Le Journal du Real
·25 février 2025
Caractère affirmé, rigueur défensive, propreté technique… Pourquoi Raúl Asencio s’inscrit dans l’héritage de Sergio Ramos
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Le Journal du Real
·25 février 2025
Deux Espagnols, deux défenseurs, deux joueurs au sang chaud, et pourquoi pas deux destins liés ? C’est tout ce que l’on souhaite au jeune Raul Asencio, sorti de la Fabrica début novembre. Depuis l’arrivée de Sergio Ramos en 2005, rares ont été les centraux qui sont parvenus à s’installer si promptement au sein de l’équipe première.
La raison ? Vêtir cette tunique blanche sans s’effondrer sous le poids d’un Bernabéu rempli d’aficionados nécessite une force de caractère hors norme. Une aptitude rare que semble détenir le numéro 35 madrilène, encore inconnu aux yeux du grand public il y a trois mois.
Cette mentalité, cette grinta, tant appréciée en Espagne, ne date pas d’hier. Le parcours du natif de Las Palmas illustre un tempérament fort, couplé à une confiance en soi presque naturelle. Arrivé à Madrid à tout juste quatorze ans, ce n’est pas tant le club mais bien lui-même qui s’est ouvert petit à petit les portes. La volonté de fouler les pelouses professionnelles a été plus forte que tout. De quoi supporter tous les sacrifices inhérents à cet objectif.
Au début de la saison 2024-2025, Asencio n’était que le troisième choix dans la hiérarchie du Castilla. Sans oublier qu’Ancelotti laisse habituellement de maigres miettes aux jeunes issus du centre de formation. Son avenir paraissait tout tracé. Rien ne prédestinait donc ce défenseur central à intégrer si rapidement la rotation de l’équipe première en charnière centrale.
Il faut croire que le destin lui a joué un sacré tout. Le 9 novembre 2024, lors de Real Madrid – Osasuna, Eder Militao se blesse gravement au genou à la 30e minute. Raul Asencio entre alors en scène. C’est le début d’une histoire. Son histoire. De l’audace associée à un dur labeur, voilà comment Valdebebas décrit ce canterano. Un slogan que Sergio Ramos aurait pu faire sien en son temps…
Raul Asencio au duel face à Omar Marmoush lors du barrage retour de Ligue des champions contre Manchester City, le 19 février dernier (David Ramos/Getty Images).
Sur le rectangle vert, Raul Asencio se distingue notamment à travers une rigueur défensive presque irréprochable. Solide, dur sur l’homme, l’Espagnol fait preuve d’une excellente lecture de jeu, complétée par une capacité remarquable dans l’anticipation des actions adverses. On parle ici de qualités qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Sergio Ramos qui, malgré un penchant pour les montées offensives, demeure célèbre pour son positionnement défensif impeccable.
Et cela va même plus loin. Les deux Espagnols partagent une aisance technique qui leur permet de se transformer si nécessaire en rampe de lancement pour les flèches de devant. Au milieu de ce football moderne, fait de centraux à l’aise balle au pied, cette qualité apparaît de plus en plus comme un atout pour le Real Madrid. Et, à l’image du recordman de sélections avec l’Espagne, Asencio possède déjà cette propreté technique lui permettant de prendre des initiatives à la relance, sans pour autant provoquer la panique.
De plus, sa polyvalence, fruit d’une combativité omniprésente, trahit également un autre point commun entre les deux Espagnols. Il n’est d’ailleurs pas surprenant de voir le nom de Raul Asencio être aussi associé au couloir droit. A l’aise sur le côté, le natif des Canaries offre une solution de plus à Carlo Ancelotti, ce qui n’est pas du luxe cette saison en raison des multiples blessures dans l’arrière-garde. Asencio, un futur couteau suisse ? L’avenir nous le dira, mais son intelligence tactique s’inscrit pleinement dans la lignée de celle de Sergio Ramos.
Sur le pré, Asencio n’est ni le plus grand en taille, nie le plus rapide, ni le plus robuste physiquement. Mais, sûrement inspiré par un certain Ramos, il ne se laisse pas marcher dessus. Les Citizens peuvent en témoigner : lorsqu’on le cherche, ce dernier répond sans jamais pour autant dépasser les limites. Et diffuse l’impression de voir un vétéran maîtrisant l’art de la roublardise pour arriver à ses fins. Une pratique omniprésente chez le mythique numéro 4 madrilène, que l’on pensait presque disparu. C’était sans compter sur l’actuel numéro 35 de l’effectif merengue.
En suivant les pas du natif de l’Andalousie, véritable symbole de l’identité Real Madrid, le jeune central de 22 ans possède ses aptitudes de guerrier sans pour autant perdre son sang-froid. Rugueux, Asencio dégage un sentiment de puissance rare dans le football espagnol actuel. Ajoutez à cela un jeu léché balle au pied, toujours soigné même sous la pression adverse, et vous obtenez un profil qui nous rappelle au bon souvenir de Sergio Ramos.
Enfin, nous commençons même à apercevoir une petite âme de leader qui rend les autres meilleurs, tel un capitaine expérimenté. Même si, finalement, Raul Asencio ne deviendra jamais Sergio Ramos, le Canarien préfère s’en inspirer afin d’écrire sa propre histoire, que l’on espère tout aussi mythique.
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