Foot National
·23 janvier 2025
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·23 janvier 2025
Alors qu'un retour de la compétition disparue en 2020 est évoquée, focus sur dix moments marquants de l'histoire de la Coupe de la Ligue.
C'est la rumeur qui court ces derniers jours. Disparue à l'été 2020, à l'issue d'une dernière finale remportée par le Paris Saint-Germain face à l'Olympique Lyonnais au Stade de France (0-0, 6 tab à 5), la Coupe de la Ligue pourrait effectivement faire son grand retour dans l'univers du football français. Plusieurs dirigeants militeraient pour un come-back de la compétition, tandis qu'un groupe de travail plancherait sur ce projet. En attendant d'imaginer la Coupe de la Ligue renaître au sein du football français, coup d'oeil sur dix moments phares qui ont marqué l'histoire de la compétition.
Le Paris Saint-Germain, premier de cordée. À l'issue de la saison 1994-1995, le club de la capitale prolonge son âge d'or en ajoutant une ligne supplémentaire à son palmarès : la toute nouvelle Coupe de la Ligue, créée par le président de la Ligue de football professionnel (LFP) d'alors, Noël Le Graët. Un an après son deuxième titre de champion de France et un autre avant de remporter la Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe, le PSG de Luis Fernandez domine Bastia en finale (2-0) le 3 mai 1995, dans un Parc des Princes qui sonne creux. À peine 25.000 spectateurs ont garni les gradins de l'enceinte parisienne, et la compétition lancée en début d'exercice ne semble guère enthousiasmer le football français. Une première édition timide donc, avant que la Coupe de la Ligue ne prenne doucement sa place. À noter que cette même saison, le Paris Saint-Germain parvient à réaliser le doublé en glanant également la Coupe de France une dizaine de jours plus tard. PSG - Bastia, ce sera aussi l'affiche de la finale de l'édition 2015, à nouveau remportée par Paris (4-0).
Trois ans après sa première édition, la Coupe de la Ligue change de dimension en déménageant dans le flambant neuf Stade de France pour y disputer ses finales. Le 4 avril 1998, ce sont le Paris Saint-Germain, vainqueur en 1995, et les Girondins de Bordeaux, déjà finalistes la saison dernière (défaite aux tirs au but contre Strasbourg), qui ont les honneurs de s'affronter à Saint-Denis. Une affiche sous forme de répétition générale pour l'enceinte tout juste sortie de terre, et qui s'apprête à accueillir la Coupe du monde dans quelques semaines. Mais en attendant un certain France - Brésil notamment, Parisiens et Bordelais font le show. Johan Micoud ouvre le score pour les Girondins (30e), Marco Simone égalise (74e) et envoie tout ce petit monde en prolongation. Trente minutes supplémentaires durant lesquelles le PSG passe devant grâce à Raí (106e), avant que Jean-Pierre Papin passe par-là (114e, 2-2) et contraint les deux formations à se départager aux tirs au but. Mais comme un an plus tôt au Parc des Princes, Bordeaux rate le coche (2 tab à 4) et laisse Paris remporter son deuxième trophée et filer vers un nouveau doublé Coupe de la Ligue-Coupe de France.
Quand on parle de la Coupe de la Ligue, une équipe vient pratiquement directement à l'esprit. Pas le Paris Saint-Germain et son ultra-domination (voir plus bas) mais bien ... Gueugnon. En l'an 2000, le club de Saône-et-Loire créé la sensation dans la compétition. Demi-finaliste de la Coupe de France en 1991 puis brièvement passé dans l'élite du football français lors de l'exercice 1995-1996, le pensionnaire de deuxième division se hisse en finale contre toute attente. Pour débarquer au Stade de France, les Forgerons démarrent leur épopée le 8 janvier 2000, date de leur entrée en lice à Niort. Les Chamois écartés (1-0), les hommes d'Alex Dupont se paient ensuite le scalp de Toulouse (1-0) et Strasbourg (2-0) au stade Jean-Laville. Puis vient une demi-finale épique chez le Red Star, où une interminable séance de tirs au but fait la décision dans le 93 (2-2, 9 tab à 8) début avril. Quelques semaines plus tard, Gueugnon est de retour en Ile-de-France et plus précisément à Saint-Denis pour défier le Paris Saint-Germain, déjà vainqueur de deux trophées (1995, 1998). Mais pas encore de trois. Car Marcelo Trapasso (65e) et l'entrant Sylvain Flauto (90e, 2-0) font déjouer les pronostics en faveur du club de D2, également porté par son portier Richard Trivino. Unique club de deuxième division à inscrire son nom au palmarès de la Coupe de la Ligue, le FC Gueugnon marque l'histoire, une dizaine d'années avant une terrible liquidation judiciaire. Aujourd'hui, le FCG évolue en National 3.
N'est pas Zinédine Zidane qui veut. Deux ans avant la finale de la Coupe du monde en Allemagne entre la France et l'Italie, le FC Nantes et le FC Sochaux s'affrontent en finale de la Coupe de la Ligue. Balayé par l'AS Monaco la saison précédente (1-4), les Lionceaux sochaliens veulent prendre leur revanche sur eux-mêmes, tandis que les Canaris disputent leur première (et unique) finale dans l'histoire de la compétition. Mais si tout part très vite dans ce rendez-vous, Sylvain Monsoreau (18e) répondant presque aussitôt à l'ouverture du score nantaise de Grégory Pujol (13e), il faut attendre la séance de tirs au but pour départager les deux équipes. À ce petit jeu, ça commence à sentir bon pour les Nantais, qui peuvent compter sur leur gardien Mickaël Landreau pour détourner les tentatives d'Isabey et Lonfat. Vient alors le tour du capitaine du FCN. Mais l'international français, qui n'a pas tremblé en demi-finale au moment de transformer son tir au but contre Auxerre, se rate cette fois-ci. Et dans les grandes largeurs. L'enfant du club tente une panenka, qui meurt dans les gants d'un Teddy Richert pas dans tombé dans le panneau. Dans la foulée, Flachez se manque aussi pour Sochaux, puis Delhommeau pour Nantes. Benoît Pedretti, lui, assure le coup et offre le trophée aux Lionceaux.
Pas grand-monde, ce jour-là, aurait pu le rattraper. Pas même Usain Bolt. Le 22 avril 2006, c'est au tour de l'AS Nancy Lorraine et de l'OGC Nice de disputer leur première finale de Coupe de la Ligue. Au Stade de France, les deux formations se retrouvent quelques semaines après une houleuse confrontation en Ligue 1, marquée notamment par l'expulsion du défenseur lorrain André Luiz. Le Gym, vainqueur d'une courte tête, fait alors office de favori pour ce rendez-vous en Ile-de-France face à un promu nancéien logiquement à la lutte pour son maintien. Mais à Saint-Denis, les Rouge et Blanc sortent les muscles et tiennent tête aux Aiglons. Ce sont même les partenaires de Benjamin Gavanon qui ouvrent la marque par l'intermédiaire de Moncef Zerka (23e). En face, les coéquipiers du jeune Hugo Lloris s'en remettent au talent des offensifs et notamment de Marama Vahirua pour égaliser (49e). Réduite à dix après l'exclusion de Sébastien Puygrenier (61e), l'ASNL s'accroche et reprend l'avantage grâce à une tête retournée de Kim (66e, 2-1). Avantage définitif, pour la plus grande joie du coach nancéien Pablo Correa. Au coup de sifflet final, le technicien uruguayen explose de joie et file traverser la pelouse du Stade de France dans un sprint extatique et mémorable.
C'est l'un des matchs les plus marquants de l'histoire de la Coupe de la Ligue. Le 27 février 2008, Le Mans accueille Lens dans le feu stade Léon-Bollée pour la deuxième demi-finale de l'édition. Au lendemain de la qualification du Paris Saint-Germain contre l'AJ Auxerre (3-2), Manceaux et Lensois, pensionnaires de Ligue 1, s'apprêtent à offrir un spectacle renversant aux 13.000 spectacteurs présents. Les hostilités sont lancées par Gervinho, la flèche mancelle (22e). Mais les hommes de Rudi Garcia se sabordent et voient leur attaquant De Melo inscrire un but contre son camp (36e). Yebda remet les Sarthois aux commandes du tableau d'affichage juste avant la pause (45e), mais les Sang et Or trouvent encore la force d'égaliser une minute plus tard grâce à Rémy (45+1e, 2-2). Le vent de folie se prolonge en deuxième période à Léon-Bollée. Dindane (53e) et un nouveau csc du gardien manceau Pelé (64e) mettent le Racing sur de bons rails. C'était sans compter sur Matsui (66e) et De Melo (67e) qui basculent la rencontre dans l'irréel (4-4). Sous la pluie, le dernier mot en revient aux visiteurs. Au bout de la prolongation, Keita déclenche une frappe assassine à l'extérieur de la surface (117e, 4-5) et envoie Lens disputer la finale face au Paris Saint-Germain ... quelques semaines avant d'être relégué en Ligue 2.
Le samedi 29 mars 2008, c'est donc le Paris Saint-Germain et le RC Lens qui s'affrontent en finale. Au Stade de France, ce sont deux équipes malades et à la lutte pour leur maintien en Ligue 1 qui animent les débats, lancés pour de bon lorsque le redoutable Pedro Miguel Pauleta donne l'avantage à son équipe (19e). Au retour des vestiaires, le Racing peut lui aussi compter sur l'un de ses hommes providentiels, Éric Carrière, pour égaliser (51e). Il faut ensuite attendre les arrêts de jeu pour que Bernard Mendy, sur un penalty discutable, offre le titre et un peu de joie au peuple parisien (90+3e, 2-1). Mais au-delà de ce dénouement terrible pour les hommes de Jean-Pierre Papin, relégués en Ligue 2 à l'issue d'une saison chaotique, cette finale est surtout marquée par la banderole de la honte. Alors que la comédie de Dany Boon cartonne au cinéma, les Boulogne Boys déploient un message désastreux dans les tribunes : "Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis." La banderole ne passe pas et devient une affaire nationale. Quelques semaines plus tard, le groupe d'ultras parisiens est dissous par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. En janvier 2011, trois des auteurs de la banderole sont condamnés à 600, 500 et 300 euros d’amende et d’un an d’interdiction de stade.
Neuf ans après Gueugnon, c'est un autre club de Ligue 2 qui marque l'histoire de la compétition : le Vannes OC. Le club breton, qui évolue aujourd'hui en National 3, entre plus précisément en lice le mercredi 3 septembre 2008, quelques mois après avoir acté une historique montée en deuxième division. Pour fêter ça, le VOC balaye Dijon (L2) au stade de la Rabine (3-0) au premier tour, puis écarte Amiens (L2) lors du second (3-2). Grâce à ces résultats, les partenaires de Frédéric Sammaritano et Christophe Revel s'autorisent le droit de disputer les seizièmes de finale, qui marquent l'entrée en lice de la plupart des clubs de Ligue 1. Justement, les joueurs du Morbihan s'offrent le scalp d'un pensionnaire de l'élite, en l'occurence Valenciennes, à l'issue d'un match complètement fou (3-3, 5 tab à 4). C'est ensuite Auxerre (2-0) et Metz (1-1, 4 tab à 3) qui succombent. Dans le dernier carré, le VOC frappe encore fort et éjecte l'OGC Nice au stade du Ray (1-1, 4 tab à 3). Sensation ! Stéphane Le Mignan et sa bande débarquent donc au Stade de France pour la finale du 25 avril 2009, où attend un très gros morceaux : Bordeaux. Face à la grande surprise de cette édition, le futur champion de France entraîné par Laurent Blanc ne fait pas dans le sentiment et boucle l'affaire en une mi-temps avec des buts de Wendel (3e), Planus (10e), Gouffran (13e) et Gourcuff (40e, 4-0). Une correction. Mais l'essentiel est ailleurs. S'il n'inscrit pas son nom au palmarès, Vannes peut se targuer d'être le deuxième club et dernier club de Ligue 2 à avoir atteint une finale de Coupe de la Ligue. Et l'épopée, elle, est éternellement inscrite dans la mémoire collective vannetaise.
Brandão et la Coupe de la Ligue, c'est une histoire à part. C'est effectivement à travers cette compétition que l'attaquant brésilien possède ses principaux faits d'armes dans l'Hexagone. Avec l'Olympique de Marseille, tout d'abord. Le 27 mars 2010, le club de la Cité phocéenne, qualifié en finale grâce à un doublé de son rugueux avant-centre contre Toulouse en demi-finale, remporte la première Coupe de la Ligue de son histoire en dominant Bordeaux (3-1). S'il ne fait pas parler de lui devant les cages, l'atypique buteur marque les esprits pour son célèbre "Non, non, je l’ai pas touché. Je l’ai pas touché !" auprès de l'arbitre monsieur Lannoy, largement détourné depuis sur les réseaux sociaux.
L'OM, qui réalise le doublé en glanant le championnat quelques semaines plus tard, prend goût à ce trophée et enchaîne un second la saison suivante face à Montpellier (1-0), puis un troisième dans la foulée contre l'Olympique Lyonnais (1-0, a.p.). Muet face au MHSC, Brandão est cette fois-ci décisif face à l'OL. Unique buteur du match, l'Auriverde prolonge son histoire d'amour avec la Coupe de la Ligue en rejoignant l'AS Saint-Étienne. Pour la quatrième année consécutive, l'ancien joueur du Chakhtar Donetsk est au rendez-vous de la finale. Et comme un symbole, c'est de nouveau lui qui inscrit le but de la victoire face au Stade Rennais (1-0). Un quatrième sacre qui en appelle un cinquième ? En 2015, nouvelle épopée en Coupe et nouvelle finale, cette fois-ci sous le maillot du SC Bastia. Mais en face, le Paris Saint-Germain, trop fort (0-4), prive le Sud-Américain d'un nouveau trophée. Au palmarès, ce sont les Parisiens Thiago Silva et Marco Verratti qui détiennent le record de victoires dans la compétition (6).
Au palmarès, il y a clairement le Paris Saint-Germain et les autres. Premier vainqueur de l'histoire face à Bastia en 1995 (2-0), le club de la capitale en est aussi le dernier face à l'Olympique Lyonnais durant l'été 2020 (0-0, 6 tab à 5). Au total, c'est neuf trophées que le PSG compte dans son armoire. Entre 2014 et 2018, le recordman a carrément fait de la Coupe de la Ligue SA compétition en remportant cinq éditions consécutives. Une véritable mainmise, qui s'illustre aussi au rayon des buteurs : avcec 15 buts inscrits uniquement pour le PSG, Edinson Cavani en est le meilleur buteur de l'histoire en compagnie de Pedro Miguel Pauleta (5 buts pour Bordeaux, 10 pour le PSG). Seule petite ombre au tableau pour le Paris Saint-Germain : son unique défaite (en dix finales) face à Gueugnon en 2000. Satanés Forgerons !
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