Le Petit Lillois
·10 janvier 2025
Le Petit Lillois
·10 janvier 2025
Le LOSC égale un record avec un 19e match sans défaite à Auxerre (0-0). Ce nul a néanmoins un goût amer, alors qu’il contraint les Dogues à laisser le podium filer sous leurs yeux, encore une fois. Jonathan David a manqué un penalty.
C’est sous un froid de canard, même eux ne flânaient guère sur l’Yonne, que les joueurs du LOSC débarquaient dans l’enceinte de l’Abbé-Deschamps. Ils retrouvaient le plaisir d’un gazon frais, délaissant la neige et le verglas qu’ils côtoyaient de près là-haut, dans le Nord. Pour permettre aux siens de prendre leur envol, Bruno Genesio créait d’ailleurs la surprise en revenant à un système auquel les Aiglons, lorsqu’il y avait encore du soleil sur la Côte d’Azur, avaient goûté. C’est la dernière fois que les Dogues se présentaient dans un 4-3-3, offrant cette fois-ci, à Auxerre, une belle opportunité à André Gomes de briller et de poursuivre une belle série d’invincibilité (18 toutes compétitions confondues). Le pari a-t-il été gagnant ?
Surprenant dans ce système, le LOSC prenait la maîtrise du cuir dès le coup d’envoi et tentait de construire, avec patience et prudence, ses occasions de but. Regroupé dans son camp, l’AJ Auxerre restait solide, préférant observer les circuits de passes adverses au risque de subir pendant le premier quart d’heure. C’est ainsi, sur ce rythme, que les Dogues se créaient la première occasion de la rencontre, avec un retourné tenté par Haraldsson (7′), puis la seconde, sur une frappe lointaine mais puissante de Benjamin André (9′). Menacés, les Auxerrois n’étaient pas pour autant fragilisés par la possession lilloise. Ils engrangeaient même de la confiance au fil des minutes, au point de ne plus hésiter à se projeter. Le LOSC, pour briser leur élan, voyait ses hommes enchaîner les fautes et récolter les premiers cartons de la rencontre.
Ces sanctions se sont ensuite transformées en frisson dans la surface lilloise avec une demi-volée de Traoré pour la première action auxerroise (22′). Celle-ci lance un véritable temps fort pour les locaux avec, dans la foulée, un arrêt de Lucas Chevalier (25′). Le LOSC ne parvenait plus à sortir proprement le cuir, au point de concéder bêtement des situations de but. Dans le sens inverse, les Dogues manquaient d’efficacité lorsqu’ils arrivaient à s’en procurer, à l’image de Rémy Cabella qui ne profitait pas d’une mauvaise relance lilloise (35′) pour faire mouche, quand une seconde tentative heurtait Aïssa Mandi, sur la trajectoire en plein cœur de la surface (39′). Le match pouvait basculer dans un sens comme dans l’autre, Lucas Chevalier stoppait encore un tir (40′) quand Alexsandro faisait frémir ses supporters devant ses cages, mais personne ne faisait la différence avant la pause (0-0).
La seconde période était d’abord animée par le corps arbitral, et les longues interventions de l’assistance vidéo à l’arbitrage. Servi dans la profondeur, Haraldsson débarquait à pleine vitesse dans la surface. Il sautait pour éviter une intervention musclée de Jubal puis s’écroulait au sol. Gaël Angoula accordait un penalty (49′), puis se déjugeait après visionnage de l’action par le biais d’une multitude d’angles (52′). Cette déception n’était que de courte durée puisque les Lillois se rattrapaient dans la foulée. Hakon Haraldsson, encore lui, était tiré dans son dos pile au moment où il était en capacité de reprendre un cadeau d’Ayyoub Bouaddi (54′). Il manquait donc le cadre, mais l’assistance vidéo intervenait pour accorder un penalty aux Dogues (56′) et exclure Paulo Joly. C’est la règle de la double peine. Pourtant maître dans cet art, Jonathan David voyait sa tentative être stoppée par son adversaire dans les cages (58′), gâchant les efforts consentis par ses coéquipiers pour en arriver jusque là. L’arrêt était fêté comme un but dans les tribunes du Stade de l’Abbé-Deschamps, qui sifflaient ensuite l’Islandais à l’unisson jusqu’au coup de sifflet final.
Portée par l’ambiance digne d’un match de Coupe de France, c’est le rendez-vous qui attend le LOSC ce mardi à Marseille, la rencontre devenait folle avec des actions d’un côté, Haraldsson butait sur le portier auxerrois (64′) dans un face-à-face, puis de l’autre, Chevalier sortait deux parades coup sur coup (71′) pour maintenir les siens dans la partie. Néanmoins gênés par leur infériorité numérique, les Auxerrois laissaient de la gomme et ne finissaient par attaquer que lorsque les Lillois leur offraient l’opportunité en perdant le contrôle du ballon. Cette stratégie aboutira à des frissons, provoqués par de belles chevauchées, mais jamais par de réelles occasions de but. Dans le camp adverse, l’inverse se produisait. Tour à tour, presque systématiquement englués dans la surface, les Dogues étaient freinés par la rage auxerroise et la vivacité de leur gardien (0-0).
Quelques heures plus tôt, l’AS Monaco avait également été tenu en échec par le FC Nantes (2-2). Le LOSC manque ainsi, pour la deuxième fois en deux matchs en 2025, l’opportunité de se hisser sur le podium. L’invincibilité perdure, égale même un record avec 19 matchs sans défaite toutes compétitions confondues, mais à quelle prix ? Les hommes de Bruno Genesio sont désormais à la merci de leurs concurrents directs.
17e journée de Ligue 1 – Vendredi 10 janvier – 21h05 – 15 599 spectateurs
But(s) : / Avertissement(s) : André (13′), David (15′), André Gomes (55′) pour le LOSC, Joly (56′, rge) pour Auxerre
LOSC : Chevalier – Mandi (Meunier 78′), Diakité, Alexsandro, Ismaily (Gudmundsson 68′) – Bouaddi (Gomes 68′), André, André Gomes (Sahraoui 78′) – Cabella (Bayo 83′), David, Haraldsson Entraîneur : Bruno Genesio
AJ Auxerre : De Percin – Joly, Diomandé, Jubal, Akpa, Mensah – Owusu, Dioussé (Massengo 65′) – Perrin (Bair 90+2′), Sinayoko ( 88′), Traoré (Ayé 90+2′) Entraîneur : Christophe Pélissier