Derniers Défenseurs
·10 février 2022
Derniers Défenseurs
·10 février 2022
Clôturé début décembre par la victoire de River Plate, le championnat argentin revient en ce début du mois de février. Si les têtes d’affiche du championnat sont déjà connues de tous et trustent les émissions de télévision, d’autres malheureusement, passent trop souvent sous le radar de la machine médiatique. Joueurs prometteurs, coéquipiers aguerris ou vieux briscards en fin de parcours, ces joueurs partagent une chose en commun : ils gagneraient à être plus connus. Afin de préparer au mieux la future Copa de la Liga, Derniers Défenseurs choisit de vous présenter aujourd’hui, le onze des joueurs (un peu) méconnus du championnat gaucho.
Afin de sortir un peu des sentiers battus, nous avons fait le choix de ne pas inclure, dans ce onze de départ, les joueurs évoluant dans les cinq grands clubs d’Argentine (Boca Juniors, Independiente, Racing, River Plate et San Lorenzo). Ces joueurs sont majoritairement connus du grand public argentin, et le sont même parfois en dehors de leurs frontières. Il aurait été dommage de sélectionner des joueurs déjà présents sous les feux de la rampe, et qui ont souvent pignon sur rue dans la presse locale.
Les choix faits ici pour la constitution de cette équipe sont purement subjectifs et tous les joueurs présentés ici peuvent être sujet à objection ou à débat, bien entendu. Tant d’autres auraient mérité leur place dans ce onze, mais, comme souvent, lorsqu’on parle football, il faut faire des choix, souvent cornéliens d’ailleurs.
Il est, depuis un peu plus de trois ans, dans la forme de sa vie. Ezequiel Unsain, gardien de but de Defensa y Justicia, est l’un des gardiens les plus sous-côtés du championnat argentin et l’un des grands artisans des récents succès du club de Florencio-Varela.
Formé à la Lepra de Newell’s où il ne joue que très peu, devant souvent se contenter d’une place de doublure, le portier originaire de la province d’Entre Ríos signe en 2017 au Halcón de Varela et s’impose (presque) immédiatement comme titulaire. Excellent sur sa ligne, le gardien de vingt-six ans possède de très bons réflexes, et sait se coucher très vite grâce à une belle explosivité. Malgré une taille moyenne pour un gardien de but (1m80), Unsain est capable d’aller chercher les ballons les plus inatteignables, avec cette même explosivité. Doté d’un mental solide, le portier excelle dans les un-contre-un, faisant des arrêts sur penaltys, une de ses spécialités.
Un dernier rempart complet, qui s’est vu attribuer le surnom de Muralla (la muraille) du côté de l’Estadio Norberto-Tomaghello et qui ne cesse d’impressionner, année après année. D’ailleurs, son arrivée coïncide également avec la plus belle période de l’histoire de Defensa y Justicia. Avec le club, Ezequiel Unsain remporte la Copa Sudamerica en 2020 et se paye le scalp du géant Palmeiras en 2021, lors de Recopa Sudamericana (où il stoppe un tir au but). Sur une pente ascendante depuis quelques années, Ezequiel Unsain sera, à coup sûr, l’un des gardiens à suivre durant cette saison.
Son but contre le Ferroviario de Central Córdoba, en août 2021, avait fait le tour des télévisions du continent. Une frappe pleine axe, limpide, à presque trente-cinq des mètres des buts, venant lober un Rigamonti beaucoup trop avancé. Augusto Schott, 21 ans à l’époque, venant de se faire un nom.
Formé à Talleres, où il a débuté en professionnel, lors d’un match contre Newell’s en novembre 2020, le Pulpo Schott est prêté, l’été suivant, chez le promu Platense. Dans l’effectif des Calamars, le jeune latéral trouve immédiatement sa place et montre rapidement de très belles choses.Sur son côté droit, numéro 4 sur le dos, Schott fait parler ses qualités. Rapide, possédant un gros volume de jeu, le néo-calamar fait étalage de sa technique et de sa capacité à sans cesse jouer vers l’avant. S’il aime coller à la ligne pour profiter au maximum des espaces laissés par ses vis-à-vis, le Pulpo aime aussi dézonner pour se réaxer, afin d’apporter un danger supplémentaire dans les vingt derniers mètres adverses. Un danger qui ne dit pas son nom et qui a permis au jeune latéral d’inscrire trois buts et de délivrer trois passes décisives pour sa première vraie saison professionnelle.
Malgré de réelles qualités, Augusto Schott devra profiter de cette nouvelle saison en prêt à Platense pour progresser dans le domaine défensif. Faisant preuve parfois de naïveté dans ses interventions et dans son placement, son amour pour l’aspect offensif lui cause (parfois) quelques manques de lucidité. Si l’année précédente était celle de la découverte, cette année devrait être, pour Schott, celle de l’apprentissage.
Enfant de la ville de Santa Fe, Facundo Garcés est avant tout un hincha de son club actuel, Colón. « C’est très émouvant pour moi d’être champion avec mon club, rien que d’y penser, j’en ai encore la chair de poule » déclarait-il à “¿ Cómo Te Va ?” , une émission de la radio Radio Colonia, fin octobre de l’année dernière.
Issu des équipes de jeunes du Sabalero, le Garza s’est imposé, en seulement une petite année, comme un titulaire quasi-indiscutable dans la défense centrale du vainqueur de la Copa de la Liga 2021. Culminant à 1m88, Garcés est un beau bébé. Sa grande taille, précieuse pour Colón, lui confère naturellement un bel avantage dans le domaine aérien. Mais pas que.
Plus qu’une simple tour de contrôle, Garcés sait jouer avec sa tête. Le jeune défenseur (vingt-trois ans cette année) excelle dans l’anticipation et sait parfaitement lire le jeu. Sous Eduardo Domínguez, il était même l’un des premiers relanceurs de son équipe, n’hésitant jamais à monter pour filer un coup de main à ses milieux de terrain.
Si Garza est un très bon tacleur, n’hésitant jamais à faire usage de son corps comme dernier rempart, Facundo Garcés doit apprendre à défendre plus “proprement”. Avec presque un carton jaune tous les trois matchs la saison dernière, le jeune Sabalero doit apprendre à canaliser son énergie. Une saison de plus à Colón sera la bienvenue, afin de confirmer toutes les belles promesses entrevues en 2021.
Cinquième du TorneoSocios, le Fortín de Vélez ne doit pas son bon classement qu’à sa puissance offensive. Si Thiago Almada, Federico Mancuello ou encore Luca Orellano ont joué un grand rôle dans la bonne saison de Sarsfield, le secteur défensif ne doit pas être occulter. Surtout pas Lautaro Giannetti.
Formé à Liniers, le quartier historique du Fortín, Giannetti découvre l’élite en 2011et glane vite ses premiers galons de défenseur au sein de la V Azulada. Champion lors du Torneo Inicial en 2012/2013 et vainqueur de la Supercopa Argentina la même année, le Pupi devient, petit à petit, un cadre au sein de Vélez.À l’instar de Garcés, Lautaro Giannetti est un défenseur dur sur l’homme, très bon dans les airs et possédant également une très bonne qualité de relance. Une qualité précieuse chez un défenseur et qui fait le bonheur de son entraîneur, Mauricio Pellegrino, qui base son animation offensive sur les premières relances axiales, et ainsi déployer rapidement ses transitions. Un rôle parfait pour Pupi, devenu entre-temps, le capitaine de Vélez Sarsfield.
Auteur d’une grande saison en 2021, Lautaro Giannetti est, à bientôt vingt-neuf ans, un taulier du vestiaire, l’un des premiers noms couché sur la feuille de match et un des meilleurs défenseurs du championnat. Une régularité et un professionnalisme qui pourrait (peut-être) lui ouvrir les portes de l’Albiceleste, le temps de quelques sélections. Un maillot qu’il a déjà porté, lors de l’été 2016, avec la sélection olympique, au Brésil.
Lautaro Giannetti, ici à la lutte avec Lautaro Acosta lors de la demi-finale de la Copa Sudamericana 2020. Une progression linéaire pour un joueur devenu défenseur émérite en Argentine.
Enzo Díaz vient de loin, très loin même. Aujourd’hui joueur majeur de Talleres, Díaz jouait encore, il y a six années, en Torneo Federal A, l’équivalent de la troisième division argentine. Un parcours hors-norme pour un joueur qui n’a jamais rien lâché.Formé chez le Sojero d’Agropecuario, un jeune club de la province de Buenos Aires, le gaucher débarque à Córdoba en 2018, en prêt tout d’abord. Jouant une vingtaine de match lors de sa première saison, le latéral transforme l’essai et signe un contrat défintif avec la T l’année suivante. Depuis, le natif de Las Toscas ne cesse de monter en puissance.
Joueur ultra-polyvalent, capable d’évoluer comme milieu gauche ou latéral, Díaz est un joueur rapide, avec un gros volume de jeu et extrêmement fin techniquement. Une aisance qui lui permet de se débarrasser facilement de ses vis-à-vis en un-contre-un, mais aussi de se défaire facilement du pressing adverse. Centreur hors-pair, il est régulièrement utilisé comme tireur de coups de pied arrêtés lors du mandat du Cacique Medina. Avec un certain succès. En plus de ses quatre buts, l’ancien sojero a délivré la bagatelle de quatre passes décisives en vingt-trois matchs de TorneoSocios.
Si lui aussi souffre souvent d’un trop plein d’énergie (neuf jaunes et un rouge cette saison), impossible de ne pas voir le cap passé par Díaz lors de l’année écoulée. Si 2022 sera peut-être une année de transition pour un Talleres qui doit se reconstruire à certains postes, elle doit être, pour Enzo Díaz, l’année de la confirmation.
Il a débuté en professionnel il y a un an et demi, lors d’un triste Banfield-Godoy Cruz. Quatre-vingt dix minutes intéressantes pour un pibe au crépuscule de ses vingt ans. Dix-huit mois après ses débuts, Gonzalo Abrego est devenu une pièce inamovible dans le système du Traductor Diego Flores.
Né à Maipú dans la province de Mendoza, Abrego effectue ses premiers pas dans le football dans le club éponyme de sa ville, le Deportivo Maipú. Repéré par le Bodeguero de Godoy Cruz, le gamin file, à l’âge de 14 ans, parfaire ses gammes dans la cantera du club.
Révélé lors d’un match contre Banfield donc, le jeune Gonzalo n’a cessé d’impressionner depuis sa “prise de fonction” au sein du milieu de Godoy. Entouré par une génération brillante (Ezequiel Bullaude, Martín Ojeda ou encore Tomás Badaloni) et pièce préférentielle d’un entraîneur résolument tourné vers l’offensif, Abrego s’éclate. Gratteur infatigable de ballon devant l’éternel, le pêché mignon d’Abrego est, sans aucun doute, la projection supersonique. Faisant parler sa qualité de jeu dans les petits espaces, le maipucino oriente, décale ou sert toujours ses coéquipiers avec justesse. Si le gamin est à l’aise avec le ballon, il l’est aussi sans, ce qui lui permet toujours d’être une solution pour ses partenaires, soit pour donner de l’air à ses défenseurs, soit pour apporter un petit plus offensif. À vingt-deux ans, Gonzalo Abrego sera, sans aucun doute, l’une des sensations à suivre du côté de Mendoza cette saison.
Si Banfield a passé une année 2021 particulière, alternant entre le bon (6ème de Copa LPF) et le très mauvais (17ème du TorneoSocios), Giuliano Galoppo a lui confirmé son statut d’excellent milieu de terrain de première division.Fils de l’ancien joueur professionnel Marcelino Galoppo, le petit Giuliano baigne depuis son enfance dans le monde du football. Passé notamment par les équipes de jeunes de la Crema de Rafaela et par celles de Boca Juniors, Galoppo atterrit en 2016, à 17 ans, au Taladro. Sous la houlette de l’Emperador Falcioni, le gamin débute deux ans plus tard en professionnel, face au Racing Club.En 2020, après quelques apparitions sporadiques entrecoupées de quelques petites blessures, le gamin s’affirme enfin en professionnel et devient un pion essentiel du schéma de Javier Sanguinetti. Véritable box-to-box, son volume de jeu, son jeu court et sa capacité d’anticipation font de Galoppo, un milieu relayeur très solide dans l’entrejeu du Taladro.
Offensivement, sa palette s’est encore étoffée cette saison. Si Giuliano n’est pas un dribbleur-né, il reste néanmoins très efficace sous pression, à travers quelques crochets et un excellent jeu de corps. Comme pour Abrego, le jeune milieu adore se projeter dans les trente derniers mètres adverses, et peut même se muer en buteur (trois buts cette saison et quatre en Copa Diego Maradona 2020). Pas spécialement grand (1m79), Galoppo reste pourtant un danger sur coups de pied arrêtés, inscrivant cette saison, plusieurs buts de la tête. Banfield, qui va entamer une saison de transition cette année, et qui va jouer la Copa Sudamericana, pourra compter, sans aucun doute, sur le natif de Buenos Aires.
Giuliano Galoppo, ici fêtant son but contre River Plate, en novembre 2020, lors de l’édition de la Copa Diego Armando Maradona
À Newell’s, ce n’est pas talent qui manque. De Justo Giani à Juan Sforza, en passant par Nazareno Fúnez et Francisco González, la Lepra est promise à un bel avenir. Mais l’héritier, désigné par le peuple rouge et noir, s’appelle Nicolás Castro.
Né à 250 kilomètres de Rosario, à Rafaela, Castro s’illustre d’abord balle au pied avec l’un des clubs de sa ville, le 9 de Julio. Vite repéré par les scouts de Newell’s, Nico s’engage à seize ans avec les Leprosos et débute en pro trois années plus tard, en novembre 2019, lors d’une défaite contre le Bicho Colorado d’Argentinos Juniors.
Polyvalent (il peut évoluer dans le cœur du jeu, mais aussi sur un côté), Castro est un vrai joueur de rupture. Capable de démarrer très rapidement sur les premiers mètres, le gamin de Rafaela couple un bon sens du dribble avec d’excellents appuis, qui lui permettent de changer de direction comme bon lui semble. Plutôt à l’aise avec le jeu court, Nico adore décrocher et partir de très bas pour faire remonter le ballon et ainsi faire parler son jeu long. Un sens du jeu très aiguisé, qui a payé cette année, Castro ayant délivré cinq passes décisives (pour cinq buts) en vingt-cinq rencontres.
Les attentes seront grandes cette année pour Newell’s et son petit prodige. La Lepra, qui sort d’une saison compliquée sur tous les plans, cherche à se reconstruire le plus vite possible. L’arrivée de Javier Sanguinetti, un entraîneur sachant travailler avec les jeunes, pourrait clairement faire passer un cap supplémentaire à un Nicolás Castro attendu comme le successeur d’un certain Maxi Rodríguez, sur le terrain, mais aussi dans le cœur des supporters. Newell’s Carajo !
Un doublé (dont une volée en première intention) face à Estudiantes, suivi, trois semaines plus tard, d’une frappe de trente mètres contre le Racing. Voilà comment Gino Infantino, dix-huit ans, a signé ses débuts dans le monde professionnel argentin.Benjamin de ce onze, Gino Infantino incarne, du haut de son jeune âge, le futur des Canallas. Né dans la ville de Rosario, Infantino est passé dans sa jeunesse, par un bon nombre de clubs de la ville rosarina. Un talent précoce, détecté par de nombreux clubs européens comme Villarreal et l’immense Real Madrid, qui ont convié le joueur à venir faire des essais en Europe. Sans succès à chaque fois.
Débauché par Rosario Central en 2018, Gino effectue ses grands débuts en pro en Copa Argentina contre Banfield, en novembre 2020. Neuf mois plus tard, il découvre les joies de la Première Division, face à Sarmiento et s’intègre petit à petit dans l’effectif de Rosario, grâce à son entraîneur, le Kily González. Bien que formé comme milieu offensif, c’est souvent sur un côté que son coach l’utilise. Une excellente idée.
Véritable feu-follet, Infantino est un poison pour les défenseurs adverses. Sa capacité d’élimination, redoutable, en fait un joueur presque insaisissable quand il arrive lancé sur son côté. Plutôt véloce malgré un physique un peu frêle, le pibe de Rosario détient une bonne vision de jeu et adore également repiquer dans l’axe pour servir ses compagnons, ou alors prendre sa chance de loin. Si l’on doit encore se montrer patient vis-à-vis de Gino Infantino, il sera intéressant de suivre son parcours, pour sa première vraie saison complète chez les professionnels.
Bon, soyons honnêtes immédiatement. Certes, Luis Rodríguez n’est pas méconnu, au contraire même. Certes, il n’est pas non plus ailier droit, el Pulga étant généralement placé sur le front de l’attaque. Mais avec son talent, son parcours et sa longévité, il paraissait impossible de ne pas mettre Luis Rodríguez dans ce onze.
Car el Pulga est bien plus qu’un footballeur, c’est un véritable symbole. À Simoca d’abord, dans le nord du pays, où il est né, Rodríguez est un modèle d’abnégation et de réussite pour une population parfois moqué, souvent abandonnée, sujette à divers quolibets et souvent confrontée au racisme.
De prime abord, Luis Rodríguez ressemble à tout sauf à un footballeur. Trapu, un peu bedonnant, el Pulga semble faire dix ans de plus que son âge réel. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences, car sur le terrain, le simoqueño est un régal à voir jouer. À Tucumán, où le joueur a passé la majeure partie de sa carrière, ses exploits balle au pied sont encore dans toutes les têtes. Lobs, reprises de volée, coup-franc, bicyclette, tout y passe et chaque semaine, Rodríguez fait lever les foules du Monumental José-Fierro.Attaquant redoutable, el Pulga est également un créateur redoutable, qui aime faire participer les copains lors des festivals offensifs. Mais ce qui caractérise réellement le joueur, c’est son humilité et son caractère. Extrêmement travailleur, le simoqueño dispose d’un mental d’acier et ne lâche jamais rien. Un exemple ? Lors du Clásico Platense, alors qu’il évolue sous les couleurs du Lobo de Gimnasia, le vétéran inscrit un triplé en trente minutes, après avoir initialement loupé un penalty, permettant à son équipe de croire en une hypothétique victoire. Au total, l’attaquant termine la saison avec huit buts et deux passes décisives, le tout à 36 ans.
Revenu cet hiver à Colón, six mois après l’avoir quitté sur un titre de champion et deux années après une formidable aventure en Copa Sudamericana, el Pulga est arrivé pour encadrer les jeunes et filer un coup de main à un Sabalero qui va jouer la prestigieuse Copa Libertadores cette saison. À trente-sept ans désormais (depuis le 1er janvier), le natif de Simoca semble clairement au crépuscule de sa longue carrière. Une raison supplémentaire de se lever la nuit afin d’admirer les arabesques géniales de Luis Rodríguez.
Depuis une quinzaine d’années, Luis Rodríguez a pris la fâcheuse habitude de terroriser toutes les défenses du pays, en première comme en seconde division
Quatre-vingt dix neuf. En marquant de la tête, son second but du match contre River Plate, Marco Ruben est devenu à trente-cinq ans, le meilleur buteur de l’histoire des Canallas, avec quatre-vingt dix neuf buts. Au-delà de l’aspect sportif, ce titre honorifique apparaît comme une réelle consécration personnelle pour le natif de Capitán Bermúdez.
Marco Ruben, c’est d’abord une carrière de bourlingueur. De Rosario, où il a été formé, il file ensuite à River Plate avant de s’installer en Europe. À Villarreal tout d’abord, puis au Dynamo Kiev,et ensuite en France, à Evian Thonon-Gaillard, avant de bifurquer vers le Mexique et Tigres. Revenu à Rosario depuis 2016 (il a seulement été prêté à l’Athletico Paranaense en 2019), Ruben se fixe un objectif : celui de dépasser le Torito Waldino Aguirre, et devenir le meilleur buteur de l’histoire de Rosario Central.
Attaquant mobile et robuste, mentalement comme physiquement, Ruben ne dispose pas d’une palette technique impressionnante, mais est diablement efficace dans les seize mètres adverses. Sachant se rendre disponible pour ses partenaires, l’attaquant canalla peut marquer dans n’importe quelle situation. Habile du pied droit comme du pied gauche, l’attaquant est également redoutable dans le domaine aérien. À son éventail de capacité, Ruben ajoute aussi un très bon pourcentage de réussite sur pénalty.
À bientôt trente-six ans (le 26 octobre prochain), Ruben n’a désormais plus rien à prouver. Devenu meilleur buteur de son club de cœur, l’ancien pensionnaire du sous-marin jaune va simplement profiter de cette saison pour régaler de nouveau les travées du Gigante de Arroyito et augmenter son compteur but, afin d’asseoir encore un peu plus, son immortelle légende à Rosario Central.
Crédits photos : Chosen11 / Getty Images