Lensois.com
·26 avril 2025
Will Still revient sur son passage chez Sky Sports et prône l’ouverture et le partage des idées

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·26 avril 2025
Will Still a fait une apparition remarquée il y a quelques jours sur les antennes de la chaîne britannique Sky Sports. L’entraîneur belgo-anglais du Racing Club de Lens y a détaillé quelques séquences d’entraînement dans l’émission Monday Night Football.
C’est d’ailleurs la préparation du match face à Reims qui a servi de support à Will Still. L’occasion aussi pour les présentateurs de s’intéresser à son parcours surprenant, à seulement 32 ans, et d’évoquer avec lui sa progression, de ses débuts à l’académie de Preston North End à son évolution en tant qu’entraîneur. « Il y a eu une invitation envoyée de la part de Sky Sports, et moi, ça me permettait de travailler un peu mon anglais, de parler tactiquement en anglais, détaille Will Still. Mais je suis très ouvert, je pense qu’il n’y a plus trop de secrets tactiques ou techniques dans le foot actuel, parce qu’il y a tellement d’analystes, tellement de personnes en place qui observent tout, que je n’ai pas grand-chose à cacher. Je n’ai pas grand-chose que je ne veuille pas montrer, donc je préfère partager. Je préfère être ouvert d’esprit, et ça met aussi le club en avant. »
En réponse aux quelques rumeurs qui l’envoyaient déjà trouver du boulot outre-Manche, il répond : « Ça ne veut absolument pas dire que je vais signer en Angleterre ou je ne sais pas quoi (sourire). En France, il y a toujours un truc : l’année dernière j’allais soi-disant quelque part en Angleterre, cette année aussi apparemment… Mais non, absolument pas, il n’y a pas de doute ou d’inquiétude à avoir là-dessus. Je suis toujours en France, je suis resté en France l’été dernier, et c’est très bien comme ça. »
D’ailleurs, dans L’Equipe ce jour, le consultant Jamie Carragher a confié au sujet de cette venue : « Il est anglais et son histoire est incroyable: d’où il vient, où il a commencé… Et il en est déjà à sa deuxième équipe française (après Reims, 2022-2024). c’est incroyable. Je souhaitais que les Anglais comprennent que nous avons un entraîneur à l’étranger qui est en train d’acquérir de l’expérience. […] On voulait l’inviter depuis des mois. Le lien s’est fait grâce à sa petite amie (Emma Saunders), qui travaille pour Sky Sports. Will n’est pas venu pour se montrer à l’Angleterre. Mais je suis persuadé qu’un jour, il aimerait bien entraîner en Premier League.»
Au-delà de son passage à la télévision anglaise, Will Still évoque aussi son envie de partager ses idées avec un public plus large, dans un milieu où aujourd’hui, on a souvent le sentiment qu’il faut tout cacher. « Tu ressens ça partout. Il ne faut pas que les gens sachent, parce que c’est un secret. Je n’ai pas trop de secrets. Si tu veux venir voir la séance, tu peux venir, sans problème. Je suis rentré dans un certain détail, mais je suis resté assez général. On a des principes de jeu, une philosophie, mais c’est celle que tout le monde peut observer s’il regarde cinq ou six de nos matchs. Je n’ai pas expliqué en détail comment on s’entraîne, ce qu’on fait exactement, à quel moment, parce que ça, ça nous est propre. »
Il y a aussi une part de formation dans cette ouverture : « Je pense à des gars qui passent leur temps à préparer leur BEPF ou leur licence pro. On en a eu trois ou quatre cette saison. Ils viennent passer une semaine avec nous, parce que c’est obligatoire dans leur cursus, et on partage. Moi, j’ouvre les portes, il n’y a pas de secret. Si tu peux m’apprendre quelque chose, je suis prêt à l’écouter et à l’entendre. Je trouve ça plutôt bien. Je préfère que les gens comprennent ce qu’on essaie de faire, ce qu’on essaie de mettre en place, plutôt que de se dire “C’est quoi ça ? Ça ne ressemble à rien. Pourquoi on fait ci ? Pourquoi on fait ça ?” Non, je préfère être très ouvert et très honnête. »
Will Still prend l’exemple de sa propre formation : « Pendant ma licence pro, j’ai été à Brentford avec Thomas Frank (entraîneur depuis 2018) et j’ai appris des tonnes de choses juste en une semaine : sa façon de travailler, sa vision du jeu, sa compréhension du football. Et je me dis que si moi j’ai eu cette opportunité-là, je serais bête de ne pas partager aujourd’hui ce que je fais. C’est pour ça que je le fais : pour que les gens comprennent ce qu’on essaie de mettre en place. Parce qu’évidemment, quand tu vois juste 90 minutes le week-end, tu peux te dire : “Je ne sais pas ce qu’il fout de la semaine, mais ça ne doit pas être ouf…” Non, moi je préfère être honnête. » Il termine : « Tu sais, quoi qu’il arrive, tu ne plairas pas à tout le monde. Il y aura toujours des avis, des critiques, parce qu’on est dans un monde qui fonctionne comme ça. Quand tu vois parfois à qui tu ne plais pas, tu te demandes si c’est vraiment un problème. Si tu n’es pas d’accord avec ce que je dis, je préfère l’entendre plutôt que d’être critiqué dans le vide. Au moins, tu sais pourquoi j’essaie de faire ce que je fais. »