Girondins4Ever
·28 janvier 2025
Girondins4Ever
·28 janvier 2025
Avant la rencontre du match en retard de la 14ème journée du championnat de National 2 entre les Girondins de Bordeaux et Les Herbiers, nous nous sommes entretenus avec Brendan Lebas, milieu de terrain du club vendéen. Agé de 23 ans, il a été formé aux Girondins entre 2017 et 2020. Il retrouvera donc un club qu’il affectionne particulièrement et dans lequel il a encore des connaissances et amis. Un échange très sympa avec un joueur au parcours déjà bien rempli et des expériences diverses et variées. Parcours, présentation, sa formation, les Girondins, sa nouvelle équipe, la Coupe de France, ses ambitions… Brendan Lebas se livre dans cet entretien.
Tu as rejoint Les Herbiers à l’été 2024 en provenance de la réserve de Guingamp. Peux-tu nous raconter ton parcours depuis le centre de formation des Girondins ?
Quand j’ai quitté le club des Girondins de Bordeaux, je suis parti ensuite du côté de Lorient. J’y suis allé en post-formation, j’étais en N2. Je suis arrivé la saison du Covid donc j’ai fait à peine six matchs et après on a tout arrêté. Le club a voulu que je prolonge encore une saison en amateur donc j’ai re-signé. On a fait une top saison en N2. On s’échangeait la première et la deuxième place du classement avec le club de Versailles. Il n’y avait que le premier qui montait en National et comme on était une réserve pro, du coup c’est Versailles qui a été promu. Après cette bonne saison, Lorient a décidé de me faire un contrat pro d’une saison. J’ai accepté volontiers parce que ça se passait bien. Régis Le Bris était un top entraîneur, le club était content de moi donc le projet me paraissait super. J’ai fait une demi-saison en N2 avec l’équipe réserve parce que j’ai vu que finalement, avec les pros c’était dur de gratter des matchs et de jouer en championnat avec eux.
Puis tu es parti en prêt du côté de la Corse ?
C’était compliqué donc j’ai décidé de partir en National pour la fin de saison du côté de la Corse, à Bastia-Borgo. On a eu du mal sur la fin de saison parce que de base, ils devaient être en N2 mais ils ont été repêchés administrativement. Le recrutement a été un peu délicat avec un club qui devait, de base, jouer en N2. Donc c’était difficile mais j’ai joué tous mes matchs sur la deuxième partie de saison. Cela s’est super bien passé et du coup j’avais réussi à décrocher au préalable un contrat pro de deux saisons avec Châteauroux (N1). On en avait discuté avec le club mais finalement ça ne s’est pas fait parce que le club avait des difficultés financièrement. Ils sont passés devant la DNCG… Donc peut-être que le destin était de ne pas y aller. De toute façon je n’y suis pas allé car le coach de Sedan à l’époque, Olivier Saragaglia, a repris l’équipe et je n’étais pas dans ses choix. J’ai dû rebondir en catastrophe du côté de la réserve de Guingamp, qui me connaissait très bien, du fait que j’avais joué à Lorient. Les clubs sont à côté donc tout le monde se connaît, les joueurs, les coachs, les recruteurs, etc… J’y suis donc allé. J’ai joué tous les matchs, ça se passait très bien sur le plan personnel, mais collectivement l’équipe est descendue en N3 donc c’était un peu plus délicat. Il y avait beaucoup de jeunes donc je pense, un manque d’expérience tout au long de la saison.
Et enfin, après cette expérience tu es donc arrivé aux Herbiers l’été dernier ?
J’ai eu la possibilité de signer aux Herbiers. C’est un club assez emblématique. Quand on pense aux Herbiers, on pense directement à 2018, la finale contre le Paris Saint-Germain. Le club m’a expliqué le projet, j’ai trouvé ça très franc de leur part et c’était plutôt intéressant sur le plan sportif donc j’ai foncé. Depuis le début de la saison j’ai fait mes matchs. Il y a eu des moments où je n’ai pas commencé mais là je commence à un peu plus jouer, à montrer mes qualités donc je suis content. Cela se passe très bien.
David Djigla est aussi dans l’effectif des Herbiers et a connu les Girondins de Bordeaux. On ne le voit malheureusement pas sur les terrains. Blessé de longue date ?
Oui c’est vrai qu’il est aussi passé par le club. Malheureusement il est blessé et là il est en train de revenir. Il est en réathlétisation et je pense qu’il va bientôt revenir sur les terrains. Il a eu une grosse blessure mais ça va le faire.
Tu as donc été aux Girondins entre 2017 et 2020, sans parvenir à signer professionnel à l’époque. Que retiens-tu de ton expérience à Bordeaux ?
J’ai fait ma formation aux Girondins, c’est un club emblématique. J’ai eu des bons coachs comme André Penalva, Jean-Luc Dogon… Franchement c’était incroyable… Il y avait même Patrick Battiston, Yannick Stopyra, donc on était bien encadrés. C’était un club très professionnel mais en même temps familial, avec les supporters et toute la ferveur qu’ils ont pour le club. A titre individuel ça m’a fait progresser dans mon jeu. J’ai quand même signé mon premier contrat stagiaire pro à Bordeaux, j’étais à deux doigts de peut-être basculer dans le monde professionnel. Cela ne s’est pas fait parce qu’à un moment, je ne vais pas vous l’apprendre, mais quand Bordeaux s’est fait racheter par les américains, il y a eu du changement au sein du club. Les coachs ont changé, les personnes importantes avaient un peu moins leur mot à dire donc c’était un peu plus compliqué. Mais, je ne retiens que du positif. Franchement j’ai vécu des saisons incroyables, des moments incroyables. On est même partis faire un tournoi en Chine, je m’en rappellerais toujours, avec les U17 Nationaux, j’ai fini meilleur joueur. C’était quelque chose d’incroyable. Même notre parcours en Gambardella était incroyable. On a fini en demi-finale à Saint-Etienne, aux portes de la finale. On a perdu là-bas. J’étais peut-être à pas grand-chose de signer pro mais ça ne s’est pas fait donc peut-être que ce n’était pas le moment.
Tu n’as pas été conservé. Est-ce que ça t’a mis un coup au moral ou est-ce que tu y étais plus ou moins préparé ?
Pour ne pas vous mentir ça m’avait mis un petit coup au moral. Déjà, en tant que sportif et compétiteur c’est notre but ultime de vouloir signer pro. Donc quand on vous dit que finalement ça ne va pas être possible dans un club que vous portez dans votre cœur, ça vous chagrine. Après, il faut relever la tête et repartir au combat comme tout sportif doit le faire. C’est comme ça, ça ne s’est pas passé malheureusement mais je n’en veux pas du tout au club. J’ai passé d’agréables moments là-bas.
Tu as évolué avec certains joueurs qui sont revenus aux Girondins comme Over Mandanda, Driss Trichard, Emeric Depussay ou encore Hamidou Yameogo.
Tous ceux que vous avez cité, je les ai côtoyés, surtout Emeric Depussay qui est un grand ami à moi. Il y a Driss Trichard qui est un peu plus grand que moi, c’est un ancien, j’avais beaucoup de conseils avec lui donc c’était agréable. Il y avait même Nathanaël Baï que je connais aussi. Donc il y a des têtes que je connais et que j’ai hâte de revoir sur le terrain.
Cela va te faire bizarre de les croiser de nouveau ?
Ça ne va pas me faire bizarre. Ça va me faire plaisir déjà, et même jouer contre une équipe des Girondins de Bordeaux qui est emblématique. Actuellement ils prennent beaucoup de points et ils remontent dans le classement, donc ça fait toujours plaisir.
Est-ce que tu as gardé contact avec des anciens coéquipiers de cette époque ?
Je suis toujours en contact avec certains. On s’écrit sur les réseaux sociaux. Ça va être sympa de se revoir en vrai, de pouvoir échanger, discuter. Si on se chambre un peu ? Non, on ne se chambre pas. On se rappelle nos moments quand on était tous aux Girondins, de comment ça se passe à titre individuel dans nos clubs respectifs. Donc c’est bon enfant, il n’y a pas de chambrage (sourire).
Quel effet ça te fait de croiser les Girondins ?
Je me dis que c’est peut-être aussi le destin. Après tant d’années je pourrais montrer aussi de quoi je suis capable, montrer le joueur que je suis devenu et comment j’ai évolué. Le hasard fait bien les choses, je vais aussi pouvoir rejouer contre des anciens potes à moi, pouvoir montrer ce que je suis devenu. C’est un clin d’œil pour moi et pour eux. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait donc on verra bien.
Tu as sans doute suivi la situation des Girondins. Est-ce que tu as été triste de voir le club tomber en National 2 ?
Oui, ça a fait un choc pour pas mal de gens, moi le premier. Je pense aussi aux supporters, aux Ultras, ça a dû être un gros choc. Après, je me dis qu’un club comme ça, avec tout l’amour qu’ils ont dans le football, je pense qu’ils vont réussir à relever la tête et à revenir au haut niveau le plus vite possible. C’est tout ce que je leur souhaite en tout cas parce que leur place n’est pas en National 2.
Vous avez créé l’une des sensations du 7ème tour de la Coupe de France cette saison, en sortant l’AC Ajaccio (Ligue 2). Une fin de match incroyable. Peux-tu nous raconter ce moment vécu ?
Tout au long du match on avait le ballon, on poussait. On était franchement bien rentrés dans notre match. Dans les dix dernières minutes Ajaccio prend un rouge donc ils sont réduits à dix. On poussait, on poussait, on poussait et il y a eu la magie de la Coupe. Shelton Guillaume notre attaquant, met un doublé. Déjà sur une frappe exceptionnelle de 40 ou 50 mètres, en une touche, qui sort de nulle part à la 90ème minute et qui finit en lucarne. Il fait lever le stade, les émotions qu’il a procurées étaient incroyables. A la fin, notre attaquant qui était entré en cours de jeu, réussit à avoir un penalty qui est transformé par Shelton Guillaume. Là c’est l’extase, tout le monde crie, on entend les supporters qui chantent, des jeunes entrent sur le terrain, c’était magique. Je n’avais jamais connu ça car je n’ai jamais pu jouer en Coupe de France. A chaque fois j’étais dans des réserves donc on n’avait pas forcément le temps ou la place de jouer. C’était souvent les pros. Donc de vivre ça, c’est incroyable et j’espère que ça va se reproduire le plus souvent possible.
Tu as 24 ans et déjà une belle expérience dans le championnat de National 2. Est-ce que tu as été contacté par les Girondins pour venir cet été, sachant que plusieurs anciens ont répondu à l’appel du club ?
Non je n’ai pas été contacté. J’étais aussi en pourparlers avec d’autres clubs mais les Girondins de Bordeaux ne m’ont pas contacté. Je n’ai pas eu de retours par rapport à ça. Je n’ai pas été approché en tout cas.
Si demain Bordeaux te contacte, y réfléchirais-tu ?
Oui ça peut faire réfléchir bien sûr. C’est un club assez emblématique comme je l’ai dit. Après, j’y suis déjà allé une fois. Il faut voir aussi le projet qui pourrait être proposé à titre personnel. Mais actuellement je suis aux Herbiers, ça se passe bien. Le club me donne et je donne pour le club. On a fait un bon parcours en Coupe de France. En championnat ça se passe plutôt bien. On est quand même cinquième, dans le haut de tableau et ça se passe super bien. Il faudra voir aussi ce qui pourra se passer par la suite avec Les Herbiers parce que c’est aussi un club que j’aime beaucoup. L’avenir nous le dira de toute façon.
Que peut-on te souhaiter pour la suite de la saison ? Et de ta carrière ?
Pour la suite de la saison, j’aimerais qu’on soit dans le haut du classement, dans les trois premiers et soyons fous, pourquoi pas une montée. Mais bon, avec Saint-Malo qui est actuellement en tête et les Girondins qui remontent bien, ça va être dur, ça va être compliqué, on va s’accrocher. Il y a du niveau cette saison donc on ne sait pas, pourquoi pas. Puis pour ma carrière, que j’aille le plus loin possible, que j’arrive à gravir les échelons. Pourquoi pas toucher à de la Ligue 2, de la Ligue 1, de l’étranger un jour. En tout cas, d’aller le plus loin possible dans ma carrière et que du bonheur. Puis la santé, c’est important (sourire).
Un Grand Merci à Brendan pour sa disponibilité et son authenticité dans ses paroles.