Furia Liga
·24 septembre 2019
Furia Liga
·24 septembre 2019
À la tête du CD Mirandés depuis début juillet, Andoni Iraola totalise 6 points en 7 matchs, avec seulement une victoire en championnat. Un début de saison négatif pour cette équipe récemment promue en seconde division espagnole. Si la présence du technicien basque au poste d’entraineur ne semble pas encore menacée, celle-ci pourrait finir par l’être si les bons résultats continuent de se faire attendre. Mais les espoirs ne sont pas perdus…
Le nom d’Andoni Iraola n’est pas inconnu en France. Considéré au début des années 2010 comme l’un des meilleurs arrières droit de La Liga, le mythique joueur de l’Athletic Club a rapidement opté pour une reconversion en tacticien. Après une pré-retraite réussie de l’autre côté de l’Atlantique, le natif d’Usurbil a pris en 2017 les commandes d’une équipe juvénile de l’Antiguoko. Ce petit club basque, également partenaire de l’Athletic, est celui qui a formé l’ancien défenseur aux prémices de sa carrière. Un privilège pour les jeunes du club, qui a duré le temps d’une saison.
L’essentiel de sa carrière d’entraîneur se fait à Chypre, au sein de l’AEK Larnaca. Si le recrutement d’un coach fraîchement diplômé et ayant uniquement côtoyé des adolescents a pu étonner, il s’explique par la présence d’un ancien de l’Antiguoko au poste de directeur sportif de Larnaca. C’est donc Ander Murillo, toujours en poste aujourd’hui, qui a offert cette première expérience à Andoni Iraola. Avec le club chypriote, le Basque réussi à obtenir une brillante qualification pour la phase de groupe de l’Europa League. Si ses six matchs de groupe se solderont par une unique victoire (sur la pelouse du FC Zürich, 1-2, ndlr), Iraola enchaîne les bons résultats en championnat. Malgré une Supercoupe remportée en septembre 2018, une série de six matchs sans victoire condamne l’ancien latéral à quitter son poste en janvier dernier.
C’était sûrement l’opportunité qu’il attendait le plus. Après six mois au chômage, Andoni Iraola reçoit la proposition de retourner en Espagne pour prendre la tête d’un club tout juste promu. Borja Jiménez, à l’origine de cette montée et ayant préféré partir pour la Grèce, c’est le natif d’Usurbil qui accepte volontiers ce retour en terres ibériques.
Fort de son expérience européenne, Andoni Iraola arrive dans un club qui n’a pas connu la Segunda depuis deux ans et dont l’objectif est d’y rester. Pour cela, l’entraîneur dispose d’un effectif d’âge moyen – environ 25 ans – qu’il a souhaité renouveler en recrutant de nombreux jeunes prometteurs. En plus du défenseur Jon Irazábal et du milieu Jon Guridi, qui évoluaient en prêt à Mirandés la saison passée, Iraola a fait venir plusieurs joueurs qu’il connaît du Pays Basque. On y retrouve notamment les attaquants Martín Merquelanz et Iñigo Vicente, respectivement de la Real Sociedad et de l’Athletic. Arrivés sous forme de prêt, ces jeunes joueurs font partie de ceux ayant perdu une place de titulaire, pourtant gagnée d’avance au début de la saison.
Fidèle du 4-2-3-1, Andoni Iraola n’a pas encore trouvé le dispositif parfait pour sa nouvelle équipe. Si les trois derniers matchs donnent une idée des joueurs sur lesquels va se baser l’entraîneur, il est intéressant de constater que certains sur qui il semblait compter au début de saison ont été relégués sur le banc. C’est notamment le cas d’Iñigo Vicente, auteur d’une saison prometteuse avec le Bilbao Athletic (équipe réserve de l’Athletic, ndlr), titulaire à deux reprises et absent des pelouses lors des trois dernières rencontres. C’est également le cas de l’arrière gauche Enric Franquesa.
À l’inverse, d’autres joueurs ont gagné leur place dans les différentes tentatives d’Andoni Iraola. Si Martín Merquelanz a été absent lors du dernier match (2-2 contre Alcorcón, ndlr), il est néanmoins auteur de trois buts en sept matchs. Toujours en attaque, le brésilien Marcos de Sousa dispute la quasi-totalité de chaque match, malgré le fait que son compteur de buts n’ait toujours pas démarré. Dans le même genre, l’ailier Álvaro Rey – auteur de deux buts – est un habitué des titularisations. En défense, le capitaine basque Gorka Kijera a retrouvé sa place et le gardien Limones ne devrait pas être inquiété par son rival Joao Costa – auteur d’une prestation décevante contre le Racinq Santaner.
Andoni Iraola devrait perdre l’attaquant Mario Barco – formé au centre de formation de l’Athletic –, blessé contre Alcorcón, qui était un renfort très utile en cours de match. Cette blessure pourrait profiter à Iñigo Vicente, qui doit saisir cette opportunité pour démontrer tout le potentiel qu’on lui attribue depuis deux ans. L’actuel coach accorde également beaucoup d’importance à Jon Guridi, milieu de 24 ans formé à la Real et ayant disputé les 90 minutes à 5 reprises.
Le dernier match l’a très bien démontré, le CD Mirandés est une équipe solide qui a sa place en Segunda. Contre un Alcorcón en forme – en quatrième place avant la rencontre – l’équipe d’Andoni Iraola obtient un triste point solitaire mais surtout révélateur des déficiences de cette équipe.
Sous une pluie battante et devant plus de 2 500 spectateurs, Mirandés a livré l’une de ses meilleures prestations de la saison. Et c’est cela qui est le plus inquiétant. En effet, après une demi-heure de jeu le contrôle est total pour les locaux qui mènent alors par deux buts à zéro. Mais Alcorcón ne se laisse pas abattre et parvient après un clair changement tactique à réduire l’écart au score. Après la mi-temps, le visage de l’équipe d’Iraola a changé et ce but de Stolchkov semble avoir affecté des joueurs en manque de confiance. L’effet est littéralement inverse pour Alcorcón qui reprend la possession du ballon et se montre de plus en plus dangereux. En faisant rentrer Jon Guridi puis Mario Barco, Andoni Iraola apporte un jeu plus offensif permettant à Mirandés de reprendre espoir.
Dans les dernières minutes du temps réglementaire, Barco reçoit un violent choc et est contraint de quitter le terrain, sans être remplacé. Ayant utilisé ses trois options, Iraola est contraint de jouer à 10 et son Mirandés se verra être égalisé dans les dernières secondes du match.
Cette égalité contre Alcorcón est vue comme une perte de deux points mais elle reste des plus encourageantes pour la suite. Il faut surtout noter que les hommes d’Iraola sortaient d’une lourde défaite 4-0 sur la pelouse du Racing Santander et qu’ils ont par la suite livré l’une de leurs meilleures prestations. Beaucoup de choses restent à faire mais Mirandés semble être sur la bonne voie. Cette première expérience professionnelle en Espagne pour Andoni Iraola n’est pas terminée, les deux prochains mois vont être capitaux pour son équipe tout comme pour sa carrière. Sous contrat jusqu’à la fin de la saison, le Basque sait à quel point l’occasion est importante.
Le prochain match a lieu dimanche sur la pelouse du Deportivo La Corogne, une autre équipe en difficulté, et c’est l’occasion pour Mirandés – tout comme pour son adversaire – de s’éloigner de la zone rouge. L’objectif sera-t-il atteint ?
Jérémy Lequatre-Garat @Euskarade