la moyenne de points, qui définit un relégué.
Avant de commencer la présentation des favoris, des clubs à suivre et ceux en danger, petite mise en contexte. Vous le savez sans doute, l’Argentine est en proie à de nombreuses difficultés financières. Ajouté à ce contexte, la gestion désastreuse du football professionnel au pays des champions du monde n’arrange rien. Conséquence, socialement, économiquement et compétitivement, c’est une catastrophe. Durant cet été austral, nous avons assisté à un véritable exode et pour résumer, la grande majorité des meilleurs joueurs a été vendue (citons comme exemples Nico de la Cruz, Benjamín Rollheiser, Valentín Barco, Augusto Batalla).
Comme l’année passée, River Plate fait partie des grands favoris de la compétition. Avec un premier dégraissage, ce River-là semble complet, peut-être même trop. Certes, l’un des meilleurs joueurs de l’équipe, l’Uruguayen Nicolás De La Cruz, est parti renforcer le SuperFlamengo de Tite, et le Diablito Echeverri a été vendu à City, même s’il sera là au moins lors du premier semestre avant d’aller poser ses valises chez un club filiale, mais River a fait l’acquisition définitive d’Esequiel Barco et le club devrait enfin mettre la main à la poche en cette fin de mercato, les noms de Rodrigo Villagra (Talleres) et Luciano Rodríguez (Liverpool) revenant avec vigueur. Le principal problème réside du côté de l’entraîneur. Le mal-être de certains n’est même plus caché et plusieurs départs, dont celui d’Enzo Pérez (l’âme de cette équipe et qui laisse un sacré vide), seraient directement liés. Cet effectif XXL demandera une gestion de haut niveau, avec en prime une obligation de faire jouer le Diablito si les Millonarios veulent pouvoir en profiter après le mois de juin. Les deux arrivées annoncées mais encore loin d’être faites s’ajoutent à celle de Nicolás Fonseca et ne correspondent pas forcément aux carences d’un effectif loin d’être parfaitement équilibré et au sein duquel la question de la succession de Franco Armani continue de se poser. Nul doute que Demichelis a du pain sur la planche et il est fort probable qu’il sera le premier fusible à sauter en cas de complications, notamment après une élimination trop précoce en Libertadores.
Photo : LUIS ROBAYO/AFP via Getty Images
Chez le meilleur ennemi, Boca Juniors, après une année 2023 catastrophique, qui laisse les Bosteros sans Copa Libertadores, le Consejo del Fútbol semble enfin avoir compris que le poste d’entraîneur est important. C’est dans cette optique que Diego Martínez est arrivé au club. Après de bons résultats obtenus à la tête de Tigre puis d’Huracán, l’entraîneur, passé par les divisions inférieures du Xeneizes est connu pour sa capacité à promouvoir de jeunes joueurs au sein de l’effectif. Et cela tombe bien, puisque Boca n’a que très peu d’argent à investir malgré le départ inévitable du Colo Barco du côté de Brighton qui a exécuté sa clause libératoire de dix petits millions d’euros. Le reste de l’effectif est resté très stable, puisque personne n’est parti, même si Cristian Medina et Nicolás Valentini seraient possiblement sur le départ. Du côté des arrivées, Cristian Lema est venu compléter la défense centrale et c’est le Paraguayen Bruno Valdez (extrêmement décevant) qui devrait en faire les frais. Auteur d’une belle saison avec Unión, Kevin Zenón a rejoint les Xeneizes et devrait remplacer Barco sur le côté gauche du milieu de terrain. À l’heure d’écrire ces lignes, le latéral d’Elche, Lautaro Blanco devrait également arriver, ce qui pourrait signifier un départ prochain de Frank Fabra, qui n’est plus en odeur de sainteté du côté de Brandsen 805. Le milieu de terrain semble toutefois léger, et les Xeneizes devront jouer près d’un quart de la Copa de la Liga sans Nicolás Valentini, Cristian Medina et Equi Fernández, trois titulaires occupés par le preolímpico. Une attente particulière est dirigée du côté d’Edinson Cavani, qui aura cette fois-ci pu bénéficier d’une présaison complète. Toujours juste physiquement, il ne commencera pas la saison comme titulaire, mais le sera très rapidement. Luca Langoni devrait également être considéré comme une recrue. Absent 80% de l’année passée à cause d’un enchaînement de blessures musculaires à répétition, un retour en forme apporterait beaucoup à Boca. En bref : on prend presque les mêmes et on recommence, avec cette fois-ci un entraîneur correct.
Passons au club qui s’est probablement le mieux renforcé cette saison : Racing Club. Comme à Boca, la saison 2023 a été extrêmement décevante et le club de Victor Blanco se devait d’effectuer une remise au niveau. Tout d’abord, la Academia a fait confiance à un nouvel entraîneur : Gustavo Costas, bien connu du côté du Cilindro. Sur le marché des transferts, le moins que l’on puisse dire c’est que Racing a été actif. Premièrement, un grand ménage d’été : fin de cycle pour Emiliano Vecchio, Gonzalo Piovi, Emiliano Insúa et Maxi Romero. Le départ annoncé d’Agustín Ojeda à New York City est certes une grosse perte, mais de vrais paris ont été faits et le recrutement est fou : Facundo Cambeses dans les buts, Agustín García Basso, Germán Conti, Santiago Solari, Agustín Urzi, Adrián Martínez, Santiago Sosa ou encore Bruno Zuculini par exemple. Racing s’offre ainsi un effectif qui semble complet, largement suffisant pour disputer la Copa Sudamericana cet viser les premières places. Attention tout de même, comme toujours avec la Academia, le principal ennemi de Racing reste Racing.
Vainqueur de la dernière édition de la Copa de la Liga, Rosario Central remet son titre en jeu et mise sur la stabilité de son effectif. En effet, le club n’a pas enregistré de gros mouvements lors de ce mercato malgré la véritable télénovela avec Jaminton Campaz, qui est finalement resté au club. Pour compléter le tout, Franco Ibarra est arrivé en provenance de la MLS. Attention toutefois, cette saison les Canallas joueront sur plusieurs tableaux, et l’effectif semble à priori un peu juste. En attendant le retour de l’Ánge(l) prodige ?
L’autre club rosarino sera également à suivre. Très décevant en 2023 après un bon début de saison (et un sans-faute en groupe de Sudamericana), le Newell’s de Heinze est très vite arrivé en bout de course. En misant avant tout sur la Copa Sudamericana, l’élimination (malgré deux bons matchs) face à Corinthians a été difficile à digérer, et la Lepra a finalement été une équipe très décevante, devenue anonyme. À tel point que les Leprosos ne disputeront aucune compétition continentale cette année. Le gringo a rapidement annoncé son départ en fin de saison et NOB a mis les petits plats dans les grands lors du mercato. Tout d’abord, le retour d’Ever Banega, qui a préféré rejoindre son club de cœur plutôt que Boca et la bombe du mercato : l’arrivée du goleador de Nacional (et ancien de Saint-Étienne), Juan Ignacio Ramirez, pour pas moins de quatre millions de dollars (somme conséquente en Argentine). Le départ de Ramiro Sordo est une grosse perte, et il se murmure que Juan Sforza pourrait suivre le même chemin. En attendant, l’équipe de Mauricio Larriera sera forcément à suivre.
Vainqueur de la Copa Argentina, Estudiantes est monté en puissance au cours de l’année. Comme NOB, l’élimination face à Corinthians en étant amplement supérieur a été difficile à digérer. Jouant la prochaine Libertadores, le club de Juan Sebastián Verón a été également très actif. Tout d’abord, les retraites des ídolos Mario Boselli et Mariano Andújar marquent la fin d’un beau chapitre du côté du club platense. Cependant, pour adoucir les mœurs, Enzo Pérez a décidé de revenir. Il fallait bien cela après le départ de joueurs importants comme Leandro Godoy et surtout Benjamín Rollheiser, mais aussi une gestion de la succession d’Andújar dans les buts qui ne s’est pas faite. Après l’échec du dossier Brayan Cortés, qui est finalement resté à Colo-Colo, Estudiantes ne disposait d’aucun gardien professionnel dans son effectif. Le « gardien » qui compte le plus grand nombre de match pro dans ses rangs n’était autre qu’Enzo Pérez, jusqu’à ce que l’annonce ne finisse par tomber ce vendredi : Matías Mansilla, portier de Central Córdoba, s’est engagé avec le club.
Deux autres énormes clubs sont attendus au tournant : San Lorenzo et Independiente. Les deux géants ont connu des dynamiques différentes puisque si San Lorenzo avait très bien commencé l’année 2023, la fin a été tout autre, tout l’inverse du Rojo d’Avellaneda, chez qui l’arrivée de Carlos Tévez a été salvatrice. Mais il y a un point commun entre les deux : l’instabilité financière et les dettes. Et malgré cela, les deux clubs ont effectué un mercato correct et leur parcours sera intéressant. Independiente attire sept joueurs, apporte de l’expérience derrière avec l’arrivée de Felipe Aguilar, densifie son milieu avec Gabriel Neves, muscle notamment son armada offensive avec les arrivées de Gabriel Ávalos et Ignacio Maestro Puch et attend avec impatience de voir débuter son dernier joyau, Tomás Parmo, seize ans et qui a tapé dans l’œil de l’Apache. Côté Cuervos, la grande majorité des cadres de la saison dernière sont partis et le Gallego Insúa, qui a dû attendre le dernier moment pour officialiser la signature de nouveaux contrats, San Lorenzo devant régler une dette, ne peut compter sur des remplaçants du même niveau. Le Ciclón s’offre ainsi une dizaine de joueurs, Facundo Altamirano, Jhohan Romaña, Eric Remedi, Cristian Tarragona, Nicolás Hernández, Gastón Gómez, Sebastián Blanco, Cristian Ferreira, Iván Tapia et Alexis Cuello, et devra trouver rapidement la bonne formule, la Copa Libertadores venant alourdir le calendrier du club. Habitué aux miracles, le Gallego Insúa sera l’atout numéro 1 des pensionnaires du Nuevo Gasómetro.
Photo : Marcelo Endelli/Getty Images
À suivre également, Vélez Sarsfied. Après une année 2023 totalement cataclysmique, le Fortín a fait de nouveau le grand ménage. Gustavo Quinteros arrive sur le banc avec une vrai réputation de résurrection des grands et si le club a déjà perdu Santi Castro, transféré en Italie durant le preolímpico et devrait perdre rapidement le joyau Gianluca Prestianni, il peut s’appuyer sur un savant mélange entre expérience et jeunesse et quelques recrues intéressantes comme Emanuel Mammana, qui arrive libre en provenance de River et Matías Pellegrini, de retour de MLS, ou encore Tomás Marchiori qui vient prendre place dans les buts. De quoi, logiquement s’éviter tout stress même si l’équilibre demeure toujours aussi précaire du côté de Liniers où tout peut déraper en un clin d’œil.
Le cas de Talleres reste aussi énigmatique que symbolique de ce que les futures SAD pourraient faire du football argentin. Auteur d’un superbe premier semestre l’an passé, le club s’est sabordé l’hiver dernier en « vendant » ses meilleurs joueurs Diego Valoyes et Michael Santos (à Juárez) avant de s’effondrer en Copa de la Liga. L’intersaison n’a pas modifié la dynamique avec le départ de l’excellent Rodrigo Garro à Corinthians et le départ plus que probable de Rodrigo Villagra seront très difficiles à combler. Cependant, quelques coups intéressants ont été faits : Alex Vigo, le retour de Federico Girotti (qui pourrait cependant rapidement retourner à San Lorenzo), Marcos Portillo et Rubén Botta et quelques prêts intéressants comme Matías Galarza. Talleres a tout pour poser bien des soucis à la concurrence, mais son modèle de trading n’incite pas à l’espoir quant aux ambitions sportives.
Reste enfin le cas Argentinos Juniors. Depuis le départ de Gabriel Milito, le Bicho ne parvient pas à se mettre en marche. Pablo Guede peine à trouver la formule et donc, à convaincre et se retrouve face à un immense chantier. Alors qu’il parait compliqué de retenir Federico Redondo, la liste des départs donne déjà le vertige : Marco Di Cesare (Racing), Gabriel Ávalos (Independiente), Francisco González Metilli (Belgrano), Fabricio Domínguez (Racing/Sports Recife), Javier Cabrera (Peñarol), Alexis Martín Arias (Cerro Porteño), Rodrigo Cabral (Huracán), Franco Benítez (Brown de Adrogué), Matías Vera (Houston Dynamo), Mariano Bíttolo (libre), Lucas Chaves (Panetolikos), Leonel González (Godoy Cruz/Melgar), Miguel Torrén (Unión), Pablo Minissale (Central Córdoba), Lucas Ambrogio (Atlético Tucumán), Thiago Nuss (Central Córdoba), Jonathan Raccio (Coquimbo Unido), Federico Lanzillotta (Aucas) et Lucas Mosevich (Huachipato). Pour « compenser » ces départs, le club réalise quelques coups intéressants, comme le Ruso Rodríguez dans les buts, Fernando Meza (Palestino) ou le duo Nicolás Oroz / Maxi Romero venu de Racing, mais semble partir de très loin pour espérer quoi que ce soir dans cette saison.
Photo : Rodrigo Valle/Getty Images
Même constat pour Godoy Cruz, qualifié en barrages de Libertadores, qui a réussi à maintenir sa base de joueurs, même si la perte de son gardien Diego Rodríguez, toujours pas remplacé, la seule arrivée à ce poste, Franco Pretroli n’étant pas du même niveau, est une vraie ombre au tableau. Daniel Oldrá réussit tout de même à conserver ses autres cadres, le Tomba ayant brillé par sa verticalité, il peut encore faire mal. Reste que la jurisprudence Bodeguero (deux bonnes saisons sont généralement espacées de trois saisons catastrophiques) nous oblige à rester méfiants. D’autant que le chemin vers la Libertadores, pas des plus simples, pourrait coûter de l’énergie.
Parmi les équipes amenées à viser le ventre mou ou, en cas de bonne série, accrocher une place en Sudamericana (qui sait), citons Huracán où Facundo Sava a dû trouver un nouveau gardien, Hernán Galíndez palliant le départ de Lucas Chaves et a réussi un joli coup en attirant le buteur d’Unión Española, Leandro Garate, qui cherchera à compenser (dans un autre profil) le départ de l’homme à la moustache, Matías Cóccaro. Du côté de Tigre, Pipo Gorosito mise sur un mélange expérience – jeunesse, Lucas Orban, Juan Sánchez Miño, Brahian Allemán pour la première case, Matías Tagliamonte, Flabian Londoño et Nahuel Genéz pour la seconde. Difficile de fixer des objectifs au Matador, le ventre mou semblant déjà une bonne performance. Ailleurs, citons Instituto, qui rapatrie ses anciens, Guido Mainero et surtout Silvio Romero ; Barracas Central qui confie son équipe à Alejandro Orfila dont la seule expérience d’une première division remonte à 2020 à la tête du Defensor Sporting ; Belgrano où le travail de Guillermo Farré fonctionne, les Piratas jouant cette année en Sudamericana et ajoutant à leur effectif le magnifique Matías Suárez ; Defensa y Justicia, qui disputera également la Sudamericana mais qui ne semble pas avoir fortifié son effectif même si, chose assez rare chez ce club parfaitement résumé par le terme transition, que ce soit pour son jeu ou pour sa politique de joueurs, le groupe ne bouge pas énormément ; l’Atlético Tucumán qui devrait passer une nouvelle saison assez tranquille malgré d’importants départs ; enfin, le Gimnasia, auteur d’une deuxième partie de saison plus que compliqué et qui dispose cependant d’un matelas pour se maintenir. Il faudra bien cela, car le Lobo a beaucoup renouvelé son effectif.
Reste donc ceux qui vont jouer à éviter de se faire peur ou tout simplement tenter de ne pas tomber. Se faire peur, c’est ce que Platense veut éviter. Le Calamar a réalisé une remarquable deuxième partie de saison sous les ordres de Martín Palermo, conclue sur une deuxième finale nationale de son histoire. Mais il doit tout reconstruire. Car plusieurs cadres, comme Ramiro Macagno dans les buts, Nicolás Morgantini en défense ou Franco Díaz au milieu, sont partis à la fin de leur prêt, d’autres ont été laissés libres. Sur le banc, le club installe Sebastián Grazzini pour succéder à un Palermo qui a longtemps espérer rejoindre Boca. Grazzini connaîtra sa première véritable expérience en Primera après ses quelques semaines passées à assurer l’intérim à Racing après le départ de Gago. Parviendra-t-il à éviter le stress ? Vu la concurrence, sans doute, mais rien ne sera facile pour un Platense dans lequel on suivra Maximiliano Urruti, de retour au pays après plus de trois cents matchs en MLS.
Attention aussi aux acteurs du clásico del sur : Banfield et Lanús. Le Taladro de Falcioni n’a pas véritablement recruté à l’intersaison et n’a pas une grande marge sur la zone rouge. La marge est encore plus réduite pour le Granate, qui n’a que les deux promus derrière lui au coup d’envoi de la saison au promedio. Sous les ordres de Ricardo Zielinski, Lanús ne propose rien si ce n’est un football d’un autre temps et risque de souffrir grandement, d’autant que son principal porteur d’étoiles, Pedro de la Vega a filé en MLS (Seattle). Le recrutement n’incite guère au spectacle même si on suivra avec intérêt le trio Favio Álvarez, Marcelino Moreno, Walter Bou. Reste qu’il faudra rapidement prendre des points pour éviter que la première saison sans Pepe Sand ne tourne pas à la débâcle. Contre toute attente, Unión s’est maintenu dans l’élite l’an passé. Pour aborder la nouvelle opération survie, Kily González ne pourra plus compter sur son meilleur joueur, Kevin Zenón, parti à Boca, mais fait venir de l’expérience, en particulier en défense avec Bruno Pittón et surtout Miguel Torrén mais aussi devant avec Lucas Gamba. Même combat pour Sarmiento qui n’a misé que sur des joueurs libres ou des prêts parfois improbables pour lancer une opération maintien qui va dépendre également de sa capacité à ne pas virer ses entraîneurs trop rapidement. On y suivra tout de même Pablo Pérez, venu pour ramener le calme dans cette formation qui semble condamnée à souffrir. Dans la même zone, Central Córdoba rappelle Abel Balbo sur le banc et mise sur des prêts de jeunes (citons Pablo Minissale, Thiago Nuss, Matías Godoy ou encore Agustín Díaz) pour rapidement s’extraire de la zone rouge et s’offrir une saison tranquille.
Enfin, souffrance annoncée pour les deux promus. Independiente Rivadavia a changé d’entraîneur, Rodolfo de Paoli, auteur de miracles continentaux en 2023 avec Patronato mais incapable de remonter dans l’élite, s’installant à la tête d’une mission qui s’annonce quasi impossible. On suivra tout de même quelques visages connus du paysage footballistique argentin comme Gonzalo Marinelli, arrivé de Tigre, ou Emanuel Mas, plus proche de la fin de carrière que de ses débuts. Le Deportivo Riestra vaudra sans aucun doute le détour pour son président, qui profitera sans doute d’une saison pour vanter les mérites de sa boisson énergisante plutôt que le football total que son équipe ne proposera certainement pas. Ne nous y trompons pas, sans une première division à vingt-huit et une deuxième division à trente-huit, jamais vous n’auriez eu la possibilité de croiser le Guillermo Laza, situé à quelques pas du Nuevo Gasómetro sur lequel il offre une vue imprenable grâce à son absence de tribune…