Quel avenir pour Thomas Partey ? | OneFootball

Après un bon début de saison, le 2ème plus prolifique de l’ère Arteta, quelques interrogations restent en suspens au moment d’aborder la trêve internationale de ce mois d’octobre. Parmi elles, l’avenir de Thomas Partey, dont le contrat s’achève à l’issue de la saison. Le Ghanéen est régulièrement au cœur de rumeurs de transferts ces derniers mercatos, que ce soit en Europe ou dans des championnats plus exotiques comme l’Arabie Saoudite. Pourtant, durant l’été, ce dernier avait fait le choix de rester chez les Gunners et d’honorer son contrat, dans l’espoir de poursuivre l’aventure, ou pour mieux négocier sa sortie ?

Un recrutement signé Arteta

Au mois d’octobre 2020, Thomas Partey arrive pour la coquette somme de 50 millions d’euros (montant de la clause libératoire fixée par l’Atlético Madrid), ce qui avait suscité beaucoup d’enthousiasme auprès des supporters, qui ont vu arriver un joueur habitué à l’exigence du niveau européen, finaliste de la Ligue des Champions en 2016 et vainqueur de l’Europa League en 2018. Cela marque le 1er transfert majeur effectué par Mikel Arteta, pour permettre à Arsenal de passer un cap, et ainsi retrouver la reine des compétitions européennes. Le boss explique les raisons de ce choix par la possibilité de le faire évoluer à différents postes mais aussi dans plusieurs systèmes de jeu, et enfin, apporter de l’équilibre à l’équipe.

Changement d’air pour le milieu de terrain qui découvre un nouveau championnat, et donc une nouvelle culture à son arrivée en Angleterre. Même si les philosophies de Simeone, son précédent coach et Arteta sont très différentes, les qualités de Partey peuvent être utiles dans le style de jeu du coach espagnol, fait d’intensité et de possession de balle. Joueur doté d’un important volume de jeu mais aussi d’une capacité à conserver le ballon sous pression, il avait lui-même déclaré lors d’une interview qu’il était surnommé « la pieuvre » par ses coéquipiers durant son passage à Almeria pour sa faculté à intercepter et récupérer le ballon. Au point de devenir l’animal totem de l’international ghanéen qui l’a tatoué sur son bras droit par la suite.

Pour quel bilan ?

Depuis, un peu plus de 4 saisons se sont écoulées et le bilan est en demi-teinte. Il est certain que même si les qualités évoquées par Arteta sont indéniables et se sont révélées sur le pré, difficile de remarquer une évolution notable dans son style de jeu. Il a tout de même su intégrer les consignes de son coach et s’adapter, avec un rôle désormais différent sur le terrain, en témoigne son positionnement moyen chaque semaine. Sur la saison 2022-2023, qui demeure encore aujourd’hui sa saison la plus pleine comptablement, il a joué 40 matchs toutes compétitions confondues pour 3 buts inscrits (dont 2 merveilles contre Nottingham Forest et Tottenham), tout en adoptant un positionnement plus médian, pour offrir à Xhaka une liberté offensive plus importante, et se focaliser sur son rôle de relayeur assurant les transitions entre le milieu et l’attaque sur les différentes phases de jeu.

Heatmap 2021-2022

Heatmap 2022-2023

D’un point de vue statistique, saison après saison, l’impact offensif de Partey diminue, avec en moyenne moins de passes progressives réalisées, moins de présence dans le dernier tiers mais une présence défensive accrue.

Inconstance et blessures

Problème, l’international ghanéen n’a jamais réellement pesé sur le résultat d’un match et n’est plus aussi souverain au milieu ces derniers temps. Si l’on se penche sur certaines statistiques telles que le nombre d’interceptions, force est de constater que ce ratio diminue constamment alors même que la redéfinition de son rôle dans le onze devait indiquer l’inverse. Par exemple, lors de sa 1ère saison dans le nord de Londres, le nombre moyen d’interceptions par match était de 1,09 contre seulement 0,72 lors de la saison 2022-2023.

Dans l’ombre de Rice, il a parfois fait preuve de lacunes, avec des pertes de balle dans des zones à risque, un rayonnement plus en berne et des statistiques bien moins flatteuses que certains de ses compères du milieu. Lors du précédent exercice, il n’a délivré aucune passe décisive en 14 matchs de Premier League, alors que Jorginho, (plutôt considéré comme un véritable 6) en a lui délivré 2 et Smith Rowe y est également allé de sa passe décisive, en un nombre de matchs pratiquement similaire.

Partey en discussion avec Jorginho, tous deux en fin de contrat en juin

Plus inquiétant encore, le joueur présente une certaine fragilité physique qui le contraint souvent de rester éloigné des terrains. Tout sauf anodin au moment d’évoquer une éventuelle prolongation de contrat. Depuis son arrivée chez les Gunners, il a connu pas moins de 10 blessures plus ou moins importantes et l’équivalent de 80 matchs manqués, en club et en sélection. Avec la nouvelle réforme de la Ligue des Champions et un calendrier qui s’alourdit, la fragilité de Partey pourrait sérieusement handicaper les ambitions d’un club à la lutte pour la couronne d’Angleterre et ayant la volonté d’être compétitif sur tous les tableaux. Ce sera très certainement un paramètre à prendre en compte pour le board, d’autant qu’il possède le 4ème salaire de l’effectif.

Du côté du joueur, aucune information n’a filtré dans les médias quant à ses intentions futures. Dernièrement, certaines sources indiquaient que Partey était prêt à prolonger son bail pour 2 saisons supplémentaires. Une chose est sûre, le recrutement de Merino cet été a été réalisé pour anticiper un probable départ de Partey ou de Jorginho, lui aussi en fin de contrat en juin prochain.

À 31 ans, nul doute que Partey est à un tournant de sa carrière avec l’opportunité de signer un dernier gros contrat. Reste à savoir si son avenir s’inscrit en Angleterre ou bien ailleurs. Il y a fort à parier qu’Edu et Arteta auront à cœur de prendre une décision suffisamment tôt dans la saison, comme ils l’ont fait pour beaucoup d’autres auparavant.

#AFC

Nicolas Y.