le11
·3 septembre 2024
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·3 septembre 2024
Incertain de participer à la phase de ligue de Ligue des champions avec des cadres sur le départ et un entraîneur qui a mis les voiles, le LOSC abordait un mercato estival de tous les dangers. Au lendemain de celui-ci, force est de constater que le club nordiste a fait mieux que limiter la casse, en régénérant son groupe tout en conservant l’immense majorité de ses hommes forts. Bilan.
S’il y a un secteur qui a connu du mouvement durant cet été, c’est bien la défense du LOSC. Avec un premier mouvement qui a entraîné un jeu de dominos : le départ de Leny Yoro à Manchester United pour plus de 60 millions d’euros. Du haut de ses 18 ans, le joyau de Luchin avait pris une dimension telle qu’il était devenu le patron de l’arrière-garde nordiste, laissant donc un vide difficile à combler dans un secteur où, hormis un Samuel Umtiti porté disparu depuis et un Rafael Fernandes encore inconnu, la profondeur se faisait minime avec les seuls Bafodé Diakité et Alexsandro. D’autant plus que Bruno Genesio a rapidement souhaité instaurer une défense à trois, exigeant plus de main d’œuvre dans ce secteur.
Ainsi, le board lillois s’est exécuté et a cherché à amener de l’expérience dans une défense qui en manquait. Dans cette optique, le LOSC a souhaité recruter malin et s’est penché sur les cas d’Aïssa Mandi et Thomas Meunier, tous deux âgés de 32 ans et tous deux arrivés librement. Le second représente l’avantage d’être également capable d’évoluer sur le flanc droit, où il fait office de doublure à Tiago Santos. Plutôt que dénicher le successeur de Leny Yoro, la formation lilloise a décidé de miser sur le développement et l’avènement d’un Bafodé Diakité, voué à devenir le leader défensif de cette équipe après avoir été nommé troisième capitaine dans la hiérarchie.
LOSC
Sur le couloir gauche, le LOSC a aussi réagi intelligemment à la grave blessure au genou d’Ismaily, en allant chercher Mitchel Bakker. En manque de temps de jeu à l’Atalanta, le Néerlandais débarque en prêt et va pouvoir injecter un vécu européen et une polyvalence (piston gauche, axial gauche) bienvenue derrière Gabriel Gudmundsson. De quoi permettre à Vincent Burlet, dans un entre-deux avec l’équipe première et la réserve, d’aller gratter du temps de jeu au Mans, en National. Le LOSC a même créé la surprise en ajoutant Marc-Aurèle Caillard à son pôle de gardiens, en concurrence avec Vito Mannone derrière l’indéboulonnable Lucas Chevalier.
Cet été, le LOSC a recruté quatre joueurs de 23 ans ou moins : Ethan Mbappé (17), Osame Sahraoui (23), Ngal’ayel Mukau et Matias Fernandez-Pardo (19). Tous sont prometteurs et voués à avoir un impact immédiat dans cette équipe, pour la plupart dans la rotation, quand Sahraoui postule à court terme pour une place dans le onze de départ. Et pourtant, aucun n’a été l’objet d’une dépense démesurée. Le plus onéreux, Matias Fernandez-Pardo, recruté pour 12 millions d’euros bonus compris après “seulement 28 matches chez les professionnels, représente le coup le plus risqué. Mais l’attaquant de 19 ans, au profil bankable, reste sur six derniers mois aboutis en Belgique et plusieurs écuries européennes avaient posé sur la table la même somme que le LOSC.
Pour le reste, le risque est mesuré. Osame Sahraoui (8M€) sort de plusieurs saisons solides en Eredivisie, s’étant imposé parmi les meilleurs dribbleurs d’Europe sur la durée, et, à 23 ans, dégage déjà une certaine forme de maturité. Son bon début de saison confirme à priori la bonne pioche du LOSC. Ngal’ayel Mukau, lui, est arrivé escorté d’interrogations et de curiosité après une demi-saison prometteuse à Malines. Mais pour 4 millions d’euros + 1 de bonus selon plusieurs sources, le board lillois n’a pas fait de folie. Enfin, pour Ethan Mbappé, débarqué libre et plutôt encourageant lors de ses premiers pas, la notion de risque n’entre même pas en ligne de compte. Seule la pression du nom pourrait l’impacter, ce qui n’est pas non plus une mince affaire au vu du flocage dans son dos.
Certes, Leny Yoro a quitté le LOSC. Mais le défenseur de 18 ans a été vendu pour pas moins de 62 millions d’euros à Manchester United à un an de la fin de son contrat. Une vente réussie, la troisième plus forte de l’histoire du club, qui est venu renflouer les caisses lilloises. Dès lors, plus aucune nécessité de laisser partir d’autres éléments centraux pour le projet nordiste, encore plus après la qualification en Ligue des champions.
Daniel Derajinski/Icon Sport
Longue au début de l’été, avec les noms de Jonathan David, Edon Zhegrova voire Lucas Chevalier, Angel Gomes, Tiago Santos, Alexsandro ou Bafodé Diakité, la liste des départs importants s’est donc limitée à Leny Yoro – exception faite de Yusuf Yazici, parti librement comme prévu. Une véritable prouesse pour le board lillois, qui n’oublie pas de le souligner alors que, sur ce plan, le grand chambardement était attendu par beaucoup.
Entre la non-qualification directe en Ligue des champions, le départ de la figure de proue Paulo Fonseca ou encore la situation contractuelle de certains – David et Gomes en fin de contrat l’été prochain -, le LOSC est tout de même parvenu à conserver une solide ossature pour assurer une forme de continuité et permettre à la mayonnaise de Bruno Genesio de prendre immédiatement. Prudent mais efficace dans son recrutement, l’état-major nordiste s’est montré ferme et réaliste dans le sens des départs. Un équilibre prometteur qui semble porté ses fruits. Du moins pour le moment, alors qu’un relatif manque de profondeur – notamment au milieu – pourrait être rapidement mis en lumière par l’enchaînement des matches.
Enzo PAILOT
Arrivées : Ethan Mbappé (libre), Ngal’ayel Mukau (Malines), Thomas Meunier (Trabzonspor), Aïssa Mandi (libre), Osame Sahraoui (Heerenveen), Marc-Aurèle Caillard (libre), Matias Fernandez-Pardo (La Gantoise), Mitchel Bakker (Atalanta, prêt), Mohamed Bayo (Le Havre, r.p.), Akim Zedadka (Saragosse, r.p.)
Départs : Leny Yoro (Manchester United), Yusuf Yazici (libre), Adam Ounas (libre), Ivan Cavaleiro (libre), Adam Jakubech (libre), Alan Virginius (prêt), Andrej Ilic (prêt), Tiago Morais (prêt), Ignacio Miramon (prêt), Ugo Raghouber (prêt), Trévis Dago (prêt), Vincent Burlet (prêt)
Chevalier, Mannone, Caillard, Olmeta – Diakité, Alexsandro, Umtiti, Mandi, Fernandes, Touré, Meunier, Santos, Zedadka, Gudmundsson, Ismaily, Bakker – Bentaleb, André, Mukau, Bouaddi, Mbappé, Gomes, Haraldsson – Zhegrova, Malouda, Cabella, Sahraoui, Fernandez-Pardo, David, Bayo
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