Furia Liga
·6 septembre 2019
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·6 septembre 2019
À Bucarest dans l’atmosphère tendue d’une Arena Națională pleine comme un oeuf, la Roja a longtemps déroulé son football avant de finir le match en apné, à la limite de craquer. Enthousiasmant en première période, le bon rythme imprimé par l’Espagne est devenu un faux rythme qui a remis la Roumanie dans ce match. Sans Kepa, ce match se serait surement terminé sur un match nul, sans Tătăruşanu, la Selección aurait surement gagné avec un score large. Retour sur un match positif dans les grandes lignes pour les hommes de Robert Moreno.
Le onze de départ concocté par l’ancien adjoint de Luis Enrique est intéressant. Positionné sur le papier en 4-3-3, le Catalan a fait des choix intéressants. Dani Ceballos est positionné en ailier, Rodrigo est à droite quand Paco Alcacer, le revenant est titularisé. Au milieu, le taulier Busquets est accompagné de Fabian Ruiz et Saúl Niguez. Derrière, Ramos est associé à Llorente, sur les côtés Jordi Alba et Jesus Navas sont présents et Kepa garde la cage de cette belle équipe. Robert Moreno continue donc sur le chemin qu’il a lui même tracé. Paco, Dani Ceballos ou encore Fabian Ruiz ont une chance de se montrer. Jesus Navas et Kepa s’imposent comme des titulaires sans contestation ou presque dans l’esprit du sélectionneur. Des choix qui collent avec ses déclarations, lui qui a assuré qu’il traiterait de la même façon un vétéran et un jeune.
Dés l’entame du match, le portier roumain est sollicité. Rodrigo puis Paco se procurent des situations très dangereuses. La Roja est haut sur le terrain, Busquets est impérial au niveau de la récupération et c’est toute une équipe qui en profite. Surtout que comme Robert Moreno le veut, l’équipe ne se cantonne pas à un style de jeu. De plusieurs façon, l’Espagne se procure des situations. En fonction de la réalité du terrain, Navas peut être activé pour un centre, Alba peut être cherché lancé à l’intérieur de la surface, Fabian peut créer avec un solution courte et un redoublement de passe ou l’équipe peut verticaliser à la récupération pour jouer sur la vélocité de Paco Alcacer. Cette richesse tactique couplée avec une passivité déconcertante de la Roumanie met l’Espagne dans un fauteuil.
Le premier but arrive après une jolie combinaison à gauche. Dani Ceballos est accroché dans la surface, l’arbitre désigne le point de penalty. Sergio Ramos ne se fait pas prier et aggrave son compteur but sous le maillot rouge. La Roumanie est dans le sac, rien ne semble pouvoir arrêter cette Espagne. Surtout que l’équipe ne recule pas après ce but, continue d’élaborer des actions intéressantes. Le travail défensif de Saúl et l’implication offensive de Fabian Ruiz permettent de créer un équilibre vraiment intéressant. À la pause, la Roja a tiré 12 fois et cadré 8 fois, la Roumanie n’a jamais inquiété Kepa. Dés le début de la deuxième mi-temps, après une longue séquence de circulation de balle, Dani Ceballos claque une passe magnifique pour Jordi Alba qui offre le but à Paco Alcacer. L’Espagne a fait le break, elle peut maintenant dérouler.
L’Espagne calme un peu le rythme. Malgré la multitude d’occasions, tout n’est pas parfait coté espagnol. Dani Ceballos sur un côté est moins influent, trop loin de la salle des machines pour pouvoir faire parler ses qualités. Sergio Ramos a un client avec Pușcaș et tout ne se passe pas vraiment comme prévu pour le défenseur madrilène. Le buteur roumain dispose d’un physique imposant et les interventions défensives de Sergio ne sont pas vraiment rassurantes. À l’heure de jeu, après plusieurs centres et une passivité déconcertante, la Roumanie réduit la marque par l’intermédiaire du poison de Sergio Ramos. Ce but soudain amène un moment de flottement dans les rangs espagnols.
Ianis Hagi rentre dans la foulée pour les locaux. La Roumanie allonge maintenant beaucoup plus du côté sur Pușcaș ou dans le dos des latéraux. Même si l’organisation défensive est toujours compliquée, les Roumains ont trouvé le point faible de l’Espagne sur ce match. L’Espagne tente de reprendre le contrôle du ballon mais les occasions sont moins nombreuses. La supériorité technique est toujours visible mais les gestes sont moins assurés, les tirs moins dangereux. À la 79e après un énième longs ballon roumain mal négocié par Sergio Ramos, Diego Llorente se voit expulser. La Roja est à 10, Oyarzabal et Sarabia sont déjà rentrés.
L’Espagne ne se dégonfle pas et tente d’appliquer le même jeu qui leur a permis de survoler la première mi-temps. L’entrée de Hermoso à la place de Paco doit redonner de la cohérence à l’équipe et surtout éviter de voir Saúl finir le match en tant que central. Cependant c’est bien la Roumanie qui est tout proche d’égaliser en fin de match. Pușcaș claque une tête incroyable repoussée magnifiquement par Kepa. Le score en reste là. Logiquement, l’Espagne l’a emporté et a vraiment montré de belles choses. Des joueurs comme Saúl et Ceballos ont marqué des points. Jesus Navas et Kepa ont aussi assuré dans leur nouveau statut de titulaire. Dans le jeu, la Roja a vraiment convaincu par séquence. Le travail de Robert Moreno semble vraiment emmener l’équipe sur la bonne voie. Bien sûr, cette fin de match est frustrante mais sur l’ensemble du match, la Selección a été au niveau, et c’est le plus important à ce stade.
Benjamin Bruchet
@Benjamin_13
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