le11
·18 février 2025
LOSC : « On a vécu une belle expérience de vie », les confessions du frère de Nabil Bentaleb
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le11
·18 février 2025
Si l’histoire de Nabil Bentaleb, buteur décisif pour son retour à la compétition avec le LOSC, huit mois après un accident cardiaque, a ému beaucoup de monde, ce n’est rien comparé à l’émotion ressentie par sa famille, à commencer par son grand-frère, Karim, qui lui avait prodigué les premiers soins ce fameux 18 juin.
« Je revenais d’Algérie et je me suis mis seul devant la télé. Chacun était dans son coin : mon père en Algérie, ma mère à Lille… On ne pensait pas qu’il allait jouer. Moi, en tout cas. Honnêtement, on l’espérait secrètement tous. Nabil était prêt dans sa tête depuis des mois, confie l’intéressé à nos confrères de l’Equipe. Depuis la pose de son défibrillateur, il a travaillé comme jamais. »
Et son abnégation fut récompensée par ce retour à la compétition avec à la clé son tout premier but avec le LOSC. Comme un symbole de sa rédemption. « Je le vois entrer plus haut sur le terrain, alors ça m’interpelle : et si sur un coup du sort, sur un coup du destin, il marquait ? Je ne vais pas dire que j’y croyais comme lui, mais comme par hasard, il se trouve au deuxième poteau, ce qui n’arrive jamais d’habitude, la balle lui arrive dessus et… et puis c’est beau, quoi ! On ne peut que kiffer, franchement », savoure le grand frère de Nabil Bentaleb.
🗣️"Sur le corner, je sentais que j'allais marquer. J'ai visualisé ce but, c'est la première fois que ça m'arrive. C'est incroyable"Buteur lors de la victoire du LOSC contre Rennes (0-2),le11hdf.fr/nabil-bental…— Le11 (@handle.invalid) 2025-02-16T22:01:41Z
Et comme beaucoup, ce dernier a été ému par la célébration pleine de vie de son petit frère : « Ah ça, c’est beau ! C’est beau ! Je ne sais pas vers qui il court, mais je pense que, à ce moment-là, il avait envie de faire un câlin à toute la terre (rire). Mais il faut imaginer d’où tout ça démarre. On allait faire un 8-8 entre potes sur un demi-terrain. Un truc vraiment chill. Et ça n’avait quasiment pas commencé, peut-être deux ou trois minutes. L’engagement, et ça s’est passé…«
A ce moment-là, il n’était plus question de football mais simplement de santé et de savoir si Nabil Bentaleb allait tout simplement continuer à vivre. « J‘ai vu qu’il ne répondait plus. C’était une situation un peu bizarre, difficile à expliquer, confie Karim Bentaleb. J’ai essayé de faire ce que je pouvais, un peu de massage cardiaque. Mais tout le monde a contribué à sa manière. Il y a une dame qui passait par là qui nous a dit qu’il y avait un défibrillateur dans le stade. Quelqu’un s’est empressé de le récupérer. Comme elle était infirmière, elle a fait le nécessaire avec moi. »
Et à partir de là, l’attente fut longue jusqu’à ce dénouement heureux de dimanche soir à Rennes. « Pendant deux jours, on ne savait pas pour la suite, mais je suis de nature optimiste. Et là, ce n’était plus entre nos mains, se rappelle le frère du milieu de terrain du LOSC. Mais on a eu la chance d’avoir un système top : les secours, les pompiers, l’équipe du SAMU, les gens de l’hôpital… jusqu’au cardiologue et le rythmologue qui ont fait le taf après. Et on en est là, huit mois après. »
Le club a été comme une famille. Je ne sais pas comment c’est ailleurs, mais ici, Olivier Létang a été exceptionnel, franchement.
Et même s’il a fallu passer par des moments difficiles, le clan Bentaleb a le sentiment d’avoir « vécu une belle expérience de vie« . « Le plus long a été que tout le monde accorde ses violons : la famille, les amis, l’entourage, le club. Et le club a été comme une famille. Je ne sais pas comment c’est ailleurs, mais ici, Olivier Létang a été exceptionnel, franchement. On pourrait croire que c’est un président là pour faire du business, etc. Peut-être, mais en ce qui concerne Nabil, je conseille à pas mal de clubs d’avoir un monsieur Létang le jour où vous avez une galère, salue Karim Bentaleb. Et (Bruno) Genesio, son entraîneur, a été un grand homme. Au-delà du foot, l’aspect humain avec Nabil, ses échanges…«
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport