Peuple-Vert.fr
·10 janvier 2025
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Alors que DAZN se trouve en difficulté avec un nombre d'abonnés bien au-delà des attentes, la Ligue 1 pourrait se trouver de nouveau à la recherche d'une solution de diffusion dès la saison 2026-2027. Daniel Riolo et l'équipe de l'After Foot a évoqué la possibilité de voir une chaîne développée par la LFP où l'on retrouverait l'intégralité du football français.
La plateforme DAZN pourrait perdre les droits de diffusion de la Ligue 1 et de la Ligue 2 si elle n’atteint pas 1,5 million d’abonnés avant le 1ᵉʳ décembre 2025, comme prévu dans son contrat pour la période 2024-2029. Actuellement, DAZN plafonnerait à environ 500 000 abonnés, bien loin de l’objectif fixé. En cas de rupture anticipée, la Ligue de Football Professionnel (LFP) devra trouver un nouveau diffuseur dès la saison 2026/2027. Parmi les pistes étudiées, une plateforme dédiée au football français fait son chemin.
Mercredi soir, lors de l’émission After Foot sur RMC, Daniel Riolo a dévoilé les contours de ce projet soutenu par certains clubs, notamment l’Olympique Lyonnais. Selon lui, « DAZN n’ira pas au-delà de son contrat », et la création d’une chaîne 100% foot français pourrait être une solution viable. Cette chaîne regrouperait la totalité des matchs de Ligue 1, Ligue 2, National, football féminin et Coupe de France. Avec un tarif accessible, elle pourrait attirer un large public et stabiliser les revenus des clubs. Une telle plateforme pourrait également inclure la Ligue 3 (actuellement le National), les Coupes (Coupe de France, Trophée des Champions), le football féminin, et même les équipes de France jeunes. Des diffusions d’anciens matchs et des reportages thématiques viendraient enrichir l’offre.
Cependant, ce projet soulève plusieurs questions. Le principal obstacle serait la nécessité d’un investissement initial considérable avant d’atteindre un seuil d’abonnés suffisant. Par ailleurs, la collaboration entre les différents acteurs du football français reste complexe. Vincent Labrune, actuel président de la LFP, est accusé par certains, dont Riolo, de diviser plutôt que de rassembler. « Il faut un président qui rassemble. Ce ne peut plus être Labrune. Sinon, c’est la catastrophe », affirme le chroniqueur. Il pointe également les tensions entre certains dirigeants influents, comme Nasser al-Khelaïfi, président du PSG et de beIN SPORTS, et John Textor, propriétaire de l’Olympique Lyonnais.
D’un point de vue financier, Gilbert Brisbois a évalué le coût de production de l’ensemble des compétitions à environ 77 millions d’euros par an : 25 millions pour la Ligue 1, 10 millions pour la Ligue 2, 5 millions pour la Ligue 3, 5 millions pour le football féminin, et 10 millions pour la Coupe de France. À cela s’ajoutent 5 millions pour la création de la plateforme, 5 millions pour le support technique, 10 millions pour la rédaction, 1 million pour le marketing, et 1 million pour la gestion des abonnements.
En proposant des abonnements à 20 ou 25 euros par mois sur une saison de dix mois, les revenus pourraient atteindre entre 400 et 523 millions d’euros, selon le tarif choisi et le nombre d’abonnés (2 millions étant le plafond historique prévu). Après déduction des coûts, il resterait entre 323 et 446 millions d’euros à redistribuer aux clubs. Ce montant se rapproche des revenus actuels issus des accords DAZN-beIN SPORTS, tout en rendant le football français moins dépendant des diffuseurs extérieurs.
Malgré ces incertitudes, le concept d’une chaîne unique ou d’une plateforme dédiée au football français séduit de plus en plus d’acteurs. Si la LFP et la FFF parviennent à travailler ensemble et à surmonter leurs divisions internes, ce projet pourrait représenter une véritable révolution pour le football en France. Mais le temps presse : l’avenir du ballon rond français pourrait se jouer dans les prochains mois.
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