Walfoot.be
·3 novembre 2023
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Un petit tour et puis s'en va : Yaya Touré quitte déjà le Standard de Liège, après un peu plus de 4 mois en tant qu'ajdoint de Carl Hoefkens. Son apport est difficilement quantifiable.
Le 20 juin dernier, c'était la stupeur en Belgique : Yaya Touré devenait... l'adjoint de Carl Hoefkens, qui devait certainement se pincer un peu pour y croire. L'un des meilleurs milieux de terrain de l'histoire de la Premier League débarquait en Jupiler Pro League, où il avait fait ses débuts en Europe sous le maillot de Beveren.
Un peu plus de 4 mois plus tard, Touré est reparti de manière aussi subite qu'il est arrivé, et laisse derrière lui un bilan assez difficile à mettre sur papier. Tout d'abord car le travail d'un T2 est très difficile à quantifier précisément : on ne peut qu'émettre des suppositions, et se baser sur ce qu'en ont dit ses collègues.
Carl Hoefkens avait rapidement affirmé que la présence de Yaya Touré au sein du staff était "une très bonne chose" pour le Standard, et que l'Ivoirien était plus bavard dans les coulisses et loin des caméras que ce qu'il montrait de prime abord.
Toujours est-il que l'alchimie n'a jamais été évidente, y compris lorsque, enfin, la mayonnaise prenait et que les Rouches remportaient leurs premières victoires de prestige face à OHL ou Bruges. Pire : pour le Clasico, Touré était absent, malade, et certains supporters y voient un signe que son départ se tramait déjà.
La seule interview expliquant son arrivée à Sclessin, Yaya Touré l'a donnée... en anglais, via l'agence de presse britannique PA. Une attitude qui rappelle celle de Thierry Henry, adjoint de Roberto Martinez, qui n'a jamais adressé la parole à la presse belge. Une distance qui peut s'expliquer par une volonté de ne pas tirer la couverture à lui, la star mondiale tellement plus célèbre que son T1.
Il faut dire que si Yaya Touré se dit "encore en apprentissage", il ne se donne pas les meilleures armes pour que cet apprentissage s'effectue sereinement : depuis 2021 et son premier job à l'Olimpik Donetsk (où on se demandait déjà ce qu'il allait faire), il n'est jamais resté bien longtemps en place. Akhmat Grozny, jeunes de Tottenham, Standard : l'ancien de Beveren enchaîne les piges éclair.
Au détour d'un passage en zone mixte, Steven Alzate avait cependant confié que le travail de Yaya Touré auprès des milieux de terrain amenait un réel plus. Le fait de travailler au quotidien avec un joueur qui a durant sa carrière été l'un des meilleurs du monde a fait progresser le Colombien, et probablement ses équipiers Price ou Kawabe également.
On peut aussi supposer que l'arrivée de Yaya Touré au Standard a pu jouer un rôle dans le transfert d'un grand talent : Romaine Mundle (20 ans), qui était cité en bord de Meuse plusieurs semaines avant la venue de l'Ivoirien mais semblait hésiter (Anderlecht, notamment, était cité).
Mundle a en effet connu Yaya Touré du côté de Tottenham, même s'il n'a pas été sous ses ordres (le désormais ex-T2 d'Hoefkens travaillait chez les U16, Mundle en U21). On imagine que la coïncidence est un peu trop évidente pour en être une, et que Touré a pu tirer quelques ficelles pour aider Fergal Harkin. Mais là encore, il s'agit de supposition, puisque ni le directeur sportif du Standard, ni Touré n'en ont parlé...
Une chose est sûre : le passage éphémère de Yaya Touré sur le banc du Standard ne laissera pas un souvenir impérissable aux supporters, qui préfèrent en rire. Mais probablement aux joueurs, qui ont eu l'occasion même brièvement de travailler avec une véritable légende. On ne peut que souhaiter à Touré qu'il se pose enfin un peu, aux côtés de son ancien coach Roberto Mancini au sein du staff de la sélection saoudienne...