Le Petit Lillois
·12 janvier 2025
Le Petit Lillois
·12 janvier 2025
Dans cette rubrique, qui persiste en 2025, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois-ci, c’est après un résultat nul (0-0) concédé à Auxerre que trois supporters lillois ont été interrogés.
Il y a deux jours, le LOSC se prenait les pieds dans le tapis lors de son premier déplacement de l’année. Opposés à l’AJ Auxerre, ses hommes ne parvenaient pas à faire trembler les filets. Jonathan David, pour son premier tir en deux matchs, a même manqué un penalty face aux cages auxerroises. Quand le Canadien va mal, qu’Edon Zhegrova et Matias Fernandez-Pardo sont absents, les forces offensives lilloises sont forcément limitées et cela s’est traduit par un résultat nul (0-0). Elle était pourtant sur une série, depuis un déplacement à Monaco (0-0) en octobre, de treize matchs consécutifs avec au moins un but inscrit par les Dogues en cours de match.
Ce match nul dans l’Yonne a été commenté par Laure, Mickaël et Charles, trois supporters interrogés à froid, plus d’un jour après le coup de sifflet final. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse locale et hexagonale. C’est parti !
« J’ai du mal à reconnaître nos joueurs, ceux qui défendaient haut nos couleurs en début de saison, reconnait Laure, attristée par les copies mitigées rendues par les Dogues en 2025. Je trouve qu’il y a beaucoup d’imprécision dans notre jeu, qui devient plus prévisible avec moins de variétés. Il y a aussi quelque chose qui me gêne profondément. On ne frappe jamais de loin, mais jamais, et on se contente de s’empaler dans la surface. Je ne comprends pas. Où est la spontanéité ? », lance-t-elle ainsi, pour lancer les débats.
« Tu nous manques Edon (Zhegrova), lâche Charles, en réponse aux propos tenus par Laure. On a été catastrophique. La possession, c’est bien, mais faut peut-être savoir quoi en faire. Personne n’était dans le coup, hormis Lucas (Chevalier). Sans ces trois arrêts, on se retrouvait comme des idiots à repartir avec une défaite. Je plains ceux qui ont eu le courage de se déplacer dans ce froid », enchaîne-t-il, particulièrement agacé.
De son côté, alors qu’il se contentait de souffler jusqu’ici, Mickaël prenait un virage à 90 degrés : « Je refuse d’être négatif, lâche-t-il, à l’opposé des autres discours. Tous les commentaires que l’on peut voir ou entendre sont issus d’un sentiment de frustration chez les supporters. Maintenant, on ne peut qu’être ravi de notre première partie de saison. On est cinquième avec 29 points, l’une des équipes avec le moins de défaites… Même si certains nuls ont été crispants, il ne faut pas oublier que le parcours en Ligue des Champions est énergivore. Et là encore, qui aurait cru que l’on aurait pu se battre pour une qualification dans le Top 8 ? Il faut rapidement se concentrer sur la phase retour avec un premier choc important contre Nice. C’est là qu’il faut réagir en championnat et frapper du poing sur la table », se projette-t-il déjà, prêt à faire la fête de l’enceinte de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy.
Si l’objectif de victoire n’a pas été atteint dans l’Yonne, le LOSC a enchaîné un 19e match sans défaite toutes compétitions confondues, égalant ainsi un record vieux de cinquante ans. Cela ne séduit malheureusement pas tout le monde : « Je n’en peux plus de cette rengaine. Avec tous les points en cours de route, on l’aura vite oublié cette série quand on aura l’air des mêmes idiots que les deux années précédentes au pied du podium », poursuit Charles, avec le ton habituel. Il n’a cette fois-ci aucun allié sur lequel s’appuyer, au point qu’il laissait la parole à ses deux compères du jour.
« On redescend peut-être petit à petit de notre nuage, mais cette série a de l’importance, confie Mickaël, loin d’être de partager l’opinion de Charles. Cette série permet à tous les joueurs de se rappeler ce qu’ils ont fait jusqu’ici. Ils doivent être fiers du parcours réalisé, fiers de rentrer dans l’histoire du club. Ils en font aujourd’hui partie et c’est bête que les derniers résultats en dents-de-scie l’aient occulté. Il faut cependant ne pas s’en satisfaire. Il faut construire là-dessus pour rebondir », s’exclame-t-il avec le poing serré. La fierté se transmet d’un supporter à l’autre. « J’espère que ça va continuer, que l’on fasse redescendre les Marseillais aussi », se contente de lâcher Laure, qui a la dent dure.
« Oui, s’exclame instinctivement Charles pour prendre la main. Cela fait plusieurs semaines que je le dis. Il est en dedans depuis plusieurs matchs. Cela fait déjà 450 minutes qu’il n’a pas marqué et encore… Si on exclut les penaltys qui le portent depuis le mois de décembre, c’est dur, très dur », s’exprime-t-il ainsi, sévère avec le Canadien.
Cette fois-ci, c’est Laure qui prend tout le monde à contrepieds : « Ce n’est pas Jonathan David le souci, mais le manque d’une alternative à son poste. Jonathan David ne peut pas être au four et au moulin, en attaque et en défense, tout en marquant à chaque match, en les jouant tous en club comme en sélection. On ne réclame pas Ronaldo ou Kylian Mappé, mais si les supporters râlent depuis plusieurs saisons, ce n’est pas pour le plaisir de critiquer. Combien de temps faudra-t-il encore attendre ? On a perdu Yusuf (Yazici) en plus, qui portait tant bien que mal cette cape », s’interroge Laure, agacé par le manque de profondeur à ce poste dans l’effectif. Il faut dire que ni Mohamed Bayo ni Andrej Ilic n’ont été des recrutements fructueux ces dernières années.
Mickaël n’est pas du même avis, et assume. À ses yeux, « tous les attaquants internationaux jouent beaucoup à travers le monde » et Jonathan David n’est pas à plaindre, comme les autres : « Il n’y a pas que le penalty qu’il a récemment manqué. Il loupe et passe beaucoup au travers ces dernières semaines. C’est un joueur moyen à tous les niveaux. Jonathan David n’a jamais été un grand attaquant, un tueur. Ce n’est pas maintenant qu’il faut se rendre compte », s’agace-t-il, croyant conclure. « On se souvient tous d’une phrase de (Paulo) Fonseca, qui disait que le LOSC était la seule équipe à jouer l’Europe avec un seul attaquant, c’est encore d’actualité », rétorque Laure, qui ne souhaite pas remettre la faute sur le dos de Jonathan David.