Derniers Défenseurs
·10 février 2021
Derniers Défenseurs
·10 février 2021
Tout juste sacré champion du Mexique avec Club León, Ángel Mena aborde l’année 2021 avec ambition. Désormais joueur clé de sa sélection, l’Équateur, il rêve de rejoindre l’Europe et de remporter la Copa América. En exclusivité pour Derniers Défenseurs, le joueur qui vient de fêter ses 33 ans se confie dans un entretien exceptionnel.
Derniers Défenseurs : Bonjour Ángel, tout d’abord merci pour ton temps, comment vas-tu après ton retour sur les terrains hier soir et ton premier match du tournoi Guard1anes Clausura 2021 ?
Ángel Mena : Ça va, je suis content de reprendre, de démarrer un nouveau tournoi avec beaucoup d’ambition. Je veux bien figurer, marquer beaucoup de buts, mais avant tout je suis content de revenir.
Après ta blessure lors de la finale du précédent tournoi tu es enfin à 100% ?
Oui, hier (lundi 1er février, ndlr) j’ai enfin pu rejouer en match officiel, c’est là qu’on se rend compte si on est bien ou pas, et le test a été bon pour vérifier que j’étais complètement guéri. Je suis très content d’avoir pu jouer et d’avoir pu retrouver mes coéquipiers sur le terrain, c’est toujours motivant.
J’imagine que tu es content du résultat (victoire 3-1 face à San Luis, ndlr) ?
Oui très content, la victoire nous manquait. On courait après depuis deux matchs et gagner à la maison nous encourage et nous aide dans le travail de la semaine.
Que penses-tu de ce qu’il s’est passé le week-end dernier avec les Rayados (le match Monterrey-León a été reporté en raison d’une vingtaine de cas de COVID chez les locaux, ndlr) ?
C’est un sujet délicat. On est tous au fait de la pandémie, malheureusement cela peut arriver à n’importe quelle équipe. Cela a gêné beaucoup de personnes mais je pense qu’ils ont su bien gérer, désormais on est tranquilles avec ça et j’espère qu’ils se portent tous bien et avant tout qu’ils sont en bonne santé. Le club a géré de façon très responsable, ils ont pu isoler les joueurs positifs.
De façon générale, comment a changé ton quotidien depuis la pandémie ? J’imagine que le public te manque ?
Bien sûr, c’est le cas pour tous les footballeurs dans le monde. Les supporters sont une part importante de ce sport, ils nous manquent, mais les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils reviennent donc il faut continuer d’être vigilants. Le moment viendra où l’on pourra se réunir autour d’un match avec du public dans les tribunes. C’est ce que l’on souhaite tous mais on doit encore attendre un peu.
Tu penses que jouer sans public reste une meilleure solution que de stopper le championnat comme au printemps ?
Oui, les protocoles au sein des clubs et de la ligue permettent un meilleur contrôle, et ce serait totalement différent avec du public. Il serait compliqué de gérer des milliers de personnes dans les tribunes et pour moi on ne peut encore les faire revenir.
Pour revenir au football, comment pourrais-tu te présenter pour le public français qui ne te connaît peut-être pas ?
Je suis un joueur offensif, ailier, j’ai déjà joué second attaquant et je m’y suis également bien senti. Pour un joueur de côté je pense que j’ai un bon nombre de buts marqués, ce qui est important. Défensivement, j’essaie d’aider, je suis un joueur qui se sacrifie dans les tâches défensives pour ses coéquipiers. J’aime conduire le ballon, j’ai une bonne technique, j’essaie d’éliminer mes adversaires pour mettre mes coéquipiers dans les meilleures conditions face au but.
Tu as affronté André-Pierre Gignac plusieurs fois, que pourrai-tu me dire sur lui ? Qu’as-tu pensé de lui quand tu étais en face de lui sur le terrain ?
C’est un joueur déterminant, sans aucun doute. Il est important pour son équipe, et en tant qu’adversaire on ressent toujours un peu de crainte face à lui, c’est comme ça que je le vois. C’est un joueur à qui on ne doit pas laisser beaucoup d’espace parce qu’il a toujours le but dans la tête et pour un attaquant c’est primordial. Il a déjà gagné des matchs à lui tout seul : je crois que ça fait du bien à notre championnat d’avoir ce type de joueurs, avec beaucoup de caractère et qui donne toujours le meilleur pour son équipe. Pour moi n’importe quelle équipe voudrait l’avoir.
Pour revenir à toi et à tes débuts, quels ont été tes meilleurs souvenirs en Équateur et particulièrement à Emelec (son club formateur, ndlr) ?
Les buts les plus importants ont sans aucun doute été ceux que j’ai marqués dans les différentes finales. Il y eu des moments magnifiques : remporter trois championnats consécutifs, le fait que l’on me considère comme un joueur important dans l’histoire du club, … cela me rend très fier. J’ai toujours voulu laisser une marque dans l’histoire du club et au final j’ai réussi. Ce sont des bons souvenirs qui me restent en tête, et qui sait, je reviendrai peut-être un jour… mais dans tous les cas durant mon passage là-bas on a accompli des grandes choses et j’en suis très satisfait.
Donc tu aimerais terminer ta carrière là-bas après ton passage au Mexique ?
Je pense que n’importe quel joueur est séduit par l’idée de retourner dans le club de ses débuts, qui plus est si tu as vécu des moments inoubliables comme ça a été le cas pour moi à Emelec en étant trois fois champion consécutivement. C’est le club de ma ville, ma famille est là-bas. Beaucoup de facteurs peuvent influer pour qu’un joueur décide de revenir dans son club formateur. Ça dépend aussi de la position du club, s’il veut de moi. Si cela se fait tant mieux mais sinon pendant la période où j’étais là-bas j’ai toujours donné le maximum. Aujourd’hui je suis à León, je suis très heureux ici et je veux accomplir de grandes choses comme je l’ai fait en Équateur. Je travaille dur pour y arriver.
Comment s’est passée ton adaptation du championnat équatorien au championnat mexicain ? Qu’est-ce qui a été difficile ?
Peut-être le mode de vie, la nourriture, etc. Mais au niveau footballistique, ça a bien marché pour moi la première année quand je suis arrivé à Cruz Azul (2017-2018, ndlr). Ensuite j’ai eu des blessures qui m’ont empêché de jouer et d’avoir de la continuité. À cause de cette situation j’ai demandé à changer d’équipe, je voulais changer d’air et je suis arrivé à León où j’ai pu à nouveau avoir du temps de jeu et prendre du rythme. J’avais besoin de ça pour reproduire ce que j’avais fait durant ma première année à Cruz Azul. Donc au niveau de l’adaptation footballistique ça s’est bien passé, je ne peux pas dire que ça a été particulièrement difficile.
Il y a des différences entre le football mexicain et équatorien. Ici il y a beaucoup plus de joueurs étrangers et même des joueurs venant d’Europe comme Gignac, Guido Pizarro, et beaucoup d’autres. C’est une ligue attractive et très compétitive, elle est beaucoup plus forte. En Équateur ce n’est pas pareil mais le championnat grandit, j’ai vu qu’il est classé 10ème des championnats mondiaux (ranking de l’IFFHS, ndlr). Cela montre que le football équatorien se développe. Donc oui il y a des différences mais je pense qu’on doit être fiers des championnats dans lesquels on a pu évoluer, je viens d’Équateur donc pour moi c’est un beau championnat car il représente mon pays mais la Liga XM m’a accueilli de grande manière et c’est un championnat très fort.
Pour beaucoup de joueurs sud-américains, la Liga MX est l’un des championnats les plus attractifs du continent. Avant d’arriver tu partageais aussi ce sentiment ?
Oui, en tant que sud-américain on vise le Mexique, le Brésil, l’Argentine, qui peuvent être des tremplins pour l’Europe. Indépendamment de la destination, je pense que quitter son pays est une progression, c’est toujours une bonne chose. Je suis content d’être où je suis actuellement.
Pour toi quel est le meilleur joueur du championnat mexicain actuellement ?
Le meilleur joueur du championnat c’est moi (rires). Non plus sérieusement, je me considère comme un joueur très important. Mais sans me prendre en compte et en regardant les autres joueurs, je peux dire qu’ils ne se sont pas trompés en choisissant « Chapito » Montes. Pour moi c’est le meilleur joueur, il l’a montré lors du tournoi précédent. Je peux aussi mentionner Gignac, Carioca, Tesillo, … ce sont différents postes mais ce sont les meilleurs dans leurs rôles. Des joueurs très importants qui ont montré de la régularité et surtout un très haut niveau.
Qu’est ce qui explique selon toi que ça ait moins bien marché à Cruz Azul qu’à León ? Quelles sont les différences au sein des deux clubs ?
Pour Cruz Azul, la blessure que j’ai eue m’a fait perdre beaucoup de rythme. Je n’ai pas pu reprendre ma place de titulaire et ça m’a beaucoup dérangé. En tant que joueur tu veux jouer, être tout le temps titulaire. Pendant la plus grande partie de ma carrière j’ai toujours été titulaire. Et quand on ne l’est pas c’est difficile à digérer. Je l’ai compris au début car je revenais de blessure mais ensuite je n’ai peut-être pas été traité de la meilleure des façons alors que j’avais déjà montré que j’avais la capacité pour jouer dans cette équipe. C’est là qu’il y a eu une cassure. Même si je n’ai pas trop joué les six derniers mois, le club a été correct avec moi, ils m’ont proposé de prolonger un an et demi. León est arrivé, j’avais aussi l’option d’aller à Toluca. Mais j’ai choisi León notamment grâce à Christian « Chaco » Giménez, un grand joueur, qui a des relations au sein du Grupo Pachuca (groupe propriétaire du C.F Pachuca et du Club León, ndlr). J’ai joué avec lui à Cruz Azul et on a créé une belle amitié, il a beaucoup influé sur mon choix de rejoindre León. Et je ne me suis pas trompé parce que même si c’est un club plus « modeste » que Cruz Azul, les gens sont passionnés, prêts à t’aider pour que tu donnes le meilleur de toi. Tout ça a fait que je me suis senti plus utile, j’ai engrangé de la confiance. Le staff a été primordial, « Nacho » Ambriz m’a aidé à revenir à mon meilleur niveau et donc on ne s’est pas trompés en choisissant León.
Raconte-nous ta première discussion avec ton entraîneur Ignacio « Nacho » Ambriz.
C’est une anecdote très importante que peu de gens connaissent. Il m’a appelé juste avant le dernier match de la phase régulière du tournoi Apertura 2018. On affrontait Morelia et la Liguilla commençait juste après. Ma réponse a été… je pense que c’était la réponse adéquate en tant que professionnel. Ce n’était pas le moment de parler avec un autre club alors que j’étais toujours avec Cruz Azul et que la Liguilla allait commencer. La réponse de « Nacho » m’a plu, il a su me comprendre alors que d’autres auraient pu mal le prendre. Je lui ai juste dit que ce n’était pas le moment pour parler de ça, et qu’à la fin du tournoi je serai disposé à l’écouter et attentif à sa proposition. Quand je suis rentré en Équateur le lendemain de la finale on a commencé à me parler de León. J’ai discuté avec « Chaco » (Giménez, ndlr), les négociations ont commencé, je n’ai plus reparlé à « Nacho » Ambriz jusqu’à mon arrivée (rires).
C’est aujourd’hui l’un des entraîneurs les plus reconnus au Mexique, que t’a t-il apporté sur un plan personnel et en tant que footballeur ?
Je crois que tous les entraîneurs t’apportent quelque chose. Que tu joues ou pas, ils t’apportent certains enseignements. « Nacho » a été très positif pour ma carrière, surtout pour reprendre confiance et récupérer mon niveau. Il a toujours été franc sur ce qu’il attendait de moi, ça a été fondamental pour pouvoir recommencer à jouer.
Il t’a fait jouer sur les côtés mais également comme deuxième attaquant, à quelle position te sens-tu le mieux ?
Normalement j’ai toujours joué ailier droit, c’est là où je préfère jouer. Après je n’ai pas de problèmes à jouer en soutien de l’attaquant ou même en pointe. Le fait d’avoir beaucoup d’activité, d’être polyvalent, ça aide à se sentir à l’aise sur le terrain. Mais si je dois choisir je préfère ailier droit.
Que représente pour toi le titre de champion remporté en décembre dernier, notamment après avoir perdu deux finales, en 2017 avec Cruz Azul et en 2019 avec León ?
Honnêtement, on le méritait. Pour tout ce qu’on avait fait depuis quatre tournois, on était l’équipe la plus régulière, celle qui a remporté le plus de points et celle qui a produit le meilleur football. Tout cela nous faisait penser qu’il était nécessaire de soulever la coupe à un moment donné. On a bataillé, on a essayé, on continuait à bien jouer, on a pu le réaliser. C’est une juste récompense pour tout ce qu’on à fait.
Tu t’es blessé en début de match au retour, est-ce que ça a un peu gâché la fête pour toi ?
Ça me laisse un goût amer, ça t’empêche de profiter à fond. Mais ce sont des choses qui arrivent dans le football, on est tous exposés à ce genre de situation. Bien sûr, personne ne veut rater une finale. Se blesser dans un match lambda ce n’est pas grave mais une finale, tout le monde veut la jouer et surtout être décisif. J’aime ça, être décisif, faire la différence. Je n’ai pas pu finir le match mais c’est le football, il faut digérer et continuer à se préparer pour obtenir une revanche, une autre finale, la jouer et marquer des buts.
Cette blessure est d’ailleurs survenue quasiment au même moment qu’un an et demi plus tôt face aux Tigres. Que s’est-t-il passé dans ta tête à ce moment là ?
Je me suis dit : « C’est pas possible ! Une fois de plus en finale ! » En plus ça arrive quasiment à la même minute. Contre les Tigres entre la 25 et 30ème et contre les Pumas à la 15ème. Ça a été très difficile de réaliser sur le moment, comme je t’ai dit personne ne veut rater une finale, on veut être avec ses coéquipiers, donner le maximum et atteindre l’objectif. J’étais très confiant sur le fait qu’on allait gagner. En tant que footballeur, le meilleur sentiment c’est lorsqu’on entend le coup de sifflet final, qu’on a lutté jusqu’à la fin et qu’on l’a fait. Sur ce coup je n’ai pas pu connaître ça, mais j’étais très content du travail de mes coéquipiers, de l’effort qu’ils ont fait. Après le tournoi entier ne se juge pas que sur un match et je pense que j’ai beaucoup aidé l’équipe pour arriver en finale.
Tu pensais sûrement affronter Cruz Azul en finale et avoir ta « revanche » sur ton ancien club, finalement les Pumas ont retourné la situation…
Oui, on en était proches (rires). Après ce qu’on avait vu à l’Azteca (victoire 4-0 de Cruz Azul, ndlr), je pense qu’il n’y avait aucun doute. Mais c’est le football, on ne sait jamais ce qui peut arriver, on doit toujours avoir le couteau entre les dents, ne jamais prendre la confiance ne serait-ce qu’une seconde. Il y a eu une surprise, on pensait affronter Cruz Azul mais ça n’a pas été ainsi. Pour nous, je pourrais dire que ça a été favorable parce que sans enlever le mérite aux Pumas, je voyais Cruz Azul un peu plus fort. Finalement on a joué les Pumas, ça a été une finale très serrée dans laquelle ils ont très bien joué, ils étaient très motivés, ils ont lutté jusqu’au bout, c’est un beau vice-champion.
As-tu senti ce qu’on appelle la « malédiction » quand tu étais à Cruz Azul ?
Non, je ne crois pas en ce type de choses. Je pense que les matchs se gagnent sur le terrain, si on fait bien les choses on gagne, et sinon on perd. Je donnais 99% de chances à Cruz Azul de se qualifier en finale après le match aller, au retour les Pumas ont su jouer leur jeu et retourner la situation. On en revient toujours au même : c’est le football. Chacun se bat dans son intérêt et les Pumas se sont battus pour défendre le leur, ils ont su comprendre le match et le gérer, ils ont su quand attaquer et quand défendre, ils savaient qu’ils auraient une opportunité et ils ont marqué le dernier but. Mais pour en revenir à ce type d’expression, je ne pense pas qu’on puisse en parler dans le football : malédiction, etc. Ça n’existe pas. Ce sont juste des matchs et la manière de les aborder, et malheureusement ils ont été éliminés cette fois-ci.
À 33 ans et avec une carrière bien remplie, quel est le joueur qui t’as le plus impressionné parmi tes coéquipiers ?
Il y en a beaucoup. Pour la vision du jeu, la capacité à contourner l’adversaire, je dirais « Chapo » (Luis Montes). L’un des joueurs les plus intelligents que j’ai vus, au niveau des passes, etc. Comme joueurs avec des qualités de finition, je dirais Miller Bolaños : décisif dans la surface, avec une capacité importante à marquer des buts, il rate rarement. J’ai joué avec lui à Emelec. Je peux citer Gabriel Achilier pour sa force et son leadership, Marcelo Fleitas, el « Chaco » Giménez, … comme gardiens il y a Marcelo Elizaga, Javier Klimowicz, et ici au Mexique Jesús Corona et Rodolfo Cota. Ce sont des leaders, ils encouragent, ils vont de l’avant : ce sont des exemples.
Tu as aussi joué avec José Juan Macías qui a notamment été annoncé à Marseille récemment, pourquoi n’a-t-il pas encore réussi à partir en Europe selon toi ?
Parce qu’il n’a pas Mena avec lui (rires) ! Non je rigole, quand il est arrivé à León, il n’avait pas les projecteurs braqués sur lui. Le fait qu’il réussisse bien ici et qu’il marque beaucoup de buts a fait qu’il était très attendu à son retour aux Chivas. C’était le buteur, on lui a donné beaucoup de responsabilités pour un jeune de 19 ans ; qui plus est dans une équipe très médiatisée avec beaucoup de pression qui doit gagner des titres. C’est compliqué pour un joueur de 19 ans, une équipe dépend de tout le monde et pas du seul attaquant. Le style de jeu à aussi compté : celui des Chivas n’est pas le même que celui de León. Toutes ces choses ont peut-être gêné et il a du mal à s’habituer. Mais je ne peux pas dire qu’il a changé, il va toujours avoir la même mentalité, vouloir être le meilleur buteur, le meilleur passeur, devenir un grand joueur. Il pense toujours de la même façon qu’avant, mais il faut aussi analyser le contexte.
Tu avais une bonne connexion avec lui sur le terrain ?
Je m’entends très bien avec lui, même en dehors du terrain ; on était toujours en contact, on communiquait sur notre façon de jouer, je lui disais comment je voulais qu’il bouge pour pouvoir l’utiliser, parfois en pivot, parfois dans l’espace. C’est un joueur très intelligent, il a une grosse capacité d’élimination aussi ce qui l’aide beaucoup. J’ai confiance en lui pour qu’il continue à exploser et à marquer des buts.
En parlant d’Europe, as-tu déjà eu une opportunité d’y aller dans ta carrière ?
Je n’ai jamais eu l’opportunité, mais je ne perds pas espoir. J’ai toujours cette idée en tête, je sens que je peux le faire. Je travaille, je m’efforce chaque jour même si beaucoup commencent à parler de l’âge, pour moi c’est juste un chiffre. Tant que je me sens bien et que j’ai la capacité de le montrer et de faire les choses bien sur le terrain, je ne peux pas faire une croix sur mon rêve. Je continue de travailler pour être chaque jour meilleur et pour accomplir ce rêve si un jour il se réalise.
Quel serait ta destination idéale dans ce cas ?
J’aime beaucoup l’Espagne. Après, tous les championnats sont bons. Si on analyse, en Espagne il y a Messi, en Angleterre De Bruyne, en France Neymar, ce sont des ligues très compétitives. Même en Turquie il y a Özil. On peut en citer beaucoup d’autres, je pense qu’en Europe tous les championnats sont forts. Si j’ai l’opportunité d’aller dans un championnat européen, peu importe lequel, je dois y aller avec beaucoup d’enthousiasme en sachant que le niveau sera élevé.
Pour parler de ta sélection, tu es désormais un titulaire indiscutable et vous êtes en troisième position des éliminatoires de la zone CONMEBOL. Quels sont tes objectifs pour 2021 avec la Copa América qui arrive ?
Continuer, maintenir le même niveau, on a besoin de continuer avec la même humilité. C’est comme ça que le groupe s’est formé, il n’y a pas de star, personne ne se considère au dessus des autres et grâce à ça la sélection grandit et obtient des résultats. L’un des objectifs c’est donc de maintenir le niveau, et pour la Copa América je pense que c’est toujours une ambition pour l’Équateur, aller le plus loin possible. On a toujours le rêve d’aller en finale et de remporter le titre. Bien sûr on sait que devant nous il y a des sélections peut-être un peu plus fortes mais le football est plein de surprises et on espère aller le plus loin possible et pourquoi pas soulever la coupe. C’est notre rêve à tous, tous les équatoriens. Il faut donc continuer à travailler pour arriver dans des conditions optimales.
Tu as marqué lors de la phase de poules en 2019 contre le Japon, qu’est ce qu’on ressent lorsqu’on marque un but pour son pays en Copa América ?
De la joie. C’est une sensation unique de marquer pour son pays. Le fait de savoir que tu n’es pas le seul à célébrer, derrière toi il y a ta famille, derrière ta famille il y a des millions de personnes qui célèbrent les buts de la sélection, c’est quelque chose de très beau, inexplicable. La plus grande réussite d’un joueur en sélection c’est de marquer des buts.
Pour terminer, tu penses au Mondial 2022 au Qatar ?
Oui, bien sûr. C’est la récompense suprême, le plus grand objectif que nous avons. Mais pour l’obtenir il faut rester humbles, avoir confiance en ses coéquipiers, courir pour celui qui est à côté de toi, faire les efforts mutuellement. Je pense que ce sont les clés pour que l’équipe reste forte, reste unie, et surtout pour pouvoir lutter et obtenir de bons résultats. Ce sont des choses importantes qu’on ne peut pas perdre si on veut aller au Mondial.
Merci beaucoup pour ton temps Ángel, on te souhaite beaucoup d’autres succès au Mexique !
C’est très gentil à vous, merci ! Prenez soin de vous.
Derniers Défenseurs remercie Ángel Mena et l’agence Imagesport pour leur disponibilité.
Crédits photos/vidéos : Luis Ramírez / EFE, El Universo, El Sol de León, Imago7, Getty Images, Liga BBVA MX.