Peuple-Vert.fr
·22 juin 2024
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Le Mali, comme d’autres pays du continent africain, connaît une forte instabilité au plus haut niveau de la gouvernance du football national. Par la voix de son capitaine, Hamari Traoré (Real Sociedad), les joueurs de la sélection ont pris une décision forte et lourde de conséquences. Ibrahim Sissoko, le buteur de l’ASSE, se montre logiquement solidaire.
Les joueurs de la sélection nationale du Mali en ont assez et le font savoir. Une grogne contre la Femafoot (ndlr : fédération de football malienne) et son ministère de tutelle. Il y a environ dix jours, la Femafoot avait exigé que les joueurs maintiennent une attitude réservée après s’être ralliés derrière leur capitaine, Hamari Traoré. Ce dernier, ancien joueur de Rennes, avait demandé aux responsables de « prendre leurs responsabilités » suite à la contre-performance face à Madagascar (0-0) le 11 juin dernier, due à une préparation inadéquate lors de la quatrième journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2026. En effet, la délégation malienne, dont le vol avait été maintes fois reporté, est arrivée en Afrique du Sud à bord d’un avion d’une autre compagnie, moins de dix heures avant le match.
Autre sujet de discorde : le renvoi du désormais ancien sélectionneur, Eric Chelle, premier à faire les frais d’une campagne de qualification pour le prochain Mondial compliquée (4ème de son groupe). Une décision incompréhensible pour les joueurs de la sélection dans la mesure où Eric Chelle possède un bilan global très satisfaisant.
Ainsi, par la voix de son capitaine Hamari Traoré, les joueurs ont décidé de publier un message lourd de sens et de conséquences :
« Chers supporters et passionnés du football malien,
Nous, les joueurs de l’équipe nationale du Mali, souhaitons exprimer notre profonde préoccupation face à la crise qui touche notre sport.
Depuis plusieurs années, malgré notre dévouement et le soutien fidèle du public, nous n’arrivons pas à atteindre nos objectifs. Nous partageons pleinement votre colère et votre déception.
Il est temps de cesser de cacher la réalité et de se poser les bonnes questions pour espérer changer les choses. Le turnover des joueurs et des entraîneurs est une réalité, mais les dirigeants ne devraient-ils pas se remettre en question ? Quelles sont leurs ambitions pour le football malien ? Le professionnalisme doit être notre priorité pour mettre fin à ces conditions qui entravent nos performances.
Nous reconnaissons les efforts de l’État pour améliorer nos infrastructures, mais les résultats stagnent aussi à cause de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités. »
Ibrahim Sissoko, qui a publié ce message sur son compte Instagram, et tous ses coéquipiers, ont engagé un bras de fer qui pourrait mener à un départ des dirigeants du football malien. A contrario, le Mali pourrait bonnement et simplement renoncer à ses prochaines rencontres internationales !
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