EXCLU - La qualif du PSG en finale de LDC, la course à l'Europe, les Trophées UNFP... Emmanuel Petit débriefe l'actu sans filtre | OneFootball

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·12 mai 2025

EXCLU - La qualif du PSG en finale de LDC, la course à l'Europe, les Trophées UNFP... Emmanuel Petit débriefe l'actu sans filtre

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Retrouvez notre interview exclusive réalisée avec Emmanuel Petit, ancien international français (63 sélections).

Passé par la Premier League avec Arsenal et Chelsea, ou encore par la Liga avec le FC Barcelone, Emmanuel Petit est aussi connu pour ses 289 matchs sous le maillot de l'AS Monaco. Avec plus de 200 rencontres de Ligue 1 à son actif, l'ancien international français (63 sélections) garde toujours un œil avisé sur tout ce qu'il se passe au sein du championnat de France et du football européen.


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Pour MadeInFOOT, grâce au partenaire Hochgepokert.com, le vainqueur de la Coupe du Monde 1998 s'est longuement confié sur l'actu du moment, à savoir la qualification du PSG pour la finale de Ligue des Champions, la course à l'Europe en Ligue 1 ou encore les Trophées UNFP.

MadeInFOOT : Bonjour Emmanuel, le PSG s'est qualifié pour la finale de la Ligue des Champions en éliminant Arsenal. Qu'avez-vous pensé du match des Parisiens face aux Gunners ?

Emmanuel Petit : Je pense que le PSG mérite sa qualification sur les deux matchs. Même si Arsenal a montré des vertus et des valeurs en match retour, Arsenal a perdu sa qualification sur les deux premières 15 minutes des deux matchs. On peut parler de l'occasion manquée par Saka. J'ai vu ce que Mikel Arteta a dit, qu'ils étaient la meilleure équipe, qu'ils auraient mérité de passer en termes de xG. Je déteste ce mot. Même si c'est à la mode depuis plusieurs années, je m'en fous.

Il a également parlé d'un grand Gianluigi Donnarumma…

Oui, d'accord. Il a été exceptionnel aussi contre Aston Villa, il a fait des parades incroyables. Je veux bien qu'on mette l'accent sur les parades qu'a fait Donnarumma sur les 15 premières du match au Parc des Princes ou même sur les parades qu'il a fait à l'Emirates Stadium. Mais ça n'explique pas tout non plus. Je n'ai jamais vraiment vu le vrai Arsenal. J'ai même eu le sentiment qu'il pouvait jouer pendant des heures et des heures sans marquer un but à l'aller. J'ai bien aimé la réponse au retour. Ils ont lutté du début jusqu'à la fin. Ils ont essayé tout ce qu'ils ont pu pour marquer des buts. Ils sont tombés sur un grand Donnarumma. Mais c'est dans les grands matchs comme ça que tu vois les grands joueurs.

Je pense qu'il y a d'autres joueurs qui ont été défaillants. Même l'équipe, d'une façon générale. Martinelli ne m'a jamais semblé faire le nécessaire pour faire la différence. Odegaard aussi sur les deux matchs, ça a été une déception. Saka a plutôt été à son avantage, même si ça n'a pas été un grand Saka. Mais je pense aussi que les absences ont été préjudiciables du côté d'Arsenal. Je ne vais pas trouver d'excuses. Je pense que le Paris Saint-Germain mérite sa qualification.

Et je pense que ça doit servir à Arsenal d'arriver à franchir ces derniers matchs. Pour faire partie des plus grands clubs européens. Chose qu'ils ne sont pas. Ils sont dans l'antichambre des grands clubs européens. Parce qu'ils n'ont jamais gagné une Ligue des Champions. Parce que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas gagné la Premier League. Arsenal doit retrouver cette culture de la gagne.

Si l'on regarde du côté parisien, le mental qui n'a pas failli contrairement aux années précédentes.

Il y a quelque chose qui a changé par rapport aux autres années au Paris Saint-Germain. J'ai senti que les Parisiens étaient en grande difficulté pendant les 10 premières minutes. Ils se sont très bien repris par la suite. Ça n'a rien à voir avec la deuxième mi-temps à Villa Park contre Aston Villa où je les ai senti tout près de casser. J'ai senti la peur en regardant le match. J'ai senti la peur chez les joueurs et que si tu jouais 10 ou 15 minutes de plus, Aston Villa passait. Contre Arsenal, je n'ai pas eu cette sensation parce que j'ai vraiment vu le PSG sûr de sa force. Même s'il a traversé un orage pendant les 10 premières minutes. Mais globalement, sur l'ensemble du match, je l'ai senti en contrôle, en sérénité. Quand tu fais l'analyse des deux rencontres, xG ou pas, le Paris Saint-Germain était plus en contrôle qu'Arsenal.

Le PSG tentera de soulever la Ligue des Champions face à l'Inter Milan le 31 mai prochain. Comment voyez-vous cette rencontre ?

J'en ai joué pas mal, des finales. Je peux dire qu'une finale, ça reste basé sur beaucoup d'émotions. Quand on voit les joueurs de l'Inter sur les 4 équipes qui restaient dans le dernier carré, c'est la seule équipe qui est à contre-courant et à l'opposé des 3 autres. Je l'avais déjà dit dès les quarts de finale. Je disais "méfiez-vous de l'Inter". Parce que, déjà, ce sont des Italiens, mais c'est surtout une équipe qui a beaucoup d'expérience. C'est un club avec une immense histoire. Ils ont une équipe composée de pas mal de joueurs qui ont déjà gagné la Ligue des Champions.

Et qui était en finale il y a 2 ans aussi…

Oui, un peu comme le Paris Saint-Germain qui était en demi-finale l'année dernière. Sur les années précédentes, l'Inter fait partie des équipes au niveau européen qui a l'habitude d'arriver dans le dernier carré. C'est une équipe, comme le PSG, qui lutte chaque année pour le Scudetto. Elle a cette expérience de la gagne. Elle a cette expérience aussi en termes tactiques. Avec Inzaghi et ce 3-5-2, ils ont un système complètement à l'opposé du football moderne. Il n'y a personne qui joue avec 2 pointes. Qui joue avec un 3-5-2 dans les grandes équipes européennes. En ce moment, il n'y en a pas beaucoup. C'est antinomique. On a presque l'impression que c'est l'antidote, le poison qui vont se rencontrer. L'impression que c'est vraiment deux cultures complètement différentes. Deux façons d'approcher le match. Deux mentalités différentes. Du côté de l'Inter, il y a l'expérience, la jeunesse, la tactique, l'équipe, le contrôle technique. La rigueur tactique avec des joueurs durs au mal. Une défense capable aussi de souffrir. Mais en même temps, en l'espace de deux sorties de balle, ils peuvent punir. Une équipe avec un énorme réalisme. Qui est très dangereuse également sur les coups arrêtés. Donc, il y a tellement d'arguments des deux côtés aujourd'hui...

Vous avez du mal à faire un pronostic ?

C'est difficile de dire qui va gagner cette finale. Mais je dirais que je pense que l'Inter part avec un léger avantage.

Vous avez disputé plusieurs finales, quel est le conseil que vous donneriez aux joueurs parisiens pour aborder la leur et la préparer dans de bonnes conditions ?

Je n'ai pas vraiment de conseils à leur donner. Je pense que les garçons ont montré tellement de maturité. Ils ont tellement changé individuellement et collectivement. Mais je vais m'inscrire dans les propos de Luis Enrique à la sortie du match contre Arsenal. Il a senti ses joueurs célébrer d'une telle manière qu'il avait l'impression qu'ils avaient gagné la Ligue des Champions. On en revient à l'argument émotionnel. Le fait de se qualifier pour une finale, ce n'est pas une fin en soi. C'est gagner la finale qui sera le plus important. Pour l'instant, le Paris Saint-Germain n'a rien gagné. Il n'arrête pas de courir après cet objectif depuis tellement d'années. Donc, si jamais il était amené à se viander littéralement, ce serait une énorme déception. Le seul conseil que j'ai à leur donner, c'est : restez concentrés, essayez de gérer au maximum, prenez du plaisir. Pour moi, c'est ça. Il faut prendre du plaisir lors de cette finale. C'était notre mot d'ordre également lors de la finale contre le Brésil en Coupe du Monde (3-0, 1998). La meilleure façon que tu as pour gagner un match, c'est de prendre du plaisir sur le terrain.

Il y a eu l'énorme travail de Luis Enrique cette saison, qui permet au PSG d'arriver en finale. Est-ce que tout ça ne ferait pas de lui l'un, si ce n'est le meilleur entraîneur de l'histoire du PSG ?

Imaginez s'il gagne la Ligue des Champions… Après avoir mené le PSG l'année dernière dans les circonstances qu'on connaît, avec tout le côté bling bling. Il a fallu rebâtir un projet sportif avec une nouvelle vision. Incorporer les joueurs, les faire adhérer à ce projet. On connaît le management qui était rude également. C'était compliqué depuis son arrivée au PSG. Il y avait beaucoup de joueurs qui se plaignaient de la rudesse du management de Luis Enrique. On se rappelle de ce qui s'était passé avec Dembélé. Quand il l'avait écarté lors d'un match face à Arsenal (2-0, en octobre dernier). Les joueurs ont été intelligents également, individuellement et collectivement. Ils ont tous adhéré au principe de jeu. Luis Enrique a mis beaucoup d'eau dans son vin, dans sa communication, dans son relationnel également.

Pour revenir à la question, s'ils étaient amenés à gagner la Ligue des Champions, avec la saison qu'il a faite, d'où il vient, avec tout ce qu'ils ont dû traverser, tout ce qu'il a dû faire depuis l'ère du bling bling. Comment il a fallu rebâtir une équipe, une âme, une unité avec un style de jeu, un fondement. C'est quand même remarquable ce qui a été fait en l'espace de quelques mois. Et s'ils étaient amenés à gagner la Ligue des Champions, évidemment. Cette saison serait probablement la plus belle saison dans l'histoire du club. Pour moi, ce serait exceptionnel. Il aura achevé quelque chose que personne n'aura fait avant lui.

Paris, Marseille et Monaco ont validé leur ticket pour la Ligue des Champions la saison prochaine. Derrière, tout reste possible. Comment voyez-vous la course à l'Europe ?

Lyon est en très grande difficulté. Sur le terrain, mais également, en dehors. Il y aura des sanctions qui pourront s'abattre sur lui en fin de saison. Mais si jamais il est amené à ne pas finir Européen, ça viendrait vraiment clore leur sort. En ce qui concerne la dernière place pour les barrages de la Ligue des Champions, les trois clubs en lice, Nice, Lille et Strasbourg, jouent tous à domicile. La victoire sera très importante. Mais le goal avérage également. Ils ont tous le même nombre de points. Nice a la meilleure différence de buts.

Qui voulez-vous voir à la 4ème place ?

Je suis très impressionné par la saison de Liam Rosner avec Strasbourg. Avec cette équipe qui, pour moi, est une surprise cette saison. Pas simplement sur son classement, mais sur sa façon de jouer. Strasbourg revient de très très loin. Un peu l'image de Brest l'année dernière, qui a été une énorme surprise. Je trouve que Strasbourg est une belle surprise cette année.

J'ai beaucoup d'affection également pour Pep (Bruno) Genesio. Je l'ai côtoyé et je trouve que c'est vraiment une très belle personne. Après tout ce qu'il a vécu, je suis content pour lui. Sur ce qu'il est en train de vivre, c'est deux dernières saisons, depuis qu'il est parti de Rennes. Regardons où en est Rennes depuis son départ.

Après, Nice, je n'ai pas d'a priori ou de feeling envers eux. Parce qu'à l'heure actuelle, je pense que l'actionnaire majoritaire est en train de la faire à l'envers à Nice. Je pense qu'il attend avec impatience que Nice se qualifie pour la Ligue des Champions pour vendre le club derrière. C'est mon avis. J'ai cette intuition-là. Je suis tout ce qui se passe dans les médias anglais. Et sincèrement, j'ai vraiment l'impression de plus en plus forte que Ratcliffe n'attend qu'une seule chose, c'est que Nice se qualifie en Ligue des Champions pour vendre le club.

L'absence de Roberto De Zerbi aux Trophées UNFP a beaucoup fait parler. Est-ce que vous comprenez qu'il n'ait pas été nommé ?

C'est un scandale. Honnêtement, c'est un scandale. Monaco, c'est mon club formateur, mais je trouve qu'Adi Hütter n'a rien à faire dans les nommés. Quand on regarde d'où vient l'OM, quand on voit que le club s'est tapé Marcelino, Gattuso, Gasset. Il était dans une posture extrêmement compliquée sur le plan sportif, mais également sur le plan financier. C'était un bordel sans nom avec ce qui se passait avec les supporters. Enfin bref, De Zerbi arrive pour sa première saison et il arrive à ramener Marseille en Ligue des Champions. C'était l'objectif principal. Dans le contexte que tout le monde connaît à Marseille. La saison était extrêmement éprouvante. On sait que quand tu vas à Marseille, une année d'entraîneur, c'est comme si tu avais passé 3-4 ans sur le banc. Les mecs vieillissent physiquement tellement c'est intense. À Monaco, tu es protégé, tu n'as pas de pression médiatique, tu n'as pas de pression populaire. Avec le budget de l'AS Monaco, ils m'ont tellement déçu cette saison, à la fin en Ligue des Champions, mais également en championnat. Quand on voit la saison de Roberto De Zerbi, pour moi, il aurait dû faire partie des nominés.

Vous pensez que les Marseillais ont été boycottés pour les Trophées UNFP ?

Je pense que oui. Même Adrien Rabiot aurait dû être aussi parmi les nommés. Je suis désolé. Il arrive pour sa première saison. Il faut regarder ce qu'il fait avec Marseille. C'est l'élément essentiel, le leader de cette équipe. Je trouve qu'on sous-estime l'environnement marseillais depuis pas mal d'années, dans les nominés de fin de saison.

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