Lucarne Opposée
·16 novembre 2024
Lucarne Opposée
·16 novembre 2024
Dernière journée de la phase aller, toutes les équipes se sont maintenant rencontrées au moins une fois. Si certains écarts se sont creusés, la bataille fait rage sur d’autres fronts.
Les Chollima vont-ils surfer sur la vague de succès de leur consœur ? Ça fait plaisir en tout cas de revoir la Corée du Nord à ce niveau de football. Mais en face, l’Iran est revenu en mode machine, comme le démontre la raclée infligée au Qatar en octobre. Sur la pelouse inégale du stade de Vientiane au Laos (où la Corée du Nord « reçoit »), les Chollima ne se laissent pas intimider et tentent quelques incursions rapidement repoussées. Le temps que le diesel iranien se mette en branle et Ghayedi ouvre la marque sur une superbe passe de Taremi (0-1, 26e). L’attaquant de l’Inter est encore à la passe sur le superbe une-deux avec Mohebbi qui inscrit le but du break (0-2, 41e). Trois minutes plus tard, hat-trick d’assists pour Taremi, encore une fois pour un Mohebbi oublié (0-3, 44e). Mais le carton rouge de Khalilzadeh à la 52e rebat les cartes. L’omniprésent Taremi inscrit enfin un but, mais dans son camp (1-3, 56e), avant que Kim Yu-song n’installe le doute dans les esprits iraniens (2-3, 60e). Taremi, décidément dans tous les coups, obtient un penalty quelques minutes plus tard. Parti pour se faire justice, il voit le gardien nord-coréen arrêter sa piètre tentative. Les offensives de la Corée du Nord se succèdent, Jong il-Gwan touche la barre, l’Iran est au bord de l’asphyxie, mais l’Iran tient bon et se rapproche inexorablement des Amériques.
Derrière, en pleine bataille pour les barrages, Émirats arabes unis et Kirghizistan avaient gratté des points importants à gauche à droite même si à l’heure de s’affronter, l’avantage était pour les Émiratis qui font généralement bon usage de leur avantage à domicile. Et il n’y a finalement pas eu de match. Sultan Harib exploitait une horrible passe en retrait de Zarypbekov pour éliminer Tokotaev et ouvrir le score (1-0, 15e), vingt minutes plus tard, Meloni faisait le break sur une passe de Lima (2-0, 35e) avant d’être une dernière fois à la passe à la 89e pour le doublé d’Harib qui valide la bonne opération émiratie. Prochain match, le derby à domicile contre le voisin qatari ! Pour les Kirghiz, la messe semble dite.
La période dorée du Qatar semble se refermer tout doucement. Avec une seule victoire en quatre matchs, les protégés de Tintín Márquez sont déjà largués par le duo de tête. L’Ouzbékistan, par contre, est en pleine bourre et pouvait faire une excellente opération en revenant de Doha avec une victoire. Ce sont pourtant les Qataris qui réalisent une première mi-temps de feu. Afif a toujours des jambes de tonnerre et, sur une contre-attaque rondement menée, il sert l’inévitable Almoez Ali, couvert par Khusanov, qui ouvre le score (1-0, 25e). Un quart d’heure plus tard, il tire un coup-franc parfaitement dosé qu’Almoez Ali catapulte dans les filets d’un Yusupov dépassé. Les Ouzbeks, qui ont perdu Shomurodov sur blessure à la 20e, sont au fond du trou. Mais la deuxième mi-temps va voir une spectaculaire remontée ouzbèke. Celle-ci se matérialise par un doublé de la tête du petit Fayzullaev à la réception d’un centre de Alizhonov (2-1, 75e), puis Masharipov (2-2, 80e). Avant le tournant du match. Mohammed Waad accroche Fayzullaev en position de dernier défenseur. Lucas Mendes l’aurait-il rattrapé ? Toujours est-il que le défenseur qatari s’en sort avec un jaune. Le temps additionnel interminable finit par sourire au Qatar, Boualem Khoukhi prolongeant un coup-franc vers Lucas Mendes qui loge la balle dans la lucarne au bout du bout (3-2, 90+12e). Cruel pour les Ouzbeks qui perdent une occasion de prendre le large, et qui voient Émiratis et Qataris revenir à trois points.
Aucune surprise pour le match opposant le Koweït et la Corée du Sud. Rapidement, les hommes de Hong Myung-bo ont montré qu'il existait une classe d'écart entre les deux pays. Absent au pressing et dans les duels, incapable d'enchaîner trois passes à la relance ou encore approximatif au marquage, le Koweït n'a tout simplement pas existé. Certes, à l'heure de jeu Mohammad Daham donnait quelques espoirs à ses supporters en réduisant l'écart au score d'une superbe volée, mais il ne s'agissait que d'une fulgurance. Bien avant cela, Oh Se-un avait ouvert le score sur un délice de ballon de l'homme du match, Hwang In-beom, puis Son Heung-min avait inscrit son cinquantième but sous les couleurs de la Corée du Sud sur pénalty. À quinze minutes de la fin de la rencontre, Bae Jun-ho, de nouveau trouvé parfaitement par Hwang In-beom, inscrivait le troisième et dernier but sud-coréen (1-3). Une victoire qui permet aux Guerriers Taeguk de s'envoler en tête du classement.
Toujours à la recherche d’une première victoire dans ces éliminatoires, les Palestiniens se déplaçaient chez des Omanais qui soufflent le chaud et le froid. Dos au mur, ils devaient absolument aller chercher un succès pour lancer leur campagne pour de bon. Mais les mêmes maux entrevus lors des matchs précédents ont refait surface. Un 4-4-2 pas adapté aux forces en vigueur et un manque criant à la finition. Wessam Abou Ali, si performant avec Al-Ahly, semble emprunté dans la tactique de Makram Daboub. Et malgré une domination aux tirs, c’est Oman qui plante le clou dans le cercueil. Issam al-Sabhi s’offre un rush du milieu de terrain mais bute sur Rami Hamadi. Muhsen al-Ghassani a bien suivi et l’attaquant de Bangkok United ouvre le score dans un stade en folie (1-0, 83e). La Palestine ne reviendra pas et reste au fond du classement, tandis qu’Oman remonte dans la zone de barrage et bataillera jusqu’au bout.
Énième derby dans ce groupe mais qui rappellera des souvenirs opposés aux supporters des deux équipes. Lors de la dernière Coupe d’Asie, Aymen Husseyn avait été exclu de façon incompréhensible après son but face aux Jordaniens. Les voisins rivaux se retrouvaient donc pour enfin se détacher de la meute et coller aux basques de la Corée du Sud. Il n’en sera rien. Dans ce derby haché et âpre, peu d’occasions à se mettre sous la dent. Fahad Talib brille dans les cages irakiennes et se montre bien plus rassurant qu’un Jalal Hassan vieillissant. Lui et son homologue Yazid Abou Layla sont bien les seuls à être en vue, ce que ne font ni Aymen ni Al-Taamari. La dernière occasion est pour l’Irak mais le tir de Manaf Yunis s’envole dans le ciel de Basra. La Corée du Sud prend le large dans le groupe, tandis qu’Oman revient à deux points. La Jordanie est actuellement à la bonne place, mais il reste cinq matchs à tenir. Pour l’Irak, il va falloir soigner une efficacité offensive en état grippal.
Le fiasco Mancini viré, c’est la bonne vieille chemise blanche d’Hervé Renard sur le banc saoudien. Et pour sa première sortie, ce n’est ni plus ni moins qu’un long déplacement en Australie qui l’attend. Une Australie peu rutilante également et qui attend encore l’effet Popovic. Le match entre deux équipes de niveau similaire n’est donc pas folichon et les gardiens n’ont pas à s’employer outre mesure. Mais dans le temps additionnel, Sultan al-Ghannam envoie une frappe rasante dans les filets australiens et glace le stade. Hors-jeu ? L’attente du VAR est interminable. L’arbitre confirme la décision de la vidéo et les deux équipes se quittent sur un nul. Une mauvaise opération comptable pour les deux adversaires qui voient le Japon s’envoler et les poursuivants leur souffler dans le cou.
Fidèle à sa réputation de poil à gratter, Bahreïn a déjà engrangé cinq unités et peut légitimement se glisser dans la course aux barrages. En face, la Chine a décroché sa première victoire en tremblant face à l’Indonésie et a peut-être enfin enclenché son cycle. Il ne fallait cependant pas s’attendre à une orgie de football avec deux équipes qui manquent cruellement de créativité lorsqu’il s’agit de faire le jeu. Prédiction presque réalisée jusqu’à la 87e. Ali Haram pense donner la victoire à Bahreïn mais le goal est désavoué pour hors-jeu. Dans la minute qui suit, la Chine profite du coup derrière la tête pour marquer par Yuning Zhan (0-1, 90+1e). Très belle opération pour les Chinois qui remontent en position de barragiste.
Le chouchou des fans de foot asiatique va-t-il enfin passer la première ? Après un nul frustrant au Bahreïn, l’Indonésie avait déchanté lors d’une défaite évitable en Chine. Pour cette nouvelle fenêtre de foot, elle reçoit du très lourd avec le Japon et l’Arabie saoudite. Premier match face aux monstrueux Samurais Blue qui écrasent tout (sauf l’Australie) sur leur passage. La première demi-heure est cependant équilibrée et les hommes de Shin-tae Yong font jeu égal avec ceux d’Hajime Moriyasu. Struick, Oratmangoen et Haye ont tous des occasions d’ouvrir la marque mais manquent toujours de finition. Faute grave. Après quelques tâtonnements, le Japon passe la seconde. Sur une merveille de jeu vertical, la défense indonésienne est dépassée et Ogawa bonifie le centre de Minamino dans les filets (0-1, 35e). La machine est lancée et Minamino fructifie un beau service de Mitoma (0-2, 40e). La messe est dite, le reste n’est que polissage de la différence de buts. Morita envoie un cachou dans les filets de Paes (0-3, 49e), Sugawara s’offre une frappe de mammouth après un rush côté droit (0-4, 69e). Pas de miracle pour l’Indonésie, engluée à la dernière place, tandis que le Japon entrevoit l’autre côté de l’Atlantique.
Avec Baptiste Mourigal (Corée du Sud). Photo une : Robertus Pudyanto/Getty Images