Furia Liga
·7 septembre 2019
Furia Liga
·7 septembre 2019
Ils sont sept footballeurs, jeunes et friguants et à différents niveaux de leur carrière. Salisu, Pedrosa, Ferran Torres, Kang In Lee, Kubo, Unai Simon et Fran Beltran voilà la liste retenue par la rédaction. Tous ont moins de 23 ans, sont encore méconnus ou n’ont pas encore explosé aux yeux du grand public. À un âge où peu de carrières se font mais nombreuses se défont, ces jeunes sont à un croisement charnière de leur histoire avec le football. Présentation de ces espoirs qui ont de grandes chances de donner un avant goût de la Liga de demain dès cette saison.
Pour Socrate, rien n’est trop difficile pour la jeunesse. Du côté d’Ambrose Bierce, la jeunesse est l’âge du possible. Pour les espoirs du football, ce moment est un mélange de rêve, de chance mais surtout de sacrifices. Pour le petit groupe qui arrive à passer cette période compliquée et qui tente sa chance dans le football professionnel, rien est encore fait. Entre les blessures, les méformes et les aléas du football, percer et s’installer dans ce monde impitoyable relève de l’exploit. Présentation de 7 jeunes, qui vont animer cette Liga sauce 2019-2020 avec un seul espoir : se révéler au monde entier pour devenir des footballeurs à part entière.
Son nom vous dit très probablement rien et c’est normal. Âgé de 20 ans, il a signé en Espagne à Valladolid en 2017 en provenance d’une académie locale. Le central gravit alors les échelons, impressionne avec la B du club et finit par disputer deux matchs de Copa Del Rey avec l’équipe fanion la saison dernière.
Cet été, le départ de Fernando Calero et les difficultés de Joaquin à s’installer durablement lui ont ouvert un boulevard. Le colosse ghanéen a donc débuté la première journée de Liga face au Betis en tant que titulaire avant d’enchaîner avec un déplacement au Santiago Bernabéu. Solide, en progression sur sa lecture des trajectoires, Salisu impressionne et plaît beaucoup à son coach. Prolongé en juillet jusqu’en 2022, le central semble parti pour épater son monde cette saison et suivre la trajectoire d’un Fernando Calero qui a changé de dimension dès sa première saison en Liga.
Lui n’est pas aussi inconnu que Salisu mais cela reste un jeune encore assez confidentiel en dehors de l’Espagne. Latéral gauche de formation, Adria est diplômé de la formidable académie de l’Espanyol, connue et reconnue pour sa science de la formation et de la post-formation. Dernièrement, des jeunes comme Robert Navarro ou Aaron sont passés par ce centre de formation.
Adria Pedrosa a épaté les observateurs la saison dernière sur son côté gauche. Véloce, très agile avec le ballon et capable de mettre un foutoir monstre dans les défenses, le latéral a franchi une à une les étapes avec facilité. Si bien qu’il a débuté sa saison dans la peau d’un titulaire lors des différents matchs de qualification pour la Ligue Europa disputés par les Pericos. Une blessure l’a tenu quelques peu éloigné des terrains mais sans aucun doute que l’espagnol va de nouveau nous enchanter lorsque son physique ira mieux.
Ferran Torres est un joueur précoce, vraiment très précoce. Ses premiers matchs de Liga remontent à la saison 2017-2018. L’ailier droit, qui n’est pas encore majeur, disputait une dizaines de bouts de matchs et en débutait deux dans la peau d’un titulaire. Rapidement on se rendit compte d’une chose : Ferran Torres a du talent à revendre et une excellente attitude. Très à l’aise balle au pied, l’offensif va au fil des matchs et des mois agrandir sa panoplie technique et surtout développer sa science tactique.
Sous les ordres de Marcelino la saison dernière, son importance est grandissante. Bien sûr, il n’a pas encore les épaules pour être un titulaire et cela irrite bon nombre de fans du club Che qui attendent que Ferran soit le nouveau Carlos Soler. Du côté de l’entraîneur asturien, on cherche surtout à polir ce talent pour qu’il puisse devenir assez polyvalent pour jouer dans son 442 si éprouvant. Sa progression cumulée à la blessure de Soler jusqu’à octobre semble ouvrir les portes du onze à Ferran Torres. Titulaire face à Mallorca, le droitier a fait étalage de son talent offensif. Incisif et dangereux, il a montré un visage intéressant et différent de celui de Soler qui est surtout un équilibreur plus qu’un créateur.
Aperçu en début de saison dernière en Liga et en Copa Del Rey, Unai Simon semble être le prochain grand talent à sortir de Lezama, l’Académie de l’Athletic. Quelques années après avoir assisté à l’explosion de Kepa qui s’est envolé pour Chelsea à l’été 2018, la cage des Leones était gardée jusqu’alors par Iago Herrerin qui réalisait des performances intéressantes. Sauf que voilà le talent de Unai Simon saute aux yeux et logiquement les places des deux gardiens se sont inversées.
En 2018-2019, Simon avait débuté les 7 premiers matchs de Liga. Pas toujours souverain, il avait impressionné face au Real puis face au Barça. Lors de ces deux chocs, Unai Simon a réalisé pas moins de 12 parades en cumulés. Le gardien a encore des lacunes mais il a une réelle capacité à lire les trajectoires et réaliser des arrêts impressionnants. Cette saison, il a débuté les 3 premiers de Liga en tant que titulaire. Sa place est celle d’un numéro 1 dans la tête de Gaizka Garitano. Son jeu est à parfaire, notamment du côté de la gestion des temps morts et faibles. Sa lecture des ballons aériens est aussi défaillante. Cependant, son potentiel semble vraiment grand et il va faire parler de lui cette saison, c’est certain.
Il est à peine majeur, et est revenu en Espagne il n’y a que quelques semaines, mais le nom de Kubo est déjà sur toutes les lèvres. Grande promesse de la Masia, le japonais a pourtant dû plier bagage et retourner chez lui au Japon pour parfaire sa formation, la faute à une condamnation de la FIFA. Rapidement et à chaque fois qu’il joue, Kubo confirme qu’il dispose d’un talent monstre. Son nom revient du côté du Barça lorsqu’il fête ses 18 ans. Cependant, nouveau coup de théâtre, l’offensif japonais rejoint le Real cet été.
En Espagne, on se rend vite compte que Kubo ne peut pas être gâché en étant envoyé avec le Castilla en D3. Sauf que voilà, malgré un talent indéniable et quelques belles séquences en préparation, il est impossible de lui promettre un temps de jeu conséquent avec l’équipe fanion. Après un faux prêt à Valladolid, Kubo rejoint Mallorca. Le promu est certainement l’équipe la moins préparée pour la Liga cette saison. Cette situation sera très probablement salutaire pour Kubo qui aura un temps de jeu important s’il réussit à performer régulièrement. Son style et son panache vont faire du bien aux insulaires. À peine arrivé, il a joué quelques minutes face à Valence lors de la 3e journée. Les premières d’une longue série très probablement.
Milieu de terrain de formation, Fran Beltran est arrivé au Celta et donc en Liga la saison dernière. Pourtant il n’est pas inconnu, loin de là, en Espagne. Au Rayo Vallecano entre 2016 et 2018, il a joué et gagné en importance en Segunda. Lors de sa deuxième saison avec les madrilènes, il est même une des références du club à seulement 19 ans. Sauf que Fran plie bagage et s’envole donc pour le Celta Vigo d’Iago Aspas. Solide dans les duels malgré sa petite taille et surtout à l’aise balle au pied, Fran impressionne et rassure tout le monde. Dans un double pivot puis un 343, il met en avant son intelligence tactique pour gratter des minutes et se montrer au plus haut niveau.
Son temps de jeu va de paire avec l’explosion d’un certain Okay Yokuslu et le retour en grâce de Lobotka. En 2018-2019, il est titulaire dès le début du championnat dans le double pivot concocté par Antonio Mohamed. Cependant, les résultats toujours plus décevants et les changements d’entraîneur vont le reléguer petit à petit sur le banc. Lors de la prise de pouvoir de Fran Escriba qui réussira à maintenir le club en Liga, Fran ne joue plus. Le 442 existe via Yokusla et Lobotka. Néanmoins, la blessure du turc cet été lui a permis de regoûter au onze et de remontrer à tout le monde son grand talent. Dans un secteur très qualitatif au Celta, Fran réussi à tirer son épingle du jeu, à lui désormais de montrer qu’il peut tenir sur la longueur.
Autre joueur de Valence présent dans cette liste, Kang In Lee suscite déjà beaucoup d’enthousiasme en Corée du Sud mais aussi à Valence. Depuis son arrivée dans la Cantera du club, tout le monde s’accorde à dire que c’est un crack, un vrai. Les quelques apparitions qu’il a fait en pro avant cette saison semblent confirmer ce jugement. Lors de la Coupe du Monde U20 organisée en 2019, il a rayonné et a été décisif à quasiment tous les matchs. Un niveau et un poids marketing qui font de lui un des jeunes les plus attendus en Espagne et dans le monde.
Un départ en prêt cet été a longtemps semblé possible et salutaire pour l’offensif, à l’image de Kubo. Sauf que Kang In ne voulait pas partir pour partir et aucun club ne l’a convaincu. Pas jugé encore prêt par Marcelino et avec moins de vécu avec le groupe que Ferran Torres par exemple, son temps de jeu est encore une grosse interrogation à Valence. Avec les blessures, il a eu droit à 10 minutes face à Mallorca. Encore une fois, le Sud-coréen a régalé. Sur ce court laps de temps, l’offensif a fait étalage de son jeu court et long, de sa capacité à faire des différences par le dribble et la vitesse tout en montrant sa science tactique et sa lecture du jeu. Une rentre brutale qui va assurément chambouler la hiérarchie mis en place par Marcelino.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13
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