Olympique-et-Lyonnais
·31 mai 2025
Dans la situation de l'OL, la jeunesse en guise de solution ?

Olympique-et-Lyonnais
·31 mai 2025
Mathieu Patouillet (21 ans), Justin Bengui (19 ans), Achraf Laâziri (21 ans), Teo Barišić (20 ans), Islamdine Halifa (20 ans), Mahamadou Diawara (20 ans), Enzo Molebe (17 ans), Alejandro Gomes Rodríguez (17 ans)... Ces noms, pour les suiveurs réguliers de l'OL, ne sont pas inconnus. Nous pourrions même ajouter celui de Saël Kumbedi (20 ans). De jeunes visages que probablement, nous verrons plus régulièrement la saison prochaine, du moins pour certains.
Au vu de la situation à la fois financière et sportive de l'Olympique lyonnais, il est extrêmement difficile de se projeter sur les contours de l'effectif pour 2025-2026. Une chose est sûre, il sera largement renouvelé. Entre le départ de joueurs en fin de contrat, dont Alexandre Lacazette et potentiellement Nicolas Tagliafico, et les transferts nécessaires pour la survie du club (Rayan Cherki, mais bien d'autres encore), bien malin celui qui pourra prédire ceux présents lors de la reprise de l'entraînement le 7 juillet.
Certes, une bonne nouvelle est arrivée cette semaine. L'équipe pourra jouer la Ligue Europa, une qualification arrachée à l'ultime seconde grâce au Havre, et au succès parisien en Coupe de France. La Fédération a accordé la licence européenne aux Rhodaniens, un sésame obligatoire afin d'y prendre part. Voilà, c'est à peu près tout ce que l'on sait à l'aube de débuter le mois de juin.
Pour le reste, il faudra attendre les réponses de la DNCG, ce qui arrivera dans un peu plus de trois semaines désormais, le 24 juin. En attendant, l'OL navigue à vue, scrute le marché, mais ne pourra rien faire sans le feu vert du gendarme financier. Et il n'est pas certain d'ailleurs qu'il l'obtienne. Rappelons qu'en novembre 2024, l'instance avait rétrogradé administrativement l'Olympique lyonnais.
Si aujourd'hui, la tendance n'est pas forcément à une relégation, il est envisageable que les septuples champions de France se retrouvent entravés par un encadrement de la masse salariale et/ou une interdiction de recruter. Sanctions déjà en vigueur depuis l'hiver dernier.
Comment dès lors bâtir un groupe s'il faut se séparer de plusieurs éléments pour renflouer les caisses, sans avoir la possibilité d'en faire venir en retour ? Le club pourrait ainsi se retrouver à faire appel à plusieurs des garçons cités plus haut, des solutions internes qui ont le mérite d'avoir connu l'environnement professionnel. Une jeunesse lancée dans le grand bain, à l'image de Molebe, Gomes Rodríguez et Barišić, qui ont porté pour la première fois la tunique rouge et bleu la saison passée.
Paulo Fonseca a déjà commencé à en incorporer certains à l'entraînement, faisant appel à plusieurs footballeurs évoluant sous les ordres de Gueïde Fofana. Maintenant, il existe un monde d'écart entre se frayer une place la semaine chez les pros, et être apte à offrir une solution viable en Ligue 1. "L'idéal, c'est de pouvoir convoquer certains jeunes chez les grands, et s'ils ne jouent pas, de les rebasculer en réserve le lendemain. Mais puisque les rencontres ont habituellement lieu le samedi soir (en National 3), ce n'est pas évident, nous expose Robert Valette, qui a navigué pendant plus de 20 ans à la formation de l'OL. C'est aussi le souci d'avoir un effectif professionnel très étoffé qui leur bouche la place."
Surtout, tous n'en sont pas au même stade de développement. Diawara et Kumbedi ont déjà évolué en L1 par exemple. Les autres n'en ont qu'un rapide aperçu, ou n'ont côtoyé que les divisions nationales inférieures. Alors comment savoir s'ils sont en mesure de franchir le cap ? "Ils doivent au moins évoluer de manière régulière avec le groupe Pro 2, car ça reste le meilleur moyen de les confronter à des adultes, rappelle l'ancien défenseur lyonnais (1969-1976). Avant, ils jouent entre eux, avec des garçons plus ou moins de leur âge. Donc l'une des préoccupations serait de le faire remonter en National 2 afin qu'ils se mesurent à un niveau de jeu supérieur. Mais c'est très dur."
Troisièmes de leur poule en N3, les Rhodaniens ont coincé au moment de se mêler à la lutte pour la première place. Mais le niveau moyen affiché lors de l'exercice 2024-2025 peu rassurer quant à leur capacité à se mesurer aux meilleures équipes du cinquième échelon français. Avec quelques joueurs se mettant en valeur, à l'image d'un Yacine Chaïb (20 ans), d'un Romain Perret (20 ans), d'Yvann Konan (18 ans), et de Gomes Rodríguez.
Tous n'auront pas l'opportunité de s'exprimer ici à l'OL, mais ils devraient être quelques-uns à avoir leur chance. Et pour les aider, il faudra les encadrer avec des hommes d'expérience. Qui et combien seront-ils ? Voilà une question présentement sans réponse.
Une situation qui peut rappeler la période entre 2011 et 2016, avec l'éclosion des Alexandre Lacazette, Nabil Fekir, Corentin Tolisso, Clément Grenier, Maxime Gonalons, Samuel Umtiti ou encore Jordan Ferri. Des noms que connaît bien Robert Valette. "Ils étaient arrivés un peu avant. Mais lorsque je les ai eus, on terminait fréquemment finalistes ou vainqueurs du championnat des réserves. Ils sont tous passés par là, et ils étaient prêts à aller voir plus haut, se remémore-t-il. Comme on dit, il y avait du "matos". Ont-ils le même aujourd'hui, je ne sais pas. Mais il fallait faire quelque chose puisqu'on devait payer le stade. Donc petit à petit, cette génération fut lancée dans le grand bain. Ils ont fini par répondre aux attentes, en confirmant ce qu'on pensait d'eux."
L'Olympique lyonnais s'apprête-t-il à revivre cette époque mêlant jeunesse et besoin de retrouver de la trésorerie ? Cela n'avait pas si mal fonctionné il y a dix ans, même si les titres n'avaient pas forcément suivi. D'autres diront qu'avec les investissements des dernières saisons, ce ne fut pas vraiment mieux. A voir quel sera le projet enclenché cet été, qui dépendra notamment, et comme souvent maintenant, de la DNCG.
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