AS Saint-Étienne
·1 mars 2025
Maryne Gignoux : "C'est une fierté de jouer ici, je ne me voyais pas ailleurs."
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AS Saint-Étienne
·1 mars 2025
On a fait un très bon début de saison collectivement et même moi, individuellement. On a eu une période un peu plus compliquée et on sort depuis quelques matchs la tête hors de l’eau, notamment grâce à un bon parcours en Coupe de France. Ça nous a amené beaucoup de positivité. La rencontre face à Nantes a fait du bien pour le mental, même si on a fait match nul. Dans le contenu et les valeurs, on a montré beaucoup de choses. Pour l’instant, c’est assez mitigé : on a pris beaucoup de points en début de saison et là on en prend un peu moins. Il reste encore des matchs, notamment ce week-end où il va falloir prendre des points.
Lorsque j’ai signé à l’AS Saint-Étienne, je venais pour un projet de seconde division et on a eu la belle surprise de monter en première division. Cette première saison en D1 a été compliquée puisque nous sommes redescendues. La saison suivante, en D2, ça a été une saison exceptionnelle, on a fait quelque chose de grand en réalisant 18 victoires consécutives. C’était ma première vraie saison en D2 et c’était grand. On était vraiment fortes, personne ne nous résistait. Vivre cette montée, en ayant réellement pris part aux rencontres, c’était exceptionnel. La saison dernière a été compliquée, on a mal débuté la première partie à contrario de cette saison actuelle, et la seconde partie, nous avons enchaîné les victoires pour nous maintenir. Mon choix de venir au club est aussi lié à mon souhait de me rapprocher de ma famille, au-delà de tout ce que représente ce club mythique. Je suis originaire de Nîmes et être proche de ma famille est vraiment important. Quand tu dis que tu vas jouer pour Saint-Étienne, on te parle automatiquement des Verts, de leur histoire, des saisons exceptionnelles qu’ils ont eues, des supporters. Partout où je vais dans Saint-Étienne, c’est les Verts partout. C’est une fierté de jouer ici, je ne me voyais pas jouer ailleurs. En venant ici, je voulais me challenger. Le club m’a toujours attirée, alors la proximité avec mes proches en supplément, c’est super. Depuis, je me sens très bien ici.
J’ai commencé un peu grâce à mes frères. Ce sont mes modèles, je ne voyais que par eux, ils me trimballaient un peu partout et j’y allais aussi un peu parce que je voulais les suivre (rires). Ils ont fait du foot, ils ont touché à beaucoup de sports, mais c’est eux qui m’ont amenée sur les terrains, puis ma mère m’y a inscrite. J’ai très rapidement pris plaisir à jouer au football. Je me souviens étant petite, habitant dans un quartier, on jouait tous ensemble. Évidemment, j’étais la seule fille mais ça n’a jamais posé problème, puis j’étais la petite sœur de, ça aide. Lorsque j’étais en poussin, j’étais joueuse de champ, mais un jour le gardien s’est blessé lors d’un tournoi et vu que j’étais un peu une tête brûlée, je suis allée le remplacer et je sautais partout, j’ai adoré et je n’ai jamais quitté cette place. Personne ne m’a poussée à être gardienne. On ne me mettait pas aux cages parce que j’étais la fille, limite on m’incitait à être joueuse de champ. C’est peut-être grâce à ça et au fait que je jouais avec mes frères que je suis à l’aise balle au pied.
Dans ma vie hors football, je ne consomme pas tant que ça de football. Je regarde les grands matchs et les grandes compétitions, les Derbys et évidemment les gars de Saint-Étienne car je trouve ça important de regarder nos homologues du club, mais mis-à-part ça, je coupe, ça me permet de garder un équilibre. J’ai besoin de voir autre chose que du football. Avec les années, ça a changé, à 17-18 ans, j’étais à fond, je regardais toutes les rencontres, même de matchs de National, maintenant moins.
Je n’ai pas vraiment de tocs ou autre, mais avant chaque rencontre je dois avoir un message de ma mère. Si elle ne me l’envoie pas, je ne suis pas bien et ma préparation n’est pas la même. Elle sait que c’est important pour moi et elle le fait toujours. Si je suis habituée à recevoir son message 2h avant la rencontre et que je ne l’ai pas, je ne vais pas être bien. Elle le fait toujours heureusement. Même si elle assiste à toutes les rencontres à domicile, il faut son message (rires). Mis-à-part le message, j’ai besoin que la personne qui partage ma vie vérifie ma valise, j’ai peur d’oublier quelque chose donc petite vérification extérieure. Je suis très famille, c’est très important pour moi.
Je n’ai pas encore réfléchi à la suite, j’avais débuté une formation d’éducatrice spécialisée mais que j’ai dû arrêter pour me focaliser sur le football car la formation ne me permettait pas de concilier pleinement les deux. Je veux vraiment voyager après ma carrière. Le football c’est beaucoup de bonheur, la meilleure première partie de ma vie, mais il y a quelque chose après. Avec le football, on voyage, mais pas réellement, on ne découvre pas d’autres cultures et personnellement, j’adore ça. Je pense prendre une année pour voyager et après ça, pourquoi pas travailler avec les personnes en situation de handicap. Je ne me mets pas de pression pour ça, je ne suis pas pressée, je vais avant tout voyager et découvrir la vraie vie. Avec le football, on loupe beaucoup de moments en famille, j’aurais des choses à rattraper.
La présence des supporters, comme on dit, c’est le 12e Homme. Pour nous, c’est tout aussi important de se sentir soutenues. Je sais que c’est compliqué, on n’a pas la même notoriété, mais c’est par ces moments de partage que les supporters vont apprécier le football féminin. La présence des supporters nous booste vraiment, de savoir qu’ils sont là c’est une réelle plus-value pour aller chercher les victoires et s’arracher. Il y a un engouement tel pour les Verts que c’est dommage qu’il y ait peu de monde en tribune de notre côté. On sait que ça ne peut pas être pareil que pour les garçons, mais on joue juste avant les garçons, à deux pas du Chaudron, venez juste jeter un œil. Ils ne se rendent pas compte de l’importance qu’ils ont pour nous. Juste leur présence est énorme alors merci à tous ceux qui se déplacent et donnent de la voix.
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