Yann M’Vila : « Rennes m’a pris un petit peu pour un con » | OneFootball

Dans un entretien au podcast Rouge et Bleu de Ouest-France, Yann M'Vila est revenu sur sa signature en pro avec le Stade rennais, et les difficultés rencontrées au moment de (…)

Dans un entretien au podcast Rouge et Bleu de Ouest-France, Yann M’Vila est revenu sur sa signature en pro avec le Stade rennais, et les difficultés rencontrées au moment de vouloir revenir s’entrainer avec son club formateur.

À 34 ans, Yann M’Vila s’est cet été engagé en faveur de son 8e club, au Stade Malherbe de Caen. Avec le 14e de Ligue 2, le milieu de terrain est titulaire depuis le début de saison et a délivré sa première passe décisive face à Guingamp, le 30 septembre dernier.

Formé à Rennes, M’Vila a pourtant évoqué le contexte particulier de sa signature en professionnel il y a une quinzaine d’années. « Quand je signe mon premier contrat pro (1 an aspirant et 3 ans pro), j’ai la pression de mon directeur de la formation, Patrick Rampillon. Je devais partir à la Coupe du monde U17 et il me dit : “soit tu signes ton contrat, soit tu ne pars pas à la Coupe du monde”, explique le joueur à Ouest-France.

« Je lui réponds qu’il n’est pas sélectionneur. Et, dans la foulée, le sélectionneur m’appelle et me dit pareil. Ils s’étaient mis d’accord tous les deux. Il y a plein de choses dans le monde du football qui sont cruelles. Beaucoup parlent de l’extérieur, sans savoir ce qu’on vit de l’intérieur. J’étais bloqué. Moi, dans ma tête, je ne pensais qu’à jouer, et jouer cette Coupe du monde. Donc je vais voir mon père, pour lui demander de signer. Mais il me dit non. On a fait une réunion avec le directeur du centre, mon papa et moi. Au final, ça s’est terminé avec un chèque pour mon père et c’est bon j’ai signé le contrat. »

« Je leur ai apporté de la visibilité et pourtant, je ne sais même pas si je suis sur leurs murs »

Reconnaissant ensuite envers Frédéric Antonetti, premier coach à l’avoir lancé en pro, M’Vila raconte son impossibilité de revenir s’entrainer à Rennes en 2015. « Quand je parle de Rennes, je parle au passé. Car, lorsque j’étais dans la galère et que je leur ai demandé de l’aide, le club n’était pas là. Je ne sais même pas si dans les années à venir, un mec jouant pour le Stade Rennais fera 22 sélections internationales pour Rennes. J’aurais pu aller à la guerre avec ce club pour partir. Mais j’étais bien et par fidélité je suis resté. Lorsque j’essaie de revenir juste pour m’entraîner avec le club, on me refuse toutes les portes. Même m’entraîner individuellement, c’était non. C’était en 2015, après l’Inter Milan. J’avais joué six mois et après j’ai fait six mois sans club. À l’inverse, c’est très fort ce que fait Caen, en aidant Alexis Beka Beka à se relancer. C’est un geste très fort d’aider quelqu’un qui ne va pas bien. Moi, Rennes m’a pris un petit peu pour un con ».

Avant de conclure plus loin. « J’ai eu 22 sélections en équipe de France en jouant à Rennes, je leur ai apporté de la visibilité et pourtant, je ne sais même pas si je suis sur leurs murs. J’ai tout donné, pendant neuf ans. Je n’ai rien gagné certes mais j’étais là. J’espère qu’on me considérera mieux à Caen (rires). »

Formé au SRFC, Yann M’Vila y aura disputé 150 matchs en pro, marqué 4 buts et délivré 6 passes décisives.