AllezPaillade.com
·15 mai 2025
Fin de match pour Vincent Labrune ?

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·15 mai 2025
Vincent Labrune, président de la LFP depuis 2020, pourrait bien vivre ses derniers mois à la tête du foot professionnel français. En défendant depuis le départ l’idée d’une « Premier League à la française », désormais au cœur du projet de réforme présenté par Philippe Diallo, il soutient un modèle… qui entraînerait la disparition de son propre poste. Une société commerciale contrôlée par les clubs, avec un CEO désigné par ces derniers, remplacerait la LFP dans sa forme actuelle. Exit le président élu pour quatre ans : Labrune milite pour une réforme qui signe sa mise à l’écart.
Crédits Iconsport
Ce choix peut sembler paradoxal, mais il est assumé. Labrune, homme de business, convaincu que l’avenir du foot passe par une gestion à l’anglo-saxonne, estime que cette transformation est indispensable pour sauver la Ligue 1. Droits TV en chute libre, désintérêt croissant, clubs en difficulté financière : la situation est critique, et pour lui, ce modèle est le seul capable de relancer la machine. Il l’a d’ailleurs répété dans L’Équipe et dans plusieurs prises de parole publiques : « Le football français a tout à gagner à s’inspirer de la Premier League. »
Mais en coulisses, peu doutent de l’issue. Labrune pourrait quitter ses fonctions dès l’automne si le projet de loi des sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon est validé par l’Assemblée nationale. Même Jean-Michel Aulas, aujourd’hui vice-président de la FFF, parle déjà de « modifications » à venir. Labrune, lui, ne semble pas vouloir s’accrocher. Interrogé sur une éventuelle volonté de passer la main, il lâchait récemment : « C’est beaucoup d’ennuis et peu de plaisir. »
Il faut dire que le climat s’est alourdi autour de lui. Depuis l’échec cuisant de la dernière vente des droits TV, Labrune est devenu la cible d’attaques constantes. Trop proche de Nasser al-Khelaïfi, jugé trop politique, mal-aimé par une bonne partie des clubs, il cristallise les tensions. Un départ rapide aurait presque des allures de libération, pour lui comme pour ses détracteurs. Ses proches, eux, assurent qu’il accompagne la réforme sans se soucier de son avenir personnel.
Mais derrière ce bouleversement de façade, les enjeux financiers restent inchangés. Le fonds d’investissement CVC, déjà actionnaire de LFP Media à hauteur de 13 %, conservera ses parts dans la nouvelle structure. Diallo l’a confirmé : CVC restera dans le jeu, quelle que soit la gouvernance. Le business, lui, ne change pas de camp.