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·20 octobre 2023

Les Ex de Ligue 1 – Maxence Lacroix : « Jouer face à Haaland et Lewandowski, c’était comme un jeu d’échecs »

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Maxence Lacroix a entamé sa quatrième saison en Bundesliga cette année en tant que troisième capitaine de Wolfsburg. L’équipe de France en tête, le défenseur central de 23 ans retrace ses progrès tout en analysant son championnat et la situation du FC Sochaux, son club formateur.

À la veille d’un match importantissime de Bundesliga face au Bayer Leverkusen, Maxence Lacroix a fait le bilan des leçons qu’il a tiré lors de ces dernières années face à des monstres Erling Haaland et Robert Lewandowski. Le défenseur d’à peine 23 ans et un profil parmi plein d’autres dans la longue liste à disposition de Didier Deschamps pour compléter sa charnière défensive.

L’ex-sochalien, persuadé de « pouvoir apporter quelque chose » aux Bleus, a érigé comme priorité une saison réussie, aspirant avoir une chance de participer à l’Euro 2024, sur des terres qu’il connaît bien. De son nouveau statut de leader à Wolfsburg, en passant par ses premières sensations européennes, l’évolution de la Bundesliga, les français qui s’y épanouissent, mais aussi la situation de son club formateur Sochaux : les sujets de conversation n’ont pas manqué.


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Vous parliez d’un “pari gagnant” lors de votre arrivée. Êtes-vous toujours du même avis après quatre saisons en Allemagne ?

C’est sûr que moi, ça m’a beaucoup aidé d’aller en Allemagne. Cela a été un pari gagnant car lors de la première saison, j’ai pu directement jouer et montrer mes qualités. Après quatre ans, je vois que cela m’a beaucoup aidé en tant que joueur de football.

Quelle est la différence entre le Maxence Lacroix d’il y a quatre ans et celui d’aujourd’hui ?

Ce qui fait la différence pour moi, c’est Dieu. Ca a été une voix qui m’a touché. La foi m’a beaucoup aidé. Ça fait une grande différence sur qui j’étais avant et qui je suis maintenant. En tant qu’homme, c’est ce côté de la foi, mais aussi le fait que j’ai beaucoup grandi et que j’ai beaucoup d’expérience dans le football et dans la vie commune. Maintenant, je suis un joueur qui a plus d’expérience en Bundesliga. Avant, j’étais ce petit jeune qui ne connaissait pas l’Allemagne. Maintenant, je vis ici et je parle Allemand. Je suis le troisième capitaine de l’équipe. J’ai un rôle qui est beaucoup plus important.

La réussite des joueurs français en Allemagne

« Les Allemands ont la mentalité de la gagne, mais les français aussi. Ils ont surtout celle du travail bien fait. »

C’est une terre d’épanouissement pour les français qui partent Outre-Rhin. Comment l’expliquez-vous ?

C’est très simple. Le joueur français a tout ce qu’il faut ici. Il y a la qualité physique et technique, mais aussi pas mal de tactique. Ils sont assez bons sur cet aspect là. Ce qui nous manquait, c’était un encadrement. C’est quelque chose que l’Allemagne offre à ses joueurs. Nous en avons eu un très important ici, et ça t’apprend vraiment à quoi ressemble le football de haut niveau, de ce que tu dois mettre en place pour être performant le week-end.

Je regardais une interview de Marcel Tisserand (joueur et ami à Maxence Lacroix, ndlr), qui jouait en Allemagne. Il disait qu’ici, “tu joues comme tu t’entraînes”. C’est vrai qu’en France, il n’y avait pas trop ça. Ici, les entraînements sont comme des matchs. Il faut tout donner pour gagner ta place, mais surtout pour être prêt. Quand c’est difficile à l’entraînement, c’est plus facile les week-ends.

Le joueur français est-il donc mieux valorisé en Allemagne ?

Oui, on pourrait être mieux valorisé. Le jeu allemand correspond plus à des joueurs français. On peut voir que tous les offensifs français qui sont venus ici sont performants. Rares sont ceux qui n’y ont pas réussi, peut-être sans avoir réussi à s’intégrer au monde allemand. Il est spécial. Mais si tu veux t’intégrer et faire ce que l’on te dit, tu peux très rapidement passer du joueur basique à un très grand joueur. Exemple avec Randal (Kolo Muani) qui a signé avec Francfort, même s’il avait fait une très belle saison à Nantes. Il est venu tout doucement, sans faire trop de vacarme, et maintenant, il est parti pour un bon billet au PSG.

Est-ce plus facile pour un français de s’y lancer maintenant, ou l’était-ce il y a quelques années, comme vous l’avez fait ?

Non, ce n’est pas plus facile. À l’époque, c’était aussi facile de rejoindre la Bundesliga. Les Allemands regardent les prospects français. Ils ont toujours des scouts qui viennent observer des jeunes joueurs. Il faut faire un choix. Ça en est un pour ces jeunes, de se dire : “j’ai envie de partir dans un autre pays”. Il y a tout qui change. C’est celui que j’ai fait, et je ne le regrette pas du tout.

Peut être que les clubs allemands sont plus adeptes de la mentalité gagnante, ou du travail acharné, que les équipes françaises le sont…

Les Allemands ont la mentalité de la gagne, mais les français aussi. Ils ont surtout celle du travail bien fait : pour avoir quelque chose, il faut aller le chercher et mettre en place quelque chose. Même s’il y a des difficultés, il faut essayer de faire ce qu’il faut pour atteindre un objectif. Des fois, pour moi, qui n’ai pas joué au haut niveau français – qu’en Ligue 2 (Maxence Lacroix a disputé 27 matchs dans l’antichambre de l’élite française, ndlr) – , on prenait un peu les choses à la légère. Ici, quand je suis arrivé à Wolfsburg, c’était du vrai travail. J’ai eu du mal à m’intégrer rapidement, mais après, c’est finalement arrivé.

Cela pourrait-il expliquer le contraste entre les clubs de l’Hexagone et ceux d’Allemagne dans les compétitions européennes ?

En fait, les clubs allemands ont moins de qualités, mais ils ont un collectif qui est toujours huilé. C’est une différence qui se fait, car c’est un sport collectif. C’est vrai qu’il y a certains  joueurs qui peuvent faire gagner un match sur certaines actions. Mais quand tout le collectif marche dans le même sens, c’est plus facile. C’est ça l’Allemagne.

Tout le monde sait où il va, et il n’y a pas un joueur au-dessus du lot. Au Bayern Munich, au Borussia Dortmund – qui sont des grands clubs – c’est vrai qu’il y a des joueurs stars, mais ce qui fait que leur réussite, c’est que toutes les équipes jouent ensemble. Ils ont une tactique et une mentalité. Quand le Bayern gagne la Ligue des champions (2020), il y avait de grands joueurs certes, mais quand ils ont tous les idées du coach en tête, ça devient plus facile.

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Lorsqu’il découvrait la Ligue des champions en 2021/22, Maxence Lacroix a retrouvé un club français, le LOSC, dans le groupe G. ©Icon Sport

L’évolution de la carrière de Maxence Lacroix

Pourquoi décriviez-vous la Bundesliga, lors d’un entretien pour Onze Mondial, comme votre propre Ligue des champions ?

Là, par exemple, je ne dispute pas la C1. Quand nous jouons des équipes comme Leipzig, Dortmund, le Bayern, l’Union : c’est ta Ligue des champions. Il faut être concentré comme lors de ces rencontres-là. Quand je l’ai joué, j’ai vu ce qu’était la différence des matchs entre la Bundesliga et dans une coupe d’Europe. C’est complètement différent. Il y a des équipes transformées, car elles disputent une compétition européenne.

On l’a vu par exemple avec Lille (contre qui Wolfsburg et Maxence Lacroix sont tombés lors des phases de poules, en 2021, ndlr). Quand nous les avions joué, je ne pensais pas que c’était une équipe très costaud. Finalement, en Ligue des champions, ils nous avaient tués. C’est cette compétition qui fait que l’équipe que tu joues est complètement différente qu’en championnat. C’est une autre osmose, une autre atmosphère. Tu es transformé.

Lors de votre deuxième saison chez les Loups, vous avez eu droit à vous frotter aux meilleurs, en Ligue des champions. Que retenez-vous de cette expérience ?

Même si nous n’avons réussi à passer les phases de poules, ça m’a montré l’exigence du très haut niveau. J’étais un peu déçu, car nous aurions pu faire mieux avec ce groupe (composé de Lille, Salzburg et du Séville FC, ndlr). Il faut s’imaginer jouer tous les trois jours. Cela veut dire que tu ne dois pas faire n’importe quoi dans ta vie privée, être toujours concentré.

Il faut demander à tout le monde, les matchs de championnats sont fondamentaux. Il faut monter dans le classement. Un match pour une Coupe, c’est différent. Exemple avec la Coupe de France, chez nous en Allemagne, c’est la DFB Pokal. C’est différent, même face à des équipes de troisième division, car tu as un objectif à aller chercher derrière. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de la Ligue des champions, c’était un bon moment et j’espère pouvoir la rejouer très rapidement.

Même chose lors des dernières saisons, où vous avez affronté des attaquants de grandes classes. À quel point est-ce formateur d’avoir défendu face à Robert Lewandowski ou Erling Haaland, pour ne citer qu’eux ?

Il y a souvent des gens qui se disent “si je joue face à ce type de joueur, est-ce que je serais bon ?”. Beaucoup s’imagine cela en se disant que ça va être difficile, car il voit des statistiques par çi, par là, le joueur à la télévision… Tu ne peux dire que la personne est vraiment forte ou vraiment la juger à 100% que quand tu joues contre elle. Le fait d’avoir joué face à eux m’a donné de la confiance. Je me suis dis que ce sont des joueurs très forts et difficiles à jouer, mais cela permet aussi de voir le niveau de professionnalisme à avoir pour jouer et être prêt dans ces matchs là.

Et ça, c’est très important. Car tu peux être prêt contre des équipes inférieures, mais c’est face à ce genre de joueurs que tu dois être concentré. C’est vraiment une question de concentration et de pleins de facteurs. Le haut niveau se joue aux détails, et cela m’a beaucoup aidé pour savoir où je voulais aller et pour me montrer que j’avais le potentiel d’affronter des joueurs comme ça.

Quand tu joues face à eux le week-end, tu engranges de la confiance, et c’est multiplié comparé à celle que tu gagnes quand tu joues face à de moins bonnes équipes. Tu es toujours en alerte face à eux. C’est comme un jeu d’échecs. Tu dois essayer de trouver la bonne tactique pour l’empêcher d’arriver jusqu’à ton but.

La saison passée n’a pas toujours été amusante, avec beaucoup de frustration et une huitième place, qui prive de peu Wolfsburg d’Europe. Comment avez-vous vécu ce premier exercice sous les ordres de Niko Kovac.

Ça nous a fait mal sur le coup. Nous avions beaucoup travaillé. Nous avions une équipe qui travaille beaucoup et on s’aime un peu tous. Tout le monde est assez proche et ça nous a touché. Nous avions en tête de jouer l’Europe cette année. Je pense que d’un côté, ça nous a permis de prendre confiance et de ne jamais se relâcher, même si tout va bien. C’est important de gagner des points, car c’est possible de ne pas jouer l’Europe s’il ne nous en manque qu’un.

Face à Hoffenheim, nous avions perdu un match que nous aurions pu gagner. Là, nous avons bien relevé la tête rapidement. Par exemple, nous avons gagné face à l’Union. Cela montre que notre caractère a changé, que l’on ne se satisfait pas que d’un point, que l’on veut gagner, que ça soit à domicile ou à l’extérieur. Nous voulons aller chercher cette place en Europe.

Personnellement, avez-vous été satisfait de votre saison ?

Je n’ai pas été trop satisfait de la saison dernière. J’ai joué au début, mais à des moments, j’étais sur le banc. Il y a eu beaucoup de frustration. Cela m’a permis de me forger. Ces moments, dans la vie d’une personne, encore plus dans celle d’un sportif, te permettent de grandir plus vite.

Ce sont des moments difficiles où il faut aller chercher à l’intérieur de toi. Cela m’a permis de réfléchir sur comment aider mon équipe. Au final, j’ai recommencé à être titulaire, je faisais de bonnes prestations. Ensuite, je me suis blessé à l’épaule. Puis j’ai dû quitter le terrain (Maxence Lacroix a raté les quatre dernières rencontres, lors du sprint à l’Europe, ndlr). Maintenant, ça fait plusieurs matchs que je joue, et tout s’est bien passé.

Vous avez pourtant été l’un des défenseurs  qui a réalisé le plus d’interceptions cette saison (le 4e), devant Van Djik ou Kim Min Jae, avec 7.4 ballons récupérés toutes les 90 minutes. Comment avez-vous travaillé pour en arriver à ce résultat ?

En fait, les interceptions, je ne les ai pas tant travaillés. J’ai toujours eu cette vision du jeu, pour savoir où et quand le ballon allait arriver. C’est vrai qu’à force de connaître les équipes, je sais comment elles jouent. Je sais où le jeu va aller, donc j’essaye de casser l’action au moment opportun.

Avec des équipes comme l’Union Berlin et Fribourg qui viennent s’immiscer vers les premières places du championnat, c’est un championnat qui a l’air d’être beaucoup plus compliqué qu’il y a quelques saisons…

C’est vrai. Plus les années passent, plus c’est un vrai combat, un vrai challenge d’être en haut (du classement). On connaît l’Angleterre, avec un championnat qui est très compétitif. Je pense qu’en Allemagne, on ne peut qu’ être surpris. Les équipes qui affrontent des écuries allemandes en Ligue des champions vont l’être. Nous avons de bons joueurs, mais surtout de bonnes tactiques et des collectifs qui font mal. Toutes les équipes ont cela. C’est ce qui fait que maintenant, on peut voir Hoffenheim ou Stuttgart, qui sont devant. C’était du travail qui durait sur plusieurs saisons, mais qui paye maintenant.

Le cas Sochaux

Vous qui êtes formé à Sochaux, quelle a été votre réaction lorsque vous avez été informé des sanctions de la DNCG, au départ, envers votre ancien club ?

C’était de la tristesse et du dégoût, car cela a été une mauvaise gestion. Ce sont les personnes que j’apprécie et celles avec qui j’étais en contact qui en ont payé les frais. C’est un peu comme ma famille. Il y a beaucoup de gens là-bas avec qui je suis proche et avec qui j’ai encore des contacts. Même si ce sont des personnes que j’aime, Sochaux reste un club français.

Il est surtout très réputé et connu. Ca m’a blessé car c’est une mauvaise gestion, et ça touche ceux qui sont tout en bas, et pas ceux haut. Ce sont ceux qui ont toujours travaillé et connu Sochaux, donner de leur personne pour que le club soit dans les bonnes conditions. Cela m’a attristé. Ils n’ont pas très bien commencé en National, mais ils commencent à enchaîner. Ils ont dû repartir sur un nouveau souffle.

Auriez-vous imaginé, lors de votre départ, que la situation de votre club formateur, s’aggrave autant ?

Je n’aurais pas imaginé que ça en arrive jusque-là. Je savais qu’il y avait un problème, quelque chose qui n’était pas très sain. Aller jusqu’à la DNCG et que Sochaux descende en National, non, je ne l’aurai jamais cru. Sincèrement.

« Je n’aurais pas imaginé que ça en arrive jusque-là. Aller jusqu’à la DNCG et que Sochaux descende en National, non, je ne l’aurai jamais cru » explique Maxence Lacroix sur la crise qui a touché Sochaux, son club formateur.

Qu’est-ce que vous évoque la décision de laisser Sochaux évoluer en National , quand on sait que le club aurait pu déposer le bilan ?

Bien sûr. D’autres clubs ont déposé le bilan, et ça c’est encore pire. Sochaux repart sur quelque chose de nouveau. C’est important de voir qu’il y a toujours ce soutien des supporters, des gens qui travaillaient là-bas, ou de ceux qui y sont toujours. C’est ça qui fait les racines d’un club mythique.

Qu’est ce que je pourrais dire aux fans de Sochaux ? Je sais qu’ils aimaient bien quand je disais “Merci pour les travaux” (il rigole). Je le disais quand j’étais jeune, c’était assez drôle. Je remerciait les fans pour ce qu’ils ont fait pour nous. Ça fait partie d’une équipe, car le douzième homme est très important. Maintenant, je pense que les joueurs de Sochaux ont besoin d’eux. Je leur donne toute ma force.

L’Équipe de France

À 23 ans, te sens-tu prêt si Didier Deschamps venait à t’appeler pour représenter les Bleus ?

Bien-sûr. Je suis prêt, notamment parce que je me sens mieux dans ma tête. Maintenant, j’ai plus d’expériences. J’ai compris que le groupe français est rempli de qualité, mais je pense pouvoir leur apporter quelque chose. C’est dans ce but que je travaille, et pour que les weekends, moi et l’équipe soyons performants. Cela permettra, par les résultats de Wolfsburg, que le sélectionneur (Didier Deschamps) puisse voir que j’ai le niveau pour évoluer dans cette équipe de France. Cela me pousse à travailler et être plus focus sur certaines choses. Mais je ne veux pas brûler les étapes. C’est un processus, et je suis préparé pour ça.

Vous qui rêviez de l’Euro Espoirs fût un temps, peut-être avez-vous l’Euro 2024 dans la viseur…

C’est dans mon esprit bien sûr. En plus, c’est en Allemagne, donc ça serait encore plus fort que je puisse accéder à ce groupe (il sourit). J’ai joué la plus grande partie – plus de la moitié – de ma carrière en Allemagne. Ça serait top. Mais à présent, je me concentre sur Wolfsburg et mes résultats. Si mes performances sont bonnes, à ce moment-là, on en reparlera. Mais il peut se passer encore beaucoup de choses. Dans la vie, tout est une question de timing.

Propos recueillis par Hicham Bennis, merci à Maxence Lacroix.

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