Le Journal du Real
·17 novembre 2024
Le Journal du Real
·17 novembre 2024
Difficile de croire que le meilleur buteur du Real Madrid en championnat 2023/2024, Jude Bellingham, compte, en cette première partie de saison, un petit but… bien que sublime ! De fait, cette baisse de régime ne s’explique exclusivement par la forme du joueur, le staff merengue ne se révélant exempt de tout reproche.
Depuis la rentrée, l’international anglais se voit constamment aligner d’entrée, véritable titulaire indiscutable, baladé pourtant de gauche à droite, d’attaquant à milieu… Frustré sur le carré vert, agacé en dehors; Jude semble tout de même avoir retrouvé le sourire face à Osasuna, synonyme peut-être d’une libération tant attendue.
Nostalgique de son aventure à Dortmund, au cours des premiers matchs de cette saison, Ancelotti a décidé de soustraire un chiffre au positionnement de Bellingham, passant de numéro neuf à huit. Un nouveau rôle de relayeur, davantage axé autour de ses compétences, lui ayant permis de frapper la rétine du grand public.
Un métronome exploitant son volume de jeu presque inné, couplé à des projections en direction de la surface de réparation, accompagné régulièrement de frappes lointaines. En parallèle de ce jeu balle au pied, le natif de Stourbridge revêt de même un rôle défensif primordial dans l’équilibre de cette équipe. Néanmoins, les « Quatre Fantastiques » ne convainquent pas l’entraineur italien, un changement de système pointant le bout de son nez.
Désormais, au sein de ce nouveau 4-4-2 défensive et 3-2-5 offensif, le néo-milieu Merengues, se déplaçant presque naturellement sur ce côté gauche; devient… ailier droit. Lorsque le Real tient la possession, ce dernier ne participe pas réellement à la construction, réalisant moult courses vers la surface afin de détourner de rares centres au fond des filets.
Ce choix tactique d’Ancelotti, se manifeste en réalité comme symbole du nouveau rôle de Bellingham, à savoir milieu récupérateur détenant pour mission principale de colmater les brèches, à l’instar de Valverde. Le qualifier de quatrième roue du carrosse blanc royal serait exagéré, mais le considérer comme réalisant le salle boulot de Mbappé ou encore Vinicius se révèle juste.
Passer de numéro neuf indiscutable à protecteur de Vasquez, explique entre autres ce mal-être de l’international anglais. Du moins, avant cette rencontre face à Osasuna.
La défaite contre Milan, synonyme de permis, pour une victoire en fin de semaine dernière, paraphrase de cette observation. Au cœur et non au sein d’une composition se rapprochant davantage d’un 4-2-3-1 en phase de construction, Jude ne s’épanouit pas en tant que buteur à l’instar de l’année dernière. Il se révèle finalement difficile de le cantonner à un rôle caractérisé par des devoirs intangibles, tant ce dernier se rapproche d’un véritable électron libre.
Il ne se retrouve plus seulement à devoir conclure des actions, mais à en être à l’origine. Penchant de nouveau vers son côté préférentiel, Jude se projette tout en distribuant, se laissant guider par des intuitions retrouvées qui alimentent le mécanisme de son équipe. Durant ce match, pour la première fois depuis longtemps, une certaine fluidité voire spontanéité s’est retrouvée dans le jeu Merengues.
De surcroît, Jude reste avant tout Bellingham, autrement dit un joueur d’un physique rare ne délaissant ses partenaires à la perte de balle, ne supportant pas apercevoir le ballon collé aux pieds adverses. Au-delà de s’avérer au service de ses partenaires, lui bonifie le collectif.
Maintenant, espérons que ce match ne soit une lueur au milieu d’une sombre nuit, mais bien un levé de soleil qui éclairera le ciel de Madrid jusqu’à minima Noël.