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·12 février 2025
Will Still : « Que l’égo du joueur soit tout petit ou surdimensionné, l’équipe aura toujours la priorité »
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·12 février 2025
Entraîneur du RC Lens, Will Still s’est prêté au jeu de l’émission « Box to box » pour les médias de la LFP. Il s’y livre sur sa vision du métier d’entraîneur et plusieurs de ses aspects.
La communication est l’un d’eux, que ce soit vis-à-vis des médias ou de ses joueurs. Connu pour ses déclarations fortes avant d’arriver au RC Lens, il essaye de faire plus attention, conformément à ce qu’il avait annoncé à son arrivée à la Gaillette. Sans trahir sa personnalité : « Plus je grandis, plus j’essaye de faire attention, quand je ne suis pas sous le coup de l’émotion. Après un match, je vais souvent être assez émotionnel, mais ça m’a desservi plus d’une fois. Il y a un côté de moi qui trouve ça dommage parce que je suis juste moi, je dis juste ce que je pense. Parfois je dis des choses dures à entendre mais ce n’est jamais malhonnête. Je me suis toujours dit : « le plus honnête tu es, le mieux c’est ». Je préfère être vu comme un gars normal. Je suis un jeune entraineur de L1 oui, mais au final je suis juste ça. Je suis juste Will. Je sais qu’il faut faire attention car tu es dans l’œil du cyclone avec les médias, les réseaux sociaux. Je dois faire attention certes, mais je ne veux pas changer. C’est là que mes frères sont très utiles, ils me connaissent et savent me dire « pas maintenant » ou « Will fait gaffe » Ils savent l’humeur dans laquelle je suis. »
Le coach lensois a notamment été confronté à une polémique lorsqu’il s’est exprimé au micro sur son choix de mettre Hervé Koffi sur le banc à l’arrivée de Mathew Ryan, avançant l’argument des 3 défaites de son équipe avec le Burkinabé dans les buts. Déjà revenu sur cet épisode, il approfondit : « Il y a 2 ou 3 semaines, Mathew Ryan arrive au club car on n’avait plus que Hervé Koffi qui était fit. Tu es dans une situation où tu as besoin d’un gardien. Je regarde le choix, j’ai pondéré pendant longtemps, j’ai regardé les statistiques, l’était d’esprit collectif, les entrainements, un tas de choses… Au final tu dois faire un choix quasi impossible à faire parce que j’adore Hervé qui est un bon mec et un bon gardien. Mais pour l’équipe, tu dois faire un choix. Avant mon match, en interview (ndlr : sur DAZN), on me demande pourquoi je choisis Mathew Ryan. La vérité, c’est ce que j’ai dit à Hervé, c’est que oui tu as eu la malchance qu’on joue Paris 2 fois, mais la réalité des chiffres c’est aussi qu’on a perdu 3 des 4 matches que tu as joués. Et qu’à l’instant présent, l’équipe a besoin d’un petit changement. Je ne peux pas changer les 11 joueurs. Forcément il est frustré, déçu, il t’en veut 24-48 heures, mais je ne l’ai pas dit contre lui. C’est ma façon de parler, de communiquer qui est cash et honnête. Après on dit, « Will ne sait pas parler aux joueurs… » Mais moi, si j’avais été Hervé, j’aurais préféré entendre ça.
Vient alors la problématique de gérer l’image que l’on peut avoir auprès des joueurs qui ne sont pas alignés. Il le sait, certains peuvent être amers vis-à-vis de lui en fonction de ses choix. Difficile à encaisser, mais il s’adapte : « Je déteste. C’est la pire sensation. Mais c’est tous les jours. Même lors d’une mise en place à l’entrainement. Ils savent très bien en fonction des chasubles. Il n’y en a que 11 qui peuvent jouer. Maintenant, plus les années passent plus tu arrives à le ranger dans un coin de ta tête. Le sujet est là, mais tu arrives à le mettre de côté parce que tu sais que pour le bien de l’équipe ou ton propre bien, même si des fois tu te trompes, c’est le choix à faire. Mais j’expliquerai toujours. Aucune décision n’est prise contre la personne et le joueur. L’équipe et le 11 auront toujours la priorité, peu importe que ton égo soit tout petit ou surdimensionné, que tu ais été transféré pour 60 millions d’euros ou 200 000 euros, on s’en fout. C’est un choix que je dois faire, tu vas me détester et je l’entends, mais ce sentiment que le joueur te donne quand il ne joue pas, c’est le pire. Des fois c’est vraiment mon feeling, mon intuition et je fonctionne beaucoup comme ça. Mais cette haine contre moi ne doit pas se transmettre dans le groupe, tu la gardes contre moi. Il doit savoir que le groupe a besoin la meilleure version de lui. »