Lucarne Opposée
·17 septembre 2022
Lucarne Opposée
·17 septembre 2022
La FIFA a confirmé hier en appel ne pas donner suite à la demande du Chili concernant le joueur Byron Castillo. Le Chili a déjà annoncé vouloir faire appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport.
La FIFA a tranché définitivement. Elle rejette l’appel de la Fédération du Chili dans le cadre de l’affaire Castillo et l’Équateur participera donc bien à la Coupe du Monde 2022. Le communiqué est laconique : « Après avoir analysé l’ensemble des pièces versées au dossier par les parties et tenu une audience, la Commission de Recours a confirmé la décision de la Commission de Discipline de clore la procédure intentée à l’encontre de la FEF. Entre autres considérations, elle a estimé, sur la base des documents qui lui ont été présentés, que le joueur devait être considéré comme détenteur de la nationalité équatorienne à titre permanent, conformément à l’art. 5, al. 1 du Règlement d’application des Statuts de la FIFA ».
Il semblerait que l’instance internationale n’a pas souhaité s’immiscer dans le débat sur la nationalité du joueur, alors que les instances civiles en Équateur s’étaient déjà prononcées sur le sujet. La demande du Chili semblait inutile dès le départ, elle qui indiquait dans son communiqué du 5 mai « il existe de très nombreuses preuves que le joueur est né en Colombie, à Tumaco, le 25 juillet 1995, et non le 10 novembre 1998, dans la ville équatorienne de General Villamil Playas ». Cette demande aurait pu être recevable pour un championnat du monde U20, ou l’âge est un critère d’admission au tournoi (cela avait déjà posé problème à Castillo il y a quelques années), mais cela ne pose aucun problème pour une participation à des matchs éliminatoires de Coupe du Monde qui sont ouverts à tout joueur ayant la nationalité de la fédération qu’il représente. Peu importe où et quand il est né, tant que les autorités équatoriennes reconnaissent sa nationalité équatorienne. Le Chili a donc perdu sa tentative d’une nouvelle affaire Nelson Cabrera au cours de laquelle il avait obtenu une « victoire » (amère au vu des conséquences), mais le dossier était alors lié à un changement de nationalité sportive sur lequel la FIFA est compétente. Ce n’était pas le cas ici.
La Fédération chilienne a déjà annoncé vouloir faire appel de cette décision auprès du TAS. Cet appel semble assez inutile puisqu’on imagine mal cette organisation indépendante suisse se prononcer sur la nationalité d’un citoyen. La décision serait en effet appelable à nouveau auprès du Tribunal Fédéral Suisse et l’on imagine mal une juridiction suisse retirer la nationalité équatorienne à un citoyen, d’autant plus lorsque celle-ci a été validée par une juridiction équatorienne.