Olympique-et-Lyonnais
·1 octobre 2024
Olympique-et-Lyonnais
·1 octobre 2024
Certaines croyances estiment que l'on apprend plus dans la défaite que dans la victoire. Il y a probablement une part de vérité là-dedans, mais dimanche, à Toulouse, l'OL a gagné, tout en apprenant beaucoup, du moins on l'espère. En effet, si dans le jeu, nous n'avons pas grand-chose à retenir de ce 2-1 péniblement arraché grâce à Malick Fofana dans le temps additionnel, plusieurs leçons peuvent être retenues de ce résultat positif.
Concernant la gestion de l'effectif tout d'abord. Après le match face à l'Olympiakos jeudi (2-0), Pierre Sage avait choisi de faire reposer une bonne partie des titulaires. Ils étaient seulement trois (Lucas Perri, Clinton Mata et Duje Caleta-Car) a enchaîné au Stadium. L'entraîneur voulait donner une chance et du temps de jeu à ses remplaçants, faisant ainsi jouer la concurrence.
Mais ce turnover, plus le passage en 4-3-3, même si ce système a souvent été utilisé, a semblé perdre tout le monde. "Tu dois incorporer trois ou quatre jours maximum dans une équipe en confiance, qui a des certitudes, ce qui va faire progresser les autres. Ils vont gagner du temps de jeu, des minutes et intégrer une formation qui roule. Là, tu envoies les huit sur le terrain, sans rythme ni automatismes, ce qui fait trop de choses négatives pour avoir une prestation cohérente, a regretté Nicolas Puydebois dans Tant qu'il y aura des Gones. J'aurais aimé voir de la continuité."
On peut effectivement s'interroger sur le réel besoin de faire autant tourner, même si la Ligue Europa a pu user les organismes. Nous sommes en début de saison, et certains garçons comme Rayan Cherki, Nicolas Tagliafico ou encore Malick Fofana ne sont pas apparus outre mesure sur les pelouses pour l'instant. Cela aurait-il suffi à tout changer, pas forcément, car des garçons tels que Maxence Caqueret, Georges Mikautadze, Abner ou Wilfried Zaha ont normalement plus a apporté que ce qu'ils n'ont fait dimanche.
Ils avaient d'ailleurs aussi besoin de se montrer pour bousculer la hiérarchie, ce qu'ils n'ont pas réussi à faire. Finalement, seul le jeune Saël Kumbedi a peut-être profité de la possibilité qu'il lui a été offerte de jouer. "D'un côté, oui, je peux comprendre, mais de l'autre non, car face à l'Olympiacos, tu trouves un 11 plutôt huilé, et là, tu changes huit joueurs. C'est énorme. Il faut une colonne vertébrale qui se dégage, et en modifiant tout le temps ta composition, tu n'y arrives pas sur la durée. Les remplaçants n'ont pas marqué de points, et l'OL n'a pas de marge, a noté Enzo Reale, membre du Goal FC. S'il manque un ou deux éléments, on le ressent directement."
À l'issue de la partie, Sage a reconnu que tous ces changements ont probablement eu un rôle dans la piètre prestation rhodanienne. Mais ne regrettait pas son choix. "Tout le monde a joué pour l'instant, mais on ne fait pas cela pour ça. On le fait pour gagner, et parfois, pour l'emporter, il faut être capable de faire reposer certains joueurs pour que d'autres prennent leur place, a justifié le coach de 45 ans. Dorénavant, il va falloir trouver des connexions pour que peu importe qui soit sur le terrain, on arrive à produire le jeu que l'on avait précédemment."
On l'a surtout senti déçu par des attitudes qui n'avaient clairement pas leur place sur la pelouse. Au-delà de la mauvaise performance, qui peut s'entendre, personne n'étant infaillible, ce sont davantage les comportements qui interrogent. Peu de replis défensifs, des mouvements d'humeur... Toute la panoplie a été étalée au grand jour contre le Téfécé.
Forcément, cela questionne, puisque les footballeurs titulaires devaient aller chercher un rôle dans le 11 pour les échéances à venir. "Je ne comprends pas pourquoi ils se le permettent. Si tu le fais, c'est que tu es prêt à perdre ta place. Là, ils le font un peu tous, entre les courses qui ne sont pas faites, les gestes avec les bras... Tu es à la télévision, c'est impossible de critiquer ton coéquipier comme cela. Ce n'est pas normal, ils font des choses qui n'ont pas lieu d'être", a dénoncé Enzo Reale.
Il faudra là aussi en tirer des conclusions, avec de possibles sanctions à venir. Le week-end dernier, Ernest Nuamah a payé pour son retard, Warmed Omari, Mahamadou Diawara et Gift Orban ont subi le jeu de la concurrence, mais d'autres devraient être concernés dès jeudi face au Glasgow Rangers. "Je veux bien qu'on implique tout le monde, car dans un groupe, les plus durs à gérer sont ceux qui ne jouent pas. Sauf que si à l'entraînement, ils ont une mauvaise attitude, pourquoi les récompenser avec une titularisation ? Ou alors, il faut s'en servir pour leur montrer leurs défaillances et leur dire que tant qu'ils se comporteront comme cela, ils ne joueront plus, a conseillé Nicolas Puydebois. Cette prestation doit avoir un impact, sinon, on va recommencer."
Un match qui va donner matière à réfléchir à Pierre Sage et à son staff. L'Olympique lyonnais s'en sort avec une victoire, mais des points devront changer à l'avenir. Premiers éléments de réponse lors du déplacement en Écosse, puis dimanche avec l'enchaînement lors de la réception de Nantes. Retenir les leçons du passé, c'est aussi à ça que servent les erreurs.